Phénix et le dernier Dragon - Tome 2, Les Veilleurs

L'épée de Damoclès - (Chp3-5)

Phénix s'approcha et tendit la main en avant, les lèvres entrouvertes. Elle finit par sentir quelque chose, une sensation qui réchauffa son âme. Elle sentit les battements de cœur d'Yldren, et elle sourit. Une vague de soulagement traversa son corps, et elle eut la chair de poule.

Elle finit par plonger dans les bras de Larry et il se figea sur place, les yeux écarquillés :

— Wow ! Je suppose que ça veut dire merci ! Rit-il finalement en frottant le dos de Phénix énergiquement.

— T'as fait un boulot de dingue, Larry. Surtout avec une telle contrainte de temps, ajouta Seth, donnant une tape amicale dans le dos de son allié de toujours.

— Je sais pas comment te remercier, Larry, souffla Phénix, tout en s'écartant pour venir lui cramponner les épaules chaleureusement.

— Ramène-moi en vie à Sam, ça sera déjà un grand soulagement ! Au risque qu'elle ne me tue elle-même s'il m'arrive quoi que ce soit !

— Espèce d'imbécile ! Lui sourit-elle en lui donnant un coup de poing faiblard dans l'épaule.

Ils restèrent encore quelques minutes à discuter des derniers préparatifs. Larry finit par saluer Viktor dans une acolade fraternelle. Seth se contenta d'une poignée de main distante accompagné d'un silence.

Enfin, ce fut au tour de Phénix de faire ses adieux à son ami :

— T'as intérêt à faire attention à toi, Vik.

— Allez, viens par-ici, la naine ! Murmura Viktor, tout en attirant Phénix dans ses bras.

— N'utilise l'holophone qu'en dernier recours. Ils doivent cadriller le périmètre, ajouta-t-elle, le regard insistant.

— Je sais.

— Et ne restez jamais trop longtemps au même endroit.

— Je sais, Phénix.

— Et surtout...

— Arrête de t'inquièter. Je suis un grand garçon, tout va bien se passer ! Aldiraa et moi, on va protéger le peuple de Faithfields. Tu n'es pas la seule à être puissante, ici, je te rappelle !

— J'ai tendance à l'oublier... sourit-elle, l'air gêné.

— Moi, je ne te demanderai qu'une chose : Reste en vie. Trouve notre famille, et reviens-nous vite. On a besoin de toi.

— Ca fait trois choses, ironisa-t-elle avec un sourire moqueur.

Viktor leva les yeux au ciel et posa ses deux mains sur les épaules de Phénix, plongeant ses yeux vitreux dans les siens :

— N'oublie pas que je ressens tout. Si tu as quoi que ce soit, je le saurai.

— Je sais, rit-elle doucement. Au revoir, Vik.

— Au revoir, Phé.

Elle s'éloigna lentement, lachant sa main avec difficulté. Cet adieu était l'un des pires qu'elle avait vécu. Parce qu'elle était déchirée entre son envie de rester, et son devoir de partir, qui avait dépassé le simple désir de rencontrer les autres draconistes pour son propre dessein.

C'est le cœur lourd, qu'elle passa le reste de la soirée à empaqueter le peu d'affaires qu'elle avait. Quelques vêtements, un livre, une gourde d'eau à filtration, une paire d'écouteurs que les Charognards lui avait ramenés d'une expédition, accompagnés d'un SoundSpace, un mini-dispositif sphérique servant à écouter de la musique et utilisé majoritairement par le peuple fortuné de Brightenway.

Seth était affairé à exécuter la même tâche de son côté, en silence, et l'âme en peine également.

L'anxieté les avait gagné. Qu'allait-il advenir de leurs proches ? Allaient-ils survivre à la vie sur les routes ? Allaient-ils être confrontés à la menace qui pesaient sur eux ?

Plus rien n'était sûr. La seule chose dont Phénix était certaine, c'était que les autres draconistes seraient nécéssaires s'ils venaient à devoir se battre contre l'alliance entre Minneapolis et les autres dirigeants des États-Libres.