Phénix et le dernier Dragon - Tome 2, Les Veilleurs

Secrets bien gardés (Chp 6-1)

Trois jours plus tard...

— C'est drôle... Cette situation me rappelle curieusement quelque chose, ironisa Seth à l'encontre de Phénix.

— Jamais je ne me serais doutée qu'ils entreprosaient tous les déchets du navire ici...

— Oh bon sang, cette fois c'est sûr, je vais vomir... gromela Larry, le visage plus blanc qu'à l'accoutumée et une main devant la bouche.

Les trois amis étaient cachés dans la cuve à déchets du bateau. Ils ne leur restait que quelques minutes avant d'arriver sur les berges de Old London. Autrefois une capitale dénommée simplement Londres, la cité avait quelques décénies plus tôt avalé toutes les villes et tous les villages à ses alentours dans un rayon de cinq kilomètres, donnant une grandeur inimaginable à la ville.

Mais la réalité était différente de ce qu'on voulait bien laisser croire. Old London était devenue insipide, morose et surtout dangereuse. La criminalité atteignait des plafonds. Nous étions bien loin de l'image des gentlemen et ladies, peuplant autrefois le pays au lion d'or.

Les murs érigés bien des années plus tôt avait été détruits par le peuple lui-même en deux-mille cent vingt-deux, jugeant ce dernier comme retrograde et impopre aux valeurs anglaises.

Une guerre civile féroce avait éclaté et la monarchie fut abolie, laissant place à un gouvernement peu conventionnel à cette époque, puisque le pouvoir appartenait maintenant à une assemblée de treize personnalités publiques, notés de zéro à dix, et remplacés chaque année en fonction de leur quote.

Acteurs, influenceurs, sportifs ou encore artistes en tout genres, portaient maintenant la voix du peuple, mais celà n'avait jamais été aussi chaotique.

La peur avait changé de camp. Ce n'était plus l'autorité qui pronait là-bas, mais bel et bien le banditisme.

— On peut s'estimer heureux que Tsaha ait accepté de nous cacher... Soupira Seth.

— Dois-je te rappeler ce que ça nous a coûté ? Il ne s'est pas gêné pour fureter dans nos affaires.

— Larry... Je préfère me passer de nourriture pendant un ou deux jours, plutôt que d'être capturée par la milice ou les hommes de "H".

Phénix lança un regard anxieux vers l'échelle de métal rouillée qui menait hors de la cuve.

— La bateau ralentit, dit-elle. On devrait amarrer d'ici peu. Yldren me dit que la côte est proche, et qu'il n'y a personne à l'horizon. On devrait être tranquils.

Les minutes passèrent comme si le temps était au ralenti, et bientôt l'ancre fut lâchée.

Le bâteau tanga sur place en silence et les voyageurs exprimèrent chacun à leur façon, la joie qui avait pris possession de leur cœur. Loin des États-libres et du gouvernement oppressif de l'alliance des cinq cités, ils pourraient peut-être à nouveau mener une vie à peu près normale.

Ils n'étaient bien évidemment pas par hasard sur ce navire. Chacun était condamné à une mort certaine pour un quelconque acte répréhensible. Mais c'était sans doute bien moins grave que la participation à l'effondrement d'une des cinq cités !

Le bateau finit sa course lente au bout de quelques minutes. Le silence s'installa, tandis que les passagers s'éloignèrent vers leur nouvel avenir. Les trois amis patientèrent longuement, puis, trois coups furent portés sur la cuve, les faisant grimacer.

— On est arrivés à Camber? Questionna Phénix, perplexe.

— C'est le signal qu'on peut sortir, souffla Seth.