L'épée de Damoclès - (Chp3-1)

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Deux semaines plus tard...

Phénix frappa trois fois à la porte, avant qu'elle ne soit invitée à entrer dans la demeure :

— Phiny ! Tu vas bien ?

— Salut, Sam ! Je vais bien, merci. Et toi ? Je peux entrer ?

— Oui, bien sûr ! ça va, je vais bien. Si on passe outre le fait que je ne vois plus Larry depuis que t'es revenue, et qu'en plus de ça, il me laisse me taper tout le sale boulot à la maison ! Et encore en plus de ça, il laisse traîner ses affaires sales partout, cet endroit est un véritable dépotoire, c'est plus possible ! Je vais finir par le...

Sam ! Calme-toi ! S'exclama Phénix, éclatant de rire devant la loghorée de son amie.

— Excuse-moi... C'est juste que... Oh tu sais... savoir que Larry va partir, ça me rends malade, soupira Sam, les épaules basses.

— Heeeey, Sammy, on va revenir vite, ne t'inquiète pas, d'accord ? Tu m'offres un verre d'eau ?

— Oui, bien sûr, murmura Sam.

Les yeux brillants, elle se dirigea vers une grande bassine d'eau claire et s'empara d'un verre dans un placard. Elle plongea le contenant dans l'eau fraiche, passa un coup de serviette autour, et tendit le verre à Phénix.

— A chaque fois que tu disparais, je me fais un sang d'encre pour toi. Et là, tu comptes encore repartir pendant quoi... Des jours ? Des semaines ? Plusieurs mois ? Et Larry, bon sang... Il est à peine capable de lacer ses chaussures tout seul, et tu veux l'emmener avec toi ?

— Sammy... On en a déjà parlé. J'ai besoin de Larry pour décrypter la carte stellaire et m'aider à trouver les autres draconistes.

— Mais pourquoi il t'apprend pas à lire cette fichue carte ?

— C'est bien trop complexe... J'en ai clairement pas les capacités, et Seth non plus. Et quand bien même il voudrait nous l'apprendre, ça nous prendrait des mois avant de savoir l'utiliser, et je n'ai pas ce temps là, ajouta Phénix, le cœur lourd de voir son amie dans cet état.

Phénix connaissait Sam depuis l'enfance. Et elle savait très bien ce qu'elle pensait en cet instant. Elle m'en veut...

Elle soupira, et posa sa main sur celle de Sam, assise en face d'elle. Et bien que Phénix n'était pas quelqu'un de fondamentalement expressive, en terme de sentiments affectueux, elle n'avait jamais ressenti la moindre gêne vis-à-vis de Sam. Elle était comme sa sœur.

— Je suis désolée de t'abandonner encore une fois. Et je suis désolée de te prendre Larry. Je ne fais pas ça de gaité de cœur, Sammy.

Sam détourna le regard, mais ses prunelles brillaient d'autant plus sur le côté. Sa seule réponse était le silence, lorsqu'elle était en colère, et ravagée par une angoisse profonde.

Elle se décida finalement à relever ses yeux boursouflés vers Phénx :

— J'imagine que tu n'es pas seulement là pour boire un verre avec moi, souligna Sam, les sourcils relevés et les lèvres retroussées vers l'intérieur.

— En réalité, c'est Larry que je voulais voir. Je pensais qu'il serait à la maison.

— Son projet lui prend tout son temps libre, mais ça, tu dois déjà le savoir, rétorqua-t-elle sur un ton sarcastique.

— Sam, je t'en prie... supplia calmement Phénix.

— Peu importe. Si tu veux le trouver, va au refuge des Charognards. Il y passe tout son temps.

Phénix soupira et baissa son visage vers le sol, les épaules basses et les lèvres pincées sur le côté. Sa main s'écarta de celle de Sam, et elle frappa maladroitement la table deux fois de sa paume moite, avant de se lever en silence. Elle engouffra le reste de son verre avec difficulté tant sa gorge était nouée, puis elle se dirigea vers la sortie de la maisonnette.

Un frisson parcouru son échine, et elle murmura par-dessus son épaule :

— Merci Sammy. Et je... Je suis désolée.

Sans un mot de plus, Phénix franchit le pas de la porte, et disparue de la vision de Sam, qui fixait la cheminée, le visage emprunt d'aigreur. Cette dernière resta là, les bras croisés pendant de longues minutes, avant de se lever, et de finalement envoyer valser son verre, qui éclata en milles morceaux au sol.

Elle souffla fort du nez, et vint poser ses deux mains à plat sur la table, baissant la tête et laissant sa longue chevelure blonde tomber devant son visage rosé.

Jamais auparavant, elle n'en avait autant voulu à Phénix. Et elle detestait le fait de lui en vouloir à ce point. Mais Phénix disparaissait à nouveau, emportant avec elle l'homme qu'elle aimait.

Phénix et le dernier Dragon - Tome 2, Les VeilleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant