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Je ne m'étais pas rendu compte qu'en rédigeant ceci les larmes roulaient le long de mes joues et d'un coup ma chambre se faisait maison beaucoup trop petite et enfile mes baskets pour sortir.

Enfin, j'émergeais à l'extérieur, accueillant le vent frais qui chatouillait mes narines, et mon visage s'illuminait à nouveau. Une bouffée d'air frais, une sensation de liberté m'envahissait. Mais malgré cette apparente renaissance, je sentais toujours le poids des responsabilités peser sur mes épaules.
C'est fou, me disais-je, à quel point je suis habile à tourner en rond dans ma propre vie. Je suis tellement douée pour jongler avec les attentes, les objectifs, que parfois j'en oublie même de progresser. Enfin, du moins, c'est l'impression que j'ai. Je cours partout, m'éparpillant dans tous les sens pour atteindre des objectifs souvent fictifs ou trop lourds à porter pour mes petites épaules.
Je veux tout accomplir, tout réussir, sauver le monde entier. Et quand je réalise que les choses n'avancent pas comme je le voudrais, cela siphonne mon énergie, me laissant avec un sentiment de tourner en rond, sans avancer.
Peut-être que c'est là mon problème. Je suis comme un serpent qui risque de se mordre la queue, tourbillonnant dans un cycle sans fin. Mais peut-on vraiment m'en vouloir ? Mes besoins sont comme des boulets que je traîne derrière moi. À vingt-deux ans, on pourrait penser que je n'ai pas de soucis à me faire, que je suis la fille de Monsieur MALONGA, toujours impeccablement habillée, mais les apparences, quelle ironie !
Revenons à mes besoins. Tout ce dont j'ai besoin actuellement se résume à une seule chose : de l'argent, du pognon, de l'oseille, ou encore des billets violets, peu importe comment on l'appelle, c'est vital pour moi. Pour manger, me soigner, me déplacer... ah, le déplacement ! Tout mon entourage semble croire que j'aime marcher pour me rendre à l'école, à un rendez-vous, à un entretien d'embauche. Je prône la marche comme ma marque de fabrique, mais la vérité est que je suis terriblement fauchée. Mais je ne peux pas le dire, de peur d'entacher la réputation de ma famille.
Je déambule dans les ruelles sombres et mal éclairées de ma ville, les poubelles débordant de déchets. C'est un signe que je suis bel et bien à Brazzaville. Je me faufile dans le brouhaha, tournant à gauche et prenant une ruelle, loin des regards indiscrets. Plus je m'enfonce

DETOXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant