Dans ces allées sinueuses, plus une peur sourde enfle en moi, tel un ballon d'hélium.
À part les miaulements des chats, signe de présence animale, il n'y a personne dans cette ruelle, comme si elle était enveloppée par l'obscurité, ne laissant aucune âme vivante.
Arrivée devant une grande avenue bordée d'immenses lampadaires, la lueur faible grignotant le noir quasi absolu qui semblait régner ici, j'aperçois à quelques mètres une ombre boiteuse qui, lorsqu'elle s'approche, aboie si violemment que mon cœur manque un battement. C'est un chien. Après m'avoir fait frémir, il détale si vite qu'il semble avoir oublié son handicap. Je décide alors de prendre des voies plus animées, plus habitées.Le soir, ma ville est en effervescence, en feu, et mon quartier est le seul où l'on trouve une église à chaque coin de rue, ou alors une église en face d'une boîte de nuit, tellement paradoxal.
« Tu dois trouver un moyen de décrocher un emploi, ma belle »
me dis-je à moi-même, pour ne pas perdre de vue cet objectif. Mais le problème avec la recherche d'emploi, c'est qu'on demande à embaucher un jeune de vingt-cinq ans avec dix ans d'expérience professionnelle, ou alors les sociétés publiques qui deviennent peu à peu familiales... c'est une caricature, certes, mais tellement fidèle à la réalité.Perdue dans mes pensées, une voiture a failli me renverser, alors je me suis mise à hurler dessus. La voiture s'arrête, et un homme à l'apparence plutôt négligée mais séduisant en sort, prêt à en découdre, titubant jusqu'à moi.
-Oh ferme là tu veux c'est de ta faute commence-t-il.
-ma faute ? je réplique comme en plein dans un cauchemar.
-Oui sérieux regarde ou tu mets tes fichus pieds !
-Mais t'es complètement dingue ! dis-je en haussant le ton.
Le véhicule était à l'arrêt, et l'atmosphère autour de nous semblait avoir monté d'un cran. Si ce pauvre fou pensait pouvoir s'en tirer comme ça après avoir failli me tuer, il se trompait lourdement. À bien le regarder, ce gros lard ne valait même pas la peine que je dépense autant d'énergie pour lui. Il portait un simple t-shirt, son ventre proéminent trahissant peut-être une trop grande affection pour la bière, et l'odeur de whisky qui émanait de lui ne faisait que confirmer mes suspicions. Génial, vraiment.
Un bref coup d'œil à son visage dans cette ruelle mal éclairée me fit réaliser que l'on ne pouvait pas à la fois inspirer la pitié et le dégoût. Ce type avait une tête de Styven, et franchement, ça semblait cool, mais tellement prétentieux et plein d'orgueil, collant parfaitement au personnage.Je jetai un coup d'œil rapide en direction de son véhicule et laissais échapper un soupir d'exaspération. Avec l'insécurité qui régnait dans ce pays, surtout à cette heure-ci, il valait mieux ne pas attirer l'attention. Et je n'aimais pas les spectacles inutiles. Alors, décidant de m'en aller, je fis un pas pour partir. Mais apparemment, monsieur n'en avait pas fini avec moi.
D'un geste brusque, il m'attrapa le bras, me faisant pivoter sur moi-même et trébucher de quelques pas en avant. La foule commençait à nous entourer peu à peu, les murmures s'élevant dans l'air chargé de tension.
« Ne te donne pas en spectacle », me répétai-je mentalement, essayant de garder mon calme malgré l'adrénaline qui montait en moi.
VOUS LISEZ
DETOX
Ficción GeneralMya est hypersensible, incomprise et moquée . Chaque jour, elle fait face à des micro-agressions mentales et aux critiques constantes de sa mère, ce qui la fait douter d'elle-même et la pousse à ne plus supporter son reflet dans le miroir. En navig...