Chapitre 26 : La Menace Cachée

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PDV: SERGUEÏ IVANKOV 

Posé tranquillement sur un banc, une jambe ramenée sur mon genou, j'attendais l'arrivée de Mariya. Elle avait insisté pour ne pas en parler au téléphone, ce qui indiquait l'importance de la rencontre. Au milieu d'un parc enneigé, des gamins jouaient, se jetant des boules de neige, tandis que des promeneurs bravaient le froid glacial. Le vent mordant me fit frissonner, mais l'endroit, bien que pittoresque, me mettait mal à l'aise. Je tentais de me détendre en apercevant Mariya au loin, emmitouflée dans un manteau noir, les mains enfoncées dans les poches.

Son visage fermé me fit me demander si elle souriait parfois, ou si c'était seulement avec moi qu'elle arborait cette expression. Elle s'assit à côté de moi sans un regard.

— "On oublie vite les bonnes manières, Mariya", lançai-je avec sarcasme. "Je vais bien, merci de le demander."

— "Sergueï, pour l'amour de Dieu, ne commence pas", soupira-t-elle, épuisée. "Je ne suis pas d'humeur à plaisanter."

Même après tout ce temps, cette femme ne m'apprécierait donc jamais. Peu importe ce que je faisais, elle me voyait toujours comme une menace. Je pensais que les épreuves récentes auraient suffi à gagner sa confiance, mais visiblement non.

—"Moi qui pensais que le poste de procureur t'enchanterait, tu dissimules bien ta joie",soulignai-je en remarquant son air sombre.

— "Justement", répondit-elle avec un rire nerveux. "Tu ne devineras jamais de quelle affaire je suis chargée ?"

Ses yeux se plissèrent, et son ton grave m'alerta. Sinon, elle n'aurait pas pris le risque de m'avertir. Je l'invitai donc à poursuivre, mon regard accroché au sien.

— "Ils m'ont confié l'enquête sur ce qu'il s'est produit dans l'entrepôt. Apparemment, l'homme que j'ai trouvé ne s'est pas suicidé. Il s'appelle Azarov, ministre de l'Intérieur."

Je fus submergé par cette information. Tout prenait une tournure plus sérieuse que prévu. J'essayai d'assembler les morceaux de ce puzzle, réalisant l'ampleur de la situation.

—" Est-ce que tu savais que ce politicien détenait ces satanées infos sensibles ?" me reprocha-t-elle." Ne me mens pas, Sergueï."

Je me levai d'un bond, agacé par son ton accusateur. Bien que j'aie mes défauts, je n'acceptais pas d'être accusé sans preuves.

— "Où veux-tu en venir ?" répliquai-je en essayant de contenir ma colère. "Je t'ai dit ce que tu avais besoin de savoir. Il me fallait un alibi pour éviter qu'on ne remonte à moi. Mais je n'avais pas prévu que tu tomberais sur un macchabée !"

— "Super ! Maintenant, tu seras le premier informé : il y avait d'autres corps, ceux des types qui gardaient les lieux", cracha-t-elle avec mépris. " Il est possible qu'ils l'ont tué, ils n'étaient pas là par hasard "

Je laissai échapper un rire nerveux.

— "Dont l'homme à qui tu as explosé la cervelle", rappelai-je. "Oui, je m'en souviens."

Les traits de son visage se durcirent sous l'effet de la colère. Elle passa une main dans ses cheveux, essayant de retrouver son calme.

— "Voilà où ça m'a menée, ton plan foireux !"

J'ignorai son apitoiement, mais une pensée préoccupante me traversa l'esprit. Un vague sourire étira mes lèvres.

— "Rassure-moi, tu portais des gants dans l'entrepôt ?" demandai-je. "Ce serait dommage qu'ils relèvent tes empreintes, procureur."

MARIYA : De l'ambition à l'obscurité.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant