𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟹𝟷 : 𝙿𝚘𝚞𝚛 𝚕𝚊 𝚟𝚒𝚎.

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PDV : IRINA MERCIER 

   Ce matin-là, j'arrivai précipitamment sur les lieux, mon cœur battant à un rythme irrégulier, impatiente de voir mon amie malgré son état inconscient. Nikolaï m'attendait déjà dans le couloir.

—"Quand est-ce qu'on peut la voir?"demandai-je, essoufflée.

—"Maintenant, mais on ne peut pas rester longtemps," répondit-il faiblement. 

Je hochai la tête, soulagée à l'idée de voir mon amie. Je voulais simplement voir de mes propres yeux ce que j'appréhendais, apporter du réconfort et tout mon soutien à celle que j'aimais tant.

Les médecins nous donnèrent des instructions claires pour ne pas compromettre son état. Bien qu'elle soit plongée dans le coma, elle pouvait entendre tout ce qui se passait. La moindre perturbation pourrait lui nuire. Enfilant blouses, masques et charlottes, nous étions prêts à affronter la réalité.

 Je pris une profonde inspiration, sentant Nikolaï attraper ma main gantée pour me rassurer. Nous entrâmes dans la pièce lorsque les médecins nous firent signe. Je me figeai en voyant mon amie allongée là, le bip incessant de son électrocardiogramme, les tubes dans sa bouche. Je savais que je n'étais pas prête. Je m'effondrai, laissant mes larmes couler le long de mes joues. Son visage tuméfié, marqué de bleus, déclencha en moi un sanglot irrépressible. 

Je contournai le lit, me plaçant face à Nikolaï, qui était tout aussi chamboulé. Il saisit sa main, la serrant entre les siennes. Nikolaï s'approcha doucement et lui murmura quelque chose Bien que je ne comprenne pas le russe, je ressentis les regrets dans sa voix et j'aperçus une larme couler le long de sa joue. Il était épuisé, dormant peu, restant à son chevet.

Je savais qu'elle pouvait nous entendre, mais je n'étais pas assez forte pour supporter cette image de ma meilleure amie complètement inerte. Cela me déchirait le cœur de savoir qu'elle avait souffert, que ses derniers instants avaient été les plus douloureux, seule alors qu'elle se battait pour sa vie.

—"Mariya...," commençai-je d'une voix tremblante. "Ne me laisse pas, je t'en supplie... J'ai vraiment besoin de toi." Mes yeux étaient embués de larmes.

Je restai là, les yeux rivés sur son visage, espérant désespérément un signe de sa part, un battement de cils, un frémissement de ses doigts. Mais rien ne vint, si ce n'est le son monotone et assourdissant de l'électrocardiogramme. Je me sentais impuissante, envahie par un sentiment d'injustice et de colère. 

Pourquoi elle ? Pourquoi maintenant ?

Nikolaï resta à mes côtés, sa présence apportant un léger réconfort dans cette atmosphère lourde de tristesse. Nos regards se croisèrent, échangeant des mots silencieux chargés d'émotion. Nous partagions la même douleur, le même désir de voir notre amie se réveiller et retrouver sa joie de vivre.

Nous priions pour qu'un miracle se produise, je priais le Seigneur tout puissant de lui faciliter cette dure épreuve. Je ne supporterais pas de la perdre, rien que de l'envisager était inimaginable. Elle était la sœur dont j'avais rêvé, celle qui m'aidait à me relever lorsque je tombais, celle qui m'épaulait, celle qui essuyait mes larmes, celle qui me protégeait. Elle était mon pilier, sans elle, je ne serais plus rien.

Malgré tout, je refusais de perdre espoir. Je continuerais à être là pour elle, à lui parler, à lui tenir la main, jusqu'à ce qu'elle revienne à nous. Parce que tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. Et je m'accrocherai à cet espoir aussi longtemps qu'il le faudra.

MARIYA : De l'ambition à l'obscurité. ( En cours )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant