𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟻 : 𝙻𝚎𝚜 𝚛𝚎𝚖𝚘𝚛𝚍𝚜 𝚎𝚝 𝚌𝚞𝚕𝚙𝚊𝚋𝚒𝚕𝚒𝚝é𝚜

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 MARIYA

Les jours passaient et je vivais dans la culpabilité. Le matin, lorsque j'étais dans la cuisine, je ne pouvais m'empêcher de revoir la scène en boucle. En portant la tasse fumante à mes lèvres, je restais figée, peu éveillée, les cheveux légèrement emmêlés, vêtue de mon pyjama noir en soie. Mon regard fixé sur cet endroit, le corps de cet homme inconscient, cette tache que j'avais dû frotter plusieurs fois sur le sol.

   Cette odeur de sang me donnait la nausée. En y repensant, je me sentais à nouveau malade. Je détestais cette pièce; je ne pouvais plus me détendre sans que les souvenirs me submergent, mêlés à mes pensées. Je n'avais pas entendu Nikolai s'approcher, tellement absorbée.

Lorsqu'il effleura mon épaule, je tremblai.

—"À quoi pensais-tu, mon cœur?"me demanda-t-il, inquiet.

Je le fixai silencieusement, ses yeux bleus arctiques cherchant une réponse dans mon regard. J'ignorais depuis combien de temps il était là sans que je le remarque. Finalement, je revins à la réalité en secouant la tête.

—"Rien d'important,"chuchotai-je en évitant son regard

—"Est-ce que tout va bien ?,"demanda-t-il, inquiet dans sa voix. "J'ai l'impression que depuis quelques jours, tu n'es plus dans ton assiette."

Je posai ma tasse encore fumante sur l'îlot, l'envie de café totalement dissipée. Je me sentais coupable, d'abord de mentir à l'homme que j'aimais, puis pour ce que j'avais fait. Je ne pouvais pas l'effacer ; c'était ancré en moi et ça le resterait toute ma vie. Entre ces deux choses, j'ignorais laquelle était la plus douloureuse.

—"Ça va",répliquai-je soudainement en me tournant vers lui.

Il servait du café, mais mon ton attira son attention. Il fronça les sourcils. Je ne voulais pas éveiller les soupçons ; je savais qu'il insisterait jusqu'à ce que je craque. Honnêtement, je n'étais pas prête à voir la déception dans son regard, ni à imaginer comment il réagirait à ce que j'avais fait.

—"Tu n'as pas à t'inquiéter. J'ai dû attraper quelque chose,"tentai-je pour me rattraper.

—"En ce moment, il y a des virus qui circulent, et ça m'inquiète. Je peux prendre la journée si tu ne te sens pas bien", s'empressa-t-il.

Je secouai la tête.

Il avait beaucoup de responsabilités ; il ne pouvait pas se permettre de manquer une journée pour moi, même si, au fond, je le voulais. Il contourna l'îlot, tasse de café à la main, et rejoignit le séjour. Il s'installa sur le fauteuil en scrutant la vue. Il y avait du brouillard ; la neige était prévue.

Alors que je m'apprêtais à le rejoindre, il fit une remarque qui me prit au dépourvu.

—"Tu as retiré le tapis?,"constata-t-il.

MARIYA : De l'ambition à l'obscurité. ( En cours )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant