Chapitre 8 : À contre-coeur

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PDV : MARIYA 

   En fin de soirée, après le travail, je m'enveloppe dans mon trench pour affronter le froid polaire qui m'attend à l'extérieur. L'air glacial me frappe au visage ; les températures ont atteint des records cette semaine. J'enfile mon châle en soie et me précipite vers ma voiture, garée de l'autre côté de la route. Mes escarpins glissent sur le sol déneigé alors que je fouille dans mon sac à la recherche de mes clés.

   Soudain, un bruit résonne au loin, le vrombissement d'une voiture. Des phares m'aveuglent alors qu'un bolide arrive à toute vitesse vers moi. Un Lamborghini Urus gris. En réalisant la vitesse à laquelle il roule, je m'écarte juste à temps avant qu'il ne freine brusquement.

   Encore pétrifiée par ce qui vient de se passer, la porte côté passager s'ouvre, mais personne ne descend. Il klaxonne, me faisant comprendre que c'est à moi qu'il s'adresse. Les vitres sont si sombres que je ne peux pas voir le conducteur qui a failli me faucher. Tremblant encore, mon cœur peine à retrouver un rythme régulier. Je ne comprends pas ce qu'il veut, mais je respire profondément et marche d'un pas décidé, prête à en découdre avec le propriétaire de la voiture.

Ce n'est que Sergueï Ivankov.

Je lui balance mon sac à main à la figure. J'aurais dû me douter que seul cet idiot pourrait me faire une peur pareille.

— "Espèce de malade ! Tu devrais songer à te faire soigner, je ne plaisante pas !", hurlais-je, sentant encore les frissons parcourir mon corps.

    Il rit comme si la situation l'amusait, exactement comme à son habitude. Il est carrément flippant quand il agit ainsi, et ce rire sinistre m'agace profondément. Je ne comprends pas ce qui ne tourne pas rond dans la tête de ce type, digne d'un sociopathe.

— "Monte", m'ordonne-t-il. "Maintenant !"

   Mes jambes obéissent automatiquement à son ordre. Je monte dans la voiture et referme la porte. Il démarre en trombe, accélérant comme un fou furieux. Le moteur rugit. Je manque de heurter l'avant de l'habitacle, n'étant pas préparée à ça. Je me cale au fond du siège et attache ma ceinture.

— "Qu'est-ce que tu veux ?", dis-je entre mes dents serrées.

   Il me jette un rapide regard sans ralentir pour autant. Il accélère davantage, dépassant chaque voiture, ignorant les nombreuses infractions qu'il commet. Je sens que je vais mourir s'il continue à se croire invincible.

— "On doit discuter. D'abord, je veux savoir où en est ma proposition", demande-t-il, visiblement impatient.

— "Justement, ton truc est complètement insensé mais..."

Il s'arrête brusquement à un feu rouge, après en avoir grillé plusieurs. Ma tête part en avant, et j'ai l'impression que mon cœur quitte sa place. Je replace mes cheveux en ordre.

— "Mais ?", répète-t-il en essayant de trouver une réponse dans mon regard.

— "Est-ce qu'on sera quitte après ça, si j'accepte ton deal ?", demandai-je, appréhendant sa réponse.

   Un silence pesant s'installe dans l'habitacle, seulement interrompu par le ronronnement du moteur. Je dois rester prudente avec cet homme. Il a toujours une longueur d'avance, mais je ne peux pas me permettre de me laisser berner. 

   Rien ne me garantit qu'il tiendra parole ; il trouvera sûrement un moyen de m'en dissuader, car mon esprit m'avertit de ne pas accepter. J'ai cette sensation qu'il mijote quelque chose, qu'il n'a pas fini avec moi.

MARIYA : De l'ambition à l'obscurité.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant