Chapitre 2

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Ronan Blake était assis dans son bureau, ses yeux rivés sur l'écran de son ordinateur. Depuis plusieurs jours, un pressentiment tenace le rongeait. Quelque chose ne tournait pas rond dans son entreprise. Les chiffres n'étaient pas tout à fait alignés, des transactions inexpliquées apparaissaient ici et là, mais il ne parvenait pas à en identifier l'origine. Ce matin-là, après une énième nuit blanche, il avait décidé de passer au peigne fin les comptes de l'entreprise, ligne par ligne.

Il leva brièvement les yeux, laissant son regard errer sur la vue de New York qui s'étendait au-delà des baies vitrées de son bureau. La ville ne dormait jamais, une vaste étendue de lumières scintillantes, de gratte-ciel imposants et de rues grouillantes d'activité. C'était une jungle de béton et d'acier, aussi impitoyable que ses habitants. Et pourtant, cette ville représentait pour Ronan bien plus qu'une simple métropole ; elle était le reflet de son ascension, le symbole de sa lutte pour le pouvoir. Chaque immeuble, chaque rue, semblait lui rappeler ce qu'il avait dû endurer pour en arriver là.

Mais aujourd'hui, même cette vue familière ne parvenait pas à apaiser l'angoisse qui le dévorait. À mesure qu'il analysait les relevés bancaires, son cœur se serrait davantage. Des virements récurrents, non autorisés et non justifiés, avaient été effectués, siphonnant lentement des sommes considérables de ses comptes. Les dates, les montants, tout indiquait que quelqu'un de l'intérieur trahissait sa confiance. Le doute s'insinua en lui, mais il refusa de croire que cela puisse être une simple erreur. C'était trop systématique, trop calculé.

Les souvenirs de son enfance remontèrent à la surface, amers et inattendus. Il se revoyait, jeune garçon, brisé par des parents cruels qui avaient fait de la douleur son compagnon quotidien. Chaque coup, chaque insulte avait forgé en lui une résilience qui frôlait l'insensibilité. Ce qu'il avait vécu l'avait rendu immunisé contre la souffrance émotionnelle . Mais cette trahison, cette menace sournoise qui planait sur son entreprise, était d'une nature différente. Elle s'attaquait à ce qu'il avait de plus précieux : le fruit de ses efforts, son empire.

Il poussa un soupir agacé , son regard se durcissant tandis qu'il se redressait sur son siège. Il fallait comprendre ce qui se passait, et surtout, découvrir qui était derrière tout cela. Ronan, toujours méthodique, envoya un message à son assistante, Lucy, lui demandant de venir immédiatement. Quelques instants plus tard, elle frappa à la porte et entra précipitamment.

— Mr. Blake, vous avez demandé à me voir ?

— Oui, Lucy. Assieds-toi, dit-il en désignant la chaise en face de lui. J'ai besoin de ton aide pour passer en revue certains documents financiers.

Lucy, nerveuse, s'assit rapidement et prit les documents qu'il lui tendait. À mesure qu'elle parcourait les relevés, son visage devint de plus en plus pâle.

— Il y a quelque chose qui ne va pas, Lucy. Des virements qui n'ont aucune raison d'être là. Je veux savoir qui est derrière ça, et je le veux maintenant.

Lucy acquiesça, l'angoisse clairement visible sur son visage. Elle quitta rapidement le bureau pour s'occuper de la tâche, laissant Ronan seul avec ses pensées.

Alors qu'il attendait les résultats de l'enquête, Ronan sentit une angoisse grandissante s'installer en lui. Ce n'était pas seulement l'argent qui était en jeu, c'était tout ce qu'il avait construit de ses propres mains, sans l'aide de personne. Il s'était battu pour arriver là où il était, et l'idée que quelqu'un cherche à détruire tout cela le remplissait d'une colère sourde.

Son téléphone vibra, interrompant ses pensées. C'était Lucy.

— Monsieur, j'ai trouvé quelque chose. Ce n'est pas bon. Je vous envoie les détails par e-mail immédiatement.

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