La nuit s'était déjà bien installée lorsque Ronan quitta son bureau, le poids de la journée se faisant sentir dans ses épaules. Chaque pas résonnait dans les couloirs vides de l'entreprise, amplifiant le silence oppressant qui l'entourait. Il n'avait pas hâte de rentrer chez lui, sachant que Soren viendrait le chercher pour l'emmener à leur nouvelle planque. Malgré tout, une part de lui redoutait cette rencontre, car il savait que les jours à venir seraient marqués par l'incertitude et le danger.Son téléphone vibra dans sa poche, interrompant le flot de ses pensées. Il le sortit et lut rapidement le message qui venait d'arriver.
Soren :
Je suis là.Ronan soupira, rangea son téléphone, et se dirigea vers l'entrée du bâtiment. En sortant, il aperçut Soren adossé contre une voiture noire aux vitres teintées, l'air détendu comme à son habitude. Une nonchalance que Ronan enviait parfois, surtout dans des moments comme celui-ci.
— Prêt ? demanda Soren en ouvrant la portière du côté passager.
Ronan se contenta de hocher la tête avant de s'installer à l'intérieur du véhicule. La tension dans l'air était palpable, mais aucun des deux hommes ne sembla vouloir la briser. Soren mit le moteur en marche et la voiture s'éloigna rapidement du bâtiment, s'engageant sur les routes désertes de la nuit.
Le silence s'installa entre eux, seulement interrompu par le ronronnement du moteur. Ronan observait la route devant lui, plongé dans ses pensées. Soren, concentré sur la conduite, gardait un œil vigilant sur leur environnement. Chaque tournant, chaque rue déserte qu'ils traversaient semblait les rapprocher un peu plus de l'inconnu, de ce qui les attendait une fois arrivés à destination.
Après une vingtaine de minutes de route, la voiture s'engagea sur un chemin isolé, bordé de hauts arbres qui formaient comme une voûte au-dessus d'eux. Le paysage devint de plus en plus sauvage, les lumières de la ville n'étaient plus qu'un lointain souvenir. Enfin, ils atteignirent une grande propriété entourée de hauts murs imposants. Les grilles s'ouvrirent automatiquement à leur arrivée, révélant une maison aux allures de forteresse.
— Bienvenue chez moi, dit Soren en sortant du véhicule.
Ronan le suivit à l'intérieur, où il fut immédiatement frappé par l'atmosphère à la fois austère et luxueuse des lieux. Chaque pièce traversée semblait imprégnée d'un silence pesant, comme si la maison elle-même retenait son souffle. Les murs épais et les fenêtres étroites donnaient une impression de sécurité, mais aussi de froideur. Une sensation que Ronan n'appréciait guère.
— Fais comme chez toi. J'ai quelques affaires à régler. J'ai quelques pistes sur la personne que je vais interroger, ajouta Soren, un éclat froid dans les yeux. Ça ne va pas être joli, mais c'est nécessaire. Je vais avoir besoin de toute ma concentration, alors je te conseille de rester en dehors de ça. Fabio est dans la salle de contrôle en bas si tu as besoin de quelque chose.
Ronan acquiesça sans un mot en sachant que interroger voulais dire torturer , regardant Soren disparaître dans un couloir sombre. Il se retrouva seul dans cette immense maison, entouré par un silence quasi surnaturel. Ne sachant trop quoi faire, il décida d'explorer un peu les lieux pour se familiariser avec son nouvel environnement. Il traversa plusieurs pièces, toutes décorées avec un goût impeccable, mais dégageant une froideur presque palpable.
Après un moment, Ronan se retrouva dans la cuisine, une pièce étonnamment moderne et chaleureuse comparée au reste de la maison. Les lignes épurées des meubles et l'éclairage tamisé donnaient un contraste agréable à l'atmosphère oppressante des autres pièces. Cherchant un moyen de se détendre, il ouvrit quelques placards à la recherche de quelque chose à grignoter, pour faire passer le temps .
Ses yeux tombèrent sur des ingrédients simples : du chocolat, du sucre, des œufs. Un souvenir de son enfance lui revint en mémoire, lorsque sa mère lui préparait de la mousse au chocolat pour le réconforter. Sans trop réfléchir, il se mit à l'œuvre, appréciant le rituel apaisant de la cuisine. Il fit fondre le chocolat, battit les œufs en neige, mélangea le tout avec soin avant de verser la mousse dans un bol qu'il plaça dans le réfrigérateur pour qu'elle prenne.
Pendant que la mousse refroidissait, Ronan se servit un verre d'eau et s'accouda au plan de travail, laissant ses pensées vagabonder. Ce moment de tranquillité contrastait fortement avec la journée épuisante qu'il venait de passer. Après un moment, il récupéra le bol de mousse au chocolat du réfrigérateur et s'installa à la table de la cuisine, savourant chaque cuillerée avec un plaisir simple et réconfortant.
Mais l'accalmie ne dura pas. Une fois son dessert terminé, Ronan sentit le besoin de se dégourdir les jambes. Il quitta la cuisine et se remit à explorer la maison. Les couloirs étaient sombres, presque inquiétants, mais la curiosité le poussait à avancer. Il monta un escalier en bois qui craquait sous ses pas, et se retrouva au deuxième étage.
Alors qu'il passait devant une série de portes fermées, l'une d'elles attira son attention. Elle était légèrement entrebâillée, laissant filtrer un mince filet de lumière. Intrigué, Ronan s'approcha et poussa doucement la porte, entrant sans bruit dans la pièce.
La chambre était spacieuse et impeccablement rangée, mais elle dégageait une impression de malaise. Il réalisa rapidement qu'il s'agissait de la chambre de Soren, reconnaissant certains objets personnels disséminés ça et là. Un livre était posé sur la table de chevet, une montre en argent traînait sur une commode. L'ensemble de la pièce était d'un ordre presque militaire, à l'image de son propriétaire.
Son regard fut attiré par un petit flacon posé sur le bord de la table de chevet. Il s'approcha et lut l'étiquette : des antidépresseurs. Ronan fronça les sourcils, surpris de cette découverte. Soren ne lui avait jamais parlé de cela. Cette révélation ajoutait une nouvelle dimension à l'image qu'il se faisait de l'homme. Derrière son assurance et son arrogance, Soren cachait visiblement des failles profondes.
Ronan resta un moment immobile, fixant le flacon sans vraiment savoir quoi en penser. Ce qu'il venait de découvrir le laissait perplexe. Finalement, il reposa le flacon exactement là où il l'avait trouvé et quitta la pièce, refermant la porte doucement derrière lui. La maison lui parut soudainement encore plus silencieuse et oppressante, comme si elle gardait elle aussi ses propres secrets.
Ronan descendit les escaliers, son esprit en ébullition. Ce qu'il venait de découvrir à propos de Soren changeait-il vraiment quelque chose ? Peut-être pas, mais cela faisait naître en lui une certaine empathie qu'il ne se serait jamais cru capable de ressentir pour cet homme. Mais il se força à chasser ces pensées de son esprit. Ils avaient bien trop à faire pour se permettre de se perdre dans des considérations personnelles.
De retour dans la cuisine, il se servit une nouvelle tasse de café et s'assit à la table, essayant de retrouver un peu de calme. Mais le malaise qu'il avait ressenti en découvrant les antidépresseurs de Soren ne le quittait plus, comme une ombre menaçante planant au-dessus de lui.
Désolé de mon absence j'allais pas trop bien mais maintenant je vais mieux et prête à reprendre:)
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THE ARCHER : the price of justice
RomanceDans le tumulte de New York, Ronan Blake, un riche homme d'affaires, voit sa vie basculer lorsqu'il découvre la trahison de sa femme, Evelyn, avec son rival, Nathan Cross . Abandonné et laissé pour mort, il est sauvé par Soren Voss, un puissant boss...