Chapitre 12

172 6 2
                                    


— Et si je pense que cette stratégie est trop prudente ? Je ne suis pas sûr que ça nous mène quelque part, surtout avec la situation actuelle.

Soren, agacé, se redressa brusquement. Ses mains se crispaient, et une lueur d'énervement perçait dans ses yeux.

— Tu es en train de franchir une limite, Ronan. Continue comme ça, et je ne pourrai plus garantir que ce désir de te briser reste purement professionnel.

Ronan ne céda pas, son regard dur et déterminé. Son visage exprimait une rage contenue.

— Alors fais-le, Soren, mais ne t'attends pas à ce que je reste docile. Si tu veux jouer à ce jeu, prépare-toi à en subir les conséquences aussi.

La tension dans la pièce monta d'un cran, le conflit entre eux devenant aussi intense que la menace extérieure.
L'atmosphère entre eux était lourde, chaque mot échangé chargé de frustration et de colère. Soren ouvrit le réfrigérateur, cherchant un moyen de dissiper la tension par un geste aussi banal que de se servir un verre d'eau. Ronan, les bras croisés, observait chaque mouvement avec une irritation contenue.

— Je te l'ai déjà dit, Soren, ton plan est trop risqué, lança Ronan, sa voix résonnant dans la pièce. On ne peut pas nous permettre de perdre du temps à diviser nos ennemis de cette manière.

Soren se redressa, une étincelle de colère dans les yeux alors qu'il fermait le réfrigérateur avec un bruit sec.

— Et je te l'ai dit, Ronan, c'est une question de stratégie. Une attaque directe pourrait nous exposer à une contre-attaque majeure. On doit agir avec prudence et calcul. Si tu n'es pas capable de faire preuve de patience, alors peut-être que ce n'est pas le bon moment pour toi de participer à ce plan.

Ronan se rapprocha, son regard perçant, ses mots chargés d'un mélange d'agacement et de défi.

— Peut-être que ce dont tu as besoin, c'est d'une petite démonstration de ce qui se passe réellement lorsqu'on se retrouve face à un danger immédiat, fit-il, sa voix teintée de provocation.

Avant que Soren puisse répondre, Ronan l'attrapa brusquement par le poignet, le tirant avec une force inattendue vers le comptoir de la cuisine. Soren, surpris, tenta de se dégager, mais Ronan le maintint fermement. Les deux hommes se retrouvaient si proches que leur respiration se mêlait, chaque souffle créant une chaleur palpable.

Soren essaya de répliquer, mais Ronan, avec une rapidité presque brutale, le poussa contre le comptoir. La surprise et l'intensité du geste laissèrent Soren désorienté. Avant qu'il ait le temps de comprendre, Ronan l'embrassa, ses lèvres se pressant contre celles de Soren avec une force et une passion qui le déstabilisèrent complètement.

Le baiser était sauvage, presque désespéré, une explosion de désir brut qui fit naître un frisson intense le long de l'épine dorsale de Soren. Un gémissement involontaire échappa à ses lèvres, un son qui résonna dans la cuisine comme une confession inopinée. Le bruit, une manifestation de sa vulnérabilité, le figea sur place. La gêne monta en lui comme une vague écrasante.

— Arrête ! murmura Soren, tentant de repousser Ronan avec une force désespérée, ses mains se posant sur le torse de Ronan pour le repousser. Lâche-moi !

Ronan hésita un instant, le désir brûlant dans ses yeux se heurtant à la réaction brusque de Soren. Leurs corps, qui avaient été si intimement liés, se séparèrent lentement, la tension électrique subsistant dans l'air. Soren, rouge de honte et de confusion, se dégagea enfin de l'étreinte de Ronan. Il se précipita hors de la cuisine, ses pas résonnant dans le couloir alors qu'il se dirigeait vers sa chambre. La porte de la chambre claqua derrière lui avec une violence qui marqua la fin brutale de leur confrontation.

Ronan, seul dans la cuisine, resta figé un moment, les émotions conflictuelles se bousculant en lui. Son souffle était encore haletant, et le désir insatisfait qui bouillonnait en lui était maintenant accompagné d'une frustration croissante. La cuisine, désormais témoin silencieux de leur confrontation intense, semblait empli d'une atmosphère chargée de non-dits.

SOREN

Soren referma la porte de sa chambre avec une force exagérée, le claquement résonnant comme un écho dans le silence oppressant de la pièce. Son souffle était court, et il posa une main tremblante sur son front, essayant de calmer la tempête qui faisait rage en lui. Son cœur battait si fort qu'il en avait l'impression qu'il allait s'échapper de sa poitrine.

Comment a-t-il pu ? La question tournait en boucle dans sa tête, mais même en se la répétant, il ne trouvait aucune réponse satisfaisante. Ce n'était pas seulement la surprise qui l'avait secoué – c'était autre chose, quelque chose de plus profond, de plus inquiétant. Il avait cru être celui qui contrôlait la situation, celui qui dictait les règles. Après tout, c'était lui qui avait le pouvoir, qui dirigeait le jeu depuis le début. Et pourtant...

Le souvenir du baiser le traversa comme un éclair brûlant. La sensation des lèvres de Ronan sur les siennes, de son corps puissant contre le sien, déclenchait une série de frissons incontrôlables. Pourquoi ai-je réagi ainsi ? Le gémissement involontaire qu'il avait laissé échapper l'avait non seulement trahi, mais il le hantait maintenant. Il se sentait exposé, vulnérable, comme s'il avait perdu un morceau de son armure.

Non, ce n'était qu'une impulsion, rien de plus. Soren serra les poings, essayant de reprendre le contrôle de ses pensées. Ronan l'avait pris par surprise, rien d'autre. Ce n'était pas du désir. Ce ne pouvait pas être du désir.

Mais au fond de lui, il savait que c'était un mensonge. La façon dont son corps avait réagi, la chaleur qui l'envahissait à chaque fois qu'il pensait à Ronan... tout cela n'était pas simplement dû à la colère ou à la frustration. Il y avait autre chose. Quelque chose qu'il ne voulait pas admettre.

Le pire, c'était qu'il n'arrivait pas à effacer cette sensation, ce besoin incontrôlable de revivre ce moment. Il détestait se sentir ainsi, piégé dans un tourbillon de contradictions. Il ne pouvait pas se permettre d'être faible. Pas maintenant. Pas face à Ronan.

Soren se laissa tomber sur le lit, fixant le plafond avec des yeux hagards. Il devait comprendre ce qui se passait, pourquoi tout cela le déstabilisait à ce point. Ronan était censé être un allié temporaire, quelqu'un avec qui il partageait des objectifs communs. Pas quelqu'un qui ferait naître en lui des sensations qu'il avait si longtemps réprimées.

Il porta une main à ses lèvres, encore légèrement engourdies du baiser. Un frisson le parcourut. Qu'est-ce que tout cela signifie ?

Il ferma les yeux, incapable de répondre à ses propres questions. Tout ce qu'il savait, c'était que ce baiser avait changé quelque chose en lui. Et il n'était pas sûr d'être prêt à affronter ce que cela signifiait.

Ce passage explore le choc, le désir non assumé, et la lutte intérieure de Soren face à cette situation nouvelle. Vous pouvez bien sûr l'adapter davantage en fonction de l'évolution de l'histoire.

THE ARCHER : the price of justiceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant