Chapitre 3

227 13 12
                                    

"La trahison laisse une douleur si profonde qu'elle pousse à rechercher la justice par ses propres moyens. Parfois, même les pires ennemis deviennent des alliés dans la quête de vengeance, car le désir de réparer l'injustice transcende les rivalités."

Nyssa-uragiri
Une Alliance Inattendue

Le téléphone serré dans sa main tremblante, Ronan attendait, le cœur battant la chamade. La voix froide et implacable de Soren Voss venait de répondre, comme un écho lointain qui résonnait dans son esprit déjà embrouillé. Le silence entre eux s'étira, lourd de tension et de non-dits, avant que Ronan ne trouve le courage de formuler sa demande.

— Voss... J'ai besoin de ton aide.

Ronan ne s'était jamais imaginé devoir prononcer ces mots. Lui, l'homme d'affaires impitoyable, réduit à demander de l'aide à son plus grand ennemi. Il pouvait presque sentir le sourire narquois de Soren à l'autre bout du fil, mais il était trop fatigué, trop blessé pour se soucier de son propre orgueil.

— Ronan Blake, qui m'appelle en pleine nuit pour demander de l'aide ? Le monde doit vraiment toucher à sa fin, répondit Soren avec une note de sarcasme dans la voix.

Ronan serra les dents, chaque mot de Soren alimentant une rage sourde en lui. Mais il n'avait pas le choix. La vengeance qu'il avait en tête nécessitait des ressources et une impitoyabilité qu'il ne possédait pas. Pas seul, en tout cas.

— Tu n'es pas la seule personne à détester Nathan Cross, Voss. J'ai besoin de tes hommes, de tes connexions. Je veux le détruire, pièce par pièce. Et toi, tu veux la même chose. Alors qu'est-ce que tu en dis ? Une trêve, le temps de régler ce problème, proposa Ronan, chaque mot pesé avec soin.

Le silence s'étira encore une fois, plus oppressant que jamais. Puis, enfin, Soren répondit, sa voix plus grave, plus sérieuse.

— Pourquoi devrais-je t'aider ? Tu es un homme mort, Ronan. Ils t'ont laissé pourrir dans ton propre sang. Qu'est-ce que tu as à m'offrir en retour ?

Ronan inspira profondément, les pensées tourbillonnant dans sa tête. Il avait besoin de Soren, mais il devait aussi lui prouver qu'il n'était pas une victime désespérée. Il n'y avait qu'une chose qu'il pouvait offrir à cet homme, et elle avait plus de valeur que tout l'argent du monde.

— Des informations. Nathan a fait une erreur. Dans sa précipitation, il a laissé des traces. Je connais ses mouvements, ses faiblesses. Avec ton réseau et mon savoir, on peut le détruire. Et je sais que tu rêves de le voir tomber autant que moi. Et aussi je t'aiderai contre Dimitri .

Il y eut un nouveau silence, plus court cette fois. Soren pesait ses options, et Ronan pouvait presque entendre le clic des rouages dans l'esprit de l'homme de la mafia.

— Très bien, Ronan. Tu m'intéresses. Mais ne te fais aucune illusion. Cette trêve n'est que temporaire. Dès que Nathan sera hors jeu, et que Dimitri sera mort toi et moi, on réglera nos comptes.

Ronan ne s'attendait pas à autre chose. Il savait que l'alliance avec Soren Voss serait une danse dangereuse, une danse sur le fil du rasoir où la moindre erreur pourrait être fatale. Mais il n'avait plus rien à perdre. Et tout à gagner.

— Entendu. Où puis-je te retrouver ? demanda Ronan, tentant de dissimuler la douleur qui pulsait dans ses muscles.

— Ne bouge pas. Je t'envoie quelqu'un. Tu es trop faible pour bouger de toute façon, ironisa Soren avant de raccrocher brusquement.

Ronan resta là, le téléphone à la main, son esprit tourmenté par la trahison, la douleur et une nouvelle détermination. L'idée de devoir faire équipe avec Soren Voss le répugnait, mais il n'avait plus le luxe de choisir ses alliés.

Quelques heures plus tard, alors que la douleur commençait à s'atténuer grâce aux quelques premiers soins qu'il avait réussi à s'administrer, Ronan entendit une voiture approcher. Il se redressa difficilement, les muscles de son corps protestant à chaque mouvement. Des coups secs frappèrent à la porte d'entrée, résonnant dans la maison vide.

Ronan, méfiant, se dirigea lentement vers la porte, s'appuyant contre les murs pour ne pas chanceler. Il jeta un coup d'œil à travers le judas et aperçut une silhouette massive, habillée d'un long manteau sombre. L'homme, un des lieutenants de Soren, le fixait avec une expression impassible.

— Je suis envoyé par Voss, annonça l'homme d'une voix grave. Il m'a dit de t'emmener.

Ronan ouvrit la porte, son regard croisant celui de l'homme. Aucun mot ne fut échangé, mais l'essentiel avait été dit. Ronan suivit le lieutenant jusqu'à la voiture, une berline noire aux vitres teintées. Il grimpa à l'intérieur avec difficulté, chaque mouvement lui rappelant la violence de la nuit passée.

Le trajet fut silencieux, pesant. Ronan, recroquevillé dans le siège arrière, se contenta de regarder les lumières de la ville défiler. Cette ville, autrefois symbole de son triomphe, semblait maintenant le hanter, chaque coin de rue lui rappelant la trahison qui l'avait anéanti.

Ils arrivèrent finalement dans un quartier éloigné, un endroit où Ronan ne s'était jamais aventuré. La voiture s'arrêta devant un bâtiment anonyme, une façade discrète qui ne laissait rien deviner de l'intérieur.

— C'est ici, dit le lieutenant en ouvrant la portière pour Ronan. Voss t'attend à l'intérieur.

Ronan descendit de la voiture, luttant pour maintenir son équilibre. Il se dirigea vers la porte du bâtiment, le cœur battant, l'esprit embrouillé. Soren Voss l'attendait, et avec lui, l'incertitude de ce qui allait suivre.

Il poussa la porte et entra, prêt à affronter cette alliance inattendue, prêt à plonger dans un monde où la vengeance et la trahison se mêlaient à des enjeux bien plus grands que lui.

Que se passera-t-il ? Quel sera la tournure des événements ? Et qui est Dimitri ?

THE ARCHER : the price of justiceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant