Chapitre 10

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- Comment s'est passé ce petit séjour dans le Sud, ma belle ? On ne s'est pas revue depuis.

Je souris en repensant à ces vacances. Cela fait deux semaines que je suis rentrée de ce court séjour, et depuis, je n'ai plus eu aucun contact avec Julien. Selon Ana, c'est une bonne chose que je n'aie plus de débats publics avec lui. D'après ses dires, il nuirait à ma candidature, et les gens ne me prennent pas au sérieux à cause de lui.

Mais je ne peux m'empêcher de penser à lui et à son comportement durant ce séjour. Je ne l'avais jamais vu aussi tendre avec moi, et je crois qu'il a réussi à me troubler en agissant ainsi pendant ces trois jours.

- C'était intéressant. Me contentai-je de lui répondre, un léger sourire en coin.

- En tout cas, je n'ai pas vu d'article négatif à ton égard, c'est déjà ça ! D'ailleurs, nous avons de plus en plus d'espoir que tu puisses gagner ces élections ! Tu es vraiment sur la bonne voie, ma belle.

Je lui souris avant de quitter le bureau. Ces élections sont si importantes pour moi. Je vais enfin avoir le pouvoir de faire bouger les choses pour les minorités et les personnes dans le besoin, et pour moi, rien n'est plus essentiel. Rien ne pourra me détourner de mon objectif.

J'ai passé toute la journée au bureau, à travailler sur des dossiers, et je suis rentrée tard à la maison. En arrivant devant ma porte, j'aperçois Julien, assis sur le palier.

Lorsqu'il me voit, il se redresse subitement, se tenant droit, nerveux.

- Qu'est-ce que tu fais là, Moran ? Dis-je, surprise et un peu méfiante.

- Moi aussi, je suis content de te voir. Me répond-il, un petit ton mesquin dans la voix.

Je passe devant lui et ouvre la porte, lui faisant signe d'entrer.

- Dépêche-toi idiot, quelqu'un pourrait te voir.

Il rigole en passant devant moi et entre dans ma maison. Je sens son parfum passer sous mon nez, et bizarrement, je trouve cette odeur très agréable cette fois.

Je le suis alors qu'il observe chaque recoin de mon salon avec attention.

- C'est sympa chez toi.

- Ça doit te changer des hôtels luxueux de Paris que tu as l'habitude de fréquenter.

Il se retourne vers moi, passant un doigt sur les objets posés sur mes étagères.

- C'est vraiment drôle à quel point, pour toi, je suis un cliché ambulant. Je pensais qu'on avait dépassé ce stade.

- Jamais. Murmurai-je d'un ton provocateur.

Il rigole en continuant d'observer les photos sur mon mur.

- C'est ton père ? me demande-t-il en pointant l'homme sur l'une des photos.

Je m'approche de lui pour regarder le cadre.

- Oui, c'était le jour de mes cinq ans. Il m'avait organisé une journée avec toutes mes copines dans un parc d'attractions. C'est, du plus loin que je me souvienne, le plus beau jour de ma vie.

Je souris en regardant cette photo qui me rappelle tant de souvenirs.

- Pourquoi es-tu venu ici, Moran ?

Il se retourne vers moi, un sourire en coin.

- Eh bien, dit-il en s'approchant encore un peu plus de moi. Tu ne m'as toujours pas rendu ma veste et comme je n'ai eu aucune nouvelle de toi depuis ce séjour je me suis dit que je viendrais la récupérer moi-même tu vois ? sa voix est suave

L'idéologie du coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant