Chapitre 9

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Nous prenons le même taxi pour rentrer à l'hôtel, mais le trajet est silencieux. Aucun de nous deux ne souhaite briser ce calme pesant.

Une fois arrivée à l'hôtel, je me dirige vers les ascenseurs sans me retourner vers lui.

- Attends, Olivia.

Je me retourne, surprise.

- Ça te dirait qu'on aille boire un verre au bar de l'hôtel ?

Je pouffe de rire.

- Tu as déjà beaucoup trop bu ce soir, tu ne crois pas ? Tu commences à raconter n'importe quoi. Tu ferais mieux d'aller dormir.

Je me dirige vers la porte, mais il me suit.

- Je suis très sérieux, Olivia.

Je me retourne vers lui et examine son visage, cherchant un signe de sincérité dans sa voix.

- Pourquoi j'accepterai ?

- On a passé une bonne soirée tout à l'heure et c'est la première fois que toi et moi ne nous disputons pas. Alors, profitons de cette lancée et continuons la soirée ensemble.

Je secoue la tête en rigolant avant de me retourner à nouveau.

- Juste pour une nuit, laissons nos différends de côté et profitons-en, Olivia. Seulement une soirée. S'il te plaît.

Je m'arrête, étonnée par son ton presque suppliant et vulnérable, une facette que je n'ai pas l'habitude de voir chez lui.

- Juste un verre, je te préviens. Dis-je en le pointant du doigt de manière menaçante.

Il rigole et fait un geste de la main pour me laisser passer devant lui.

Nous passons la nuit à discuter sur le sable près du bar de l'hôtel. Au début, notre conversation est légère, illuminée par la lumière tamisée des lampadaires, mais elle se fait vite plus profonde au fil des heures. Nos rires se mêlent au bruit des vagues, et maintenant, il n'y a plus personne sur la plage ; le bar a fermé depuis un moment, laissant derrière lui un silence presque surnaturel.

Le vent se lève, et je frissonne. Mes bras se croisent instinctivement pour me réchauffer. Sans un mot, il retire sa veste de costume, la secoue pour enlever le sable, puis me la tend avec un geste élégant.

Je le fixe, surprise par sa délicatesse. En enfilant sa veste, je sens immédiatement la chaleur du vêtement et l'odeur subtile de son parfum.

- Parfois, je me demande comment on a pu en arriver là. dit-il soudainement, sa voix teintée de mélancolie.

Je tourne la tête vers lui, intriguée.

- Comment ça ?

Il soupire, fixant l'horizon.

- Tu te souviens de notre première rencontre dans l'avion ? On était juste deux personnes qui se plaisaient, sans se douter des différences qui allaient nous séparer.

Je me remémore ce moment : ce baiser spontané dans l'avion, où la magie de l'instant avait éclipsé tout le reste. À l'époque, nous étions simplement éblouis l'un par l'autre, sans penser à ce que l'avenir nous réservait.

- J'y repense souvent aussi. Dis-je lentement. Et maintenant, je ne peux m'empêcher de me demander comment on n'a pas vu toutes ces choses qui nous séparaient.

Il me regarde, un mélange de regret et de curiosité dans ses yeux.

- On était si absorbés par l'instant que les détails n'avaient pas d'importance.

L'idéologie du coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant