Never too late...

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                   Elle se retourna, alors qu'il remettait son casque avec son sourire en coin si craquant. Elle se souvint alors qu'ils n'étaient pas seuls. Cinq ou six de ses collègues en pause, dont Sonia, les regardaient avec des yeux curieux. Elle échangea un long regard avec cette dernière qui lui souriait largement.

Elle aurait un compte-rendu détaillé dès le lendemain. Pour l'instant, elle se sentait comme une adolescente. La route fût sympathique, elle le suivait en le détaillant, tout en tentant de faire attention à sa route. Ils s'arrêtèrent sur un parking en plaisantant, et il la prit par la main :

« Je suis venu repérer un petit coin sympa à l'ombre, ce matin. » Il l'entraîna dans son sillage.

Après quelques mètres, ils s'arrêtèrent, et Rico laissa tomber son sac à dos au sol. Ils retirèrent leurs blousons et bottes. Rico tira une couverture de son sac et l'étendit au sol avant de s'y laisser tomber.

Elle riait aux éclats. « T'as tout prévu ! C'est agréable comme coin ! »

Il sortit les ingrédients pour préparer les sandwichs, décapsula deux bières, et lui en tendit une pour trinquer. Il faisait un soleil radieux. Elle tira ses lunettes de soleil de son sac, et alluma une cigarette.

« C'est tranquille, personne ne vient jusqu'ici ! Par contre, c'est toi la fille, alors c'est toi qui prépare les sandwichs, femme !»

Elle posa sa cigarette dans l'herbe verte, et lui tomba dessus alors qu'il s'étendait en fermant les yeux. Il sursauta. « Tu prends la confiance ! Et d'abord, on n'est pas sûrs que je sois une fille ! »

« Alors, pour la circonstance, je suis gay ! »

Leurs visages étaient à quelques centimètres l'un de l'autre. A cet instant, elle se fit une réflexion : « Non, ça n'a pas l'allure d'un rendez-vous entre amis. Il a tout préparé d'avance, et je suis presque à cheval sur lui... »

Elle se retira vivement, il se redressa sur un coude.

« Alors, tu veux quoi ? »

Ils mangèrent en papotant sur les travaux à réaliser sur la moto pour samedi. Puis elle se souvint d'un détail de la conversation entre lui et Gabriel, sous ses fenêtres, quelques jours plus tôt.

« Comment ça va toi, avec Laurie, au fait ? »

« Bof. Pas envie d'en parler. » Il évita son regard. « Parles-moi de toi, t'en es où avec tes prétendants ? »

Elle rit. « Bof, pareil, j'ai reçu deux ou trois SMS mais j'ai décliné les verres et restaurants... »

« Pourquoi ? » Son regard était intense. Mince, elle aurait dû réfléchir avant de parler. Elle était tellement à l'aise avec lui, elle pouvait tout lui dire. Sauf le plus important. Elle réfléchit à une façon de se tirer de ce mauvais pas.

« Ben, j'ai pensé que ça m'amuserait de papillonner avec les hommes, comme quand j'avais quinze ans. Mais ce n'est plus ce dont j'ai envie. Ce n'est plus pareil, on a plus de critères de sélection, plus d'appréhension, et le sexe pour le sexe, ça ne m'intéresse plus... »

« Je te comprend ! Allez, à la sieste, les petits vieux !»

Et ils se laissèrent tomber tous deux sur le dos, admirant le ciel bleu, puis elle ferma les yeux. Elle sentit une main chercher la sienne. Elle décida de laisser les doigts de Rico se nouer dans les siens. Elle savait qu'à ce moment précis, il était en train de la regarder, elle ressentait son regard.

Elle sentait la chaleur monter en elle. Il y avait le feu de son corps qui réclamait cet homme, mais aussi une douce chaleur inconnue. Alors qu'elle remuait ses pensées et s'agitait comme ne trouvant pas sa position, elle entendit sa voix :