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           Ils ne purent échapper aux plaisanteries grivoises du lendemain, auxquelles Gabriel semblait prendre un malin plaisir. Les questions fusaient à propos de leur mariage, des projets futurs, de tout ce à quoi ils n'avaient encore pas pensé. Il leur restait encore mille choses à découvrir l'un sur l'autre. Rien n'était encore fixé. Rico rougit jusqu'aux oreilles alors que se posèrent les questions à propos d'un futur bébé.  Elle souriait aussi. Elle aimait cet homme, elle lui donnerait un enfant, elle en était certaine. Mais ils avaient plus urgent à régler.

« Je dors chez toi, ou tu dors chez moi ? »

Elle fût secouée de rires. On aurait dit deux adolescents. « Je me lève plus tôt que toi, alors, cette semaine, c'est chez moi ! »

« Ma future femme... J'ai une chance incroyable ! »

Les jours passaient comme dans un rêve. Après des analyses sanguines, ils avaient abordé le sujet de la contraception. « Marre de mettre du plastique ou de tout mettre dehors ! » Elle avait fait une grimace, puis éclaté de rire. « Oui, mais si je reprends la pilule, je vais grossir. Alors faut un autre moyen. Je verrais avec la gynéco... » « Et... Et si on ne faisait tout simplement rien...  Pas de pilule, naturel...» Il souriait. Sa proposition était une farce, mais dissimulait une question qu'il brûlait de lui poser. Elle évitait le sujet à chaque fois qu'elle le pouvait, mais il y revenait sans cesse.

Ils n'avaient pas changé grand-chose à leurs habitudes. Ils passaient leurs samedis dans le garage, rejoints au soir par Gabriel. Mais cet après-midi, Rico semblait bien décidé à régler les problèmes d'installation commune, et les projets futurs. Ils étaient assis chacun sur leur moto, et discutaient franchement.

« Bon, on va pas toujours passer une semaine chez l'un, l'autre comme ça... J'annonce, j'ai mis mon appartement en vente. »

« Waouh, on aurait peut-être dû en parler tous les deux avant ? »

« Non, ça n'est pas un sujet de discussion. Je veux qu'on se trouve un 'chez nous'...  De toute façon, il était trop petit... »

Il semblait guetter sa réaction du coin de l'œil.

« Tu veux dire qu'il n'avait qu'une chambre... C'est ça ? » Répondit-elle doucement.  Elle lui tendit sa main, l'invitant à lui donner la sienne.

« Rico, regardes-moi... On a beaucoup d'autres choses à régler tous les deux avant de se lancer dans cette aventure, tu ne croît pas ? »

Il baissa la tête, penaud. Elle se laissa glisser de sa moto, et s'installa à califourchon derrière lui, contre son large dos, comme pour le consoler. « Rico. Je t'aime. Je te le promets aujourd'hui, je te donnerais un enfant. C'est une chose dont j'ai très envie aussi. Mon ventre arrondi parce qu'il porte ton enfant... Oui, j'en rêve aussi. Mais il ne faut pas précipiter les choses. »

Ils entendirent la moto de Gabriel gronder non loin du garage.

« Je t'aime, papa Rico. Je vais mettre aussi mon appartement en vente dès demain, et on trouvera un chez-nous avec au moins deux chambres... et un super garage comme celui-ci ! » Ils échangèrent un sourire et un baiser, leurs doigts noués, alors que Gabriel faisait son entrée :

« Z'en avez pas marre de vous bécoter comme deux ados, c'est pénible ! J'aurais su, j'aurais rien fait... » Et il se laissa tomber sur sa chaise, alors que Rico reprenait son travail, un sourire aux lèvres.

« Oh, toi, t'es grognon... Qu'est-ce qui t'arrive ? »

Il hésita quelques secondes puis marmonna : « Une fille aussi.... »

Rico se mit à rire en se tapant sur les cuisses... Pris d'un fou rire, il n'arrivait pas à s'arrêter.

Emmy lui assena un coup dans le dos, et annonça : « OK, affaire grave, je vais chercher le whisky... » Aggravant le fou rire de Rico... Et elle sortit dans un tonitruant : « Mais arrêtes de rire comme un con, débile ! ».

Never too late...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant