Le temps s'écoule rapidement, et me voilà à l'âge de dix ans. Les jours se suivent, rythmés par une routine rigoureuse de travail, d'entraînement, et de moments passés avec Kaya. Mon quotidien est une quête constante d'amélioration et de découverte. Mes compétences ont grandi de manière significative, et je suis devenu un véritable touche-à-tout. Que ce soit pour pêcher, réparer des objets, ou aider les villageois dans diverses tâches, je suis toujours prêt à mettre la main à la pâte.
Cependant, parmi toutes les compétences que j'ai développées, c'est à la fronde que je me démarque le plus. Mes journées de pratique ont payé, et je suis désormais capable d'atteindre des cibles éloignées avec une précision impressionnante. C'est une fierté personnelle, mais aussi une nécessité, car dans ce monde, il est crucial de savoir se défendre. Pourtant, même si je me sens à l'aise avec cet outil, je suis conscient de mes limites. Le combat rapproché reste un domaine où je suis peu expérimenté.
Les moments passés à pêcher sont devenus un rituel pour moi, un moyen de me recentrer et de me connecter à quelque chose de plus grand. Lorsque je lance ma ligne dans l'eau, j'aime imaginer que je me connecte à Bakina, comme si l'esprit de la mer me permettait de ressentir sa présence. C'est apaisant et réconfortant. Je me rappelle souvent l'histoire qu'elle m'a racontée sur son lit de mort, celle du béluga. Ces moments de calme me rappellent l'importance de respecter la nature et de trouver la paix dans la simplicité.
Malgré ces moments de tranquillité, une pensée ne cesse de me tourmenter : ma vulnérabilité en combat rapproché. Bien que je me sois amélioré dans de nombreux domaines, je sais que je ne peux pas toujours compter sur ma fronde ou sur les circonstances favorables pour me protéger. Le monde peut être cruel, et être capable de me défendre de près pourrait être la différence entre la vie et la mort.
Un jour, lors d'une de mes visites chez Kaya, je lui confie cette inquiétude. Nous sommes assis dans son salon, entourés de livres et de dessins. Kaya, toujours attentive et bienveillante, m'écoute avec une attention particulière.
« Tu sais, » dis-je, jouant nerveusement avec une mèche de mes cheveux. « J'ai beaucoup progressé avec la fronde et d'autres choses, mais... je ne suis pas très bon en combat rapproché. Et même si je n'ai pas l'intention de devenir un expert, j'aimerais apprendre quelques techniques de base. Juste de quoi me défendre si besoin. »
Kaya me regarde avec des yeux pleins de compréhension. Elle sait à quel point cette question est importante pour moi, à quel point je veux être capable de prendre soin de moi et des autres.
« Je comprends, Usopp, » répond-elle doucement. « Ce n'est pas facile de vivre avec ce genre de préoccupations. Mais tu sais, Merry pourrait peut-être t'aider. »
Je la regarde, surpris. « Merry ? Ton majordome ? »
Kaya hoche la tête, un sourire aux lèvres. « Oui, il n'est pas seulement doué pour les tâches ménagères. Avant de venir travailler ici, Merry a eu une vie assez intéressante. Il s'y connaît en arts martiaux, bien qu'il ne soit pas un expert. Il pourrait sûrement t'apprendre quelques techniques de base. »
Cette révélation me prend au dépourvu. Merry, que j'avais toujours vu comme un majordome doux et serviable, a un passé que je n'aurais jamais soupçonné. L'idée qu'il puisse m'enseigner quelque chose de si crucial me remplit d'excitation et d'espoir.
Le lendemain, après avoir aidé quelques villageois avec des réparations, je me rends au manoir pour parler à Merry. Il m'accueille avec son habituelle gentillesse, un sourire rassurant sur le visage. Après avoir échangé quelques politesses, je lui fais part de ma demande, un peu nerveux.
« Kaya m'a dit que vous avez des compétences en arts martiaux, » dis-je, hésitant. « J'aimerais beaucoup apprendre quelques techniques de base, si ça ne vous dérange pas. »
Merry me regarde avec surprise, puis éclate de rire, un son chaleureux qui remplit la pièce. « Ah, Kaya a donc révélé un de mes secrets, n'est-ce pas ? » dit-il en s'essuyant les yeux. « Oui, c'est vrai, j'ai quelques connaissances. Ce n'est pas grand-chose, mais je serais ravi de te transmettre ce que je sais. »
Je respire un peu plus facilement, soulagé par sa réponse positive. Merry m'invite à venir le voir le matin suivant, après le lever du soleil, pour commencer mon entraînement. Il me prévient que ce ne sera pas facile, mais je suis prêt à relever le défi.
Le jour suivant, je me lève à l'aube, l'excitation me tenant éveillé bien avant l'heure. Nous nous retrouvons dans le jardin du manoir, un endroit paisible et isolé. Merry, vêtu de vêtements simples, me fait face, un air sérieux sur le visage.
« La première chose que tu dois comprendre, » commence-t-il, « c'est que les arts martiaux ne sont pas seulement une question de force physique. C'est aussi une question de discipline mentale et de respect. Nous allons travailler sur ta posture, ta respiration, et des mouvements de base. »
Les premiers jours sont difficiles. Mes muscles protestent contre les nouvelles exigences que je leur impose, et ma coordination laisse à désirer. Mais Merry est patient, me corrigeant avec douceur mais fermeté. Nous travaillons sur des techniques de défense simples, des esquives, et des coups de poing basiques. Je découvre que le combat rapproché est une danse délicate, une combinaison de précision et de fluidité.
À mesure que les semaines passent, je commence à sentir une amélioration. Mes mouvements deviennent plus précis, mes réflexes plus aiguisés. Merry me félicite pour mes progrès, soulignant l'importance de pratiquer régulièrement pour intégrer les mouvements dans mon corps. C'est une nouvelle forme de discipline, une autre façon de renforcer ma détermination et ma résilience.
Pendant ce temps, je continue de m'occuper de mes tâches quotidiennes : pêche, travaux divers, et mes études avec Kaya. Chaque jour est une opportunité d'apprendre quelque chose de nouveau, de renforcer mes compétences, et de devenir plus indépendant. Le deuil de Bakina est toujours présent, une douleur sourde qui me rappelle ce que j'ai perdu. Mais dans les moments où je jette ma ligne dans l'eau, je ressens cette connexion apaisante, comme un lien invisible qui me relie à elle et à sa grand-mère.
Et ainsi, la vie continue, chaque jour apportant son lot de défis et de découvertes. Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve, mais je sais que je suis sur le chemin pour devenir la personne que je veux être. Plus forte, plus résiliente, et prête à affronter le monde avec courage et détermination. Les leçons de Merry, la sagesse de Kaya, et la mémoire de Bakina m'accompagnent à chaque pas. Je suis Usopp, autrefois Nadeshiko, et je suis déterminé à tracer ma propre voie dans ce monde vaste et imprévisible.
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Usopp
Fiksi PenggemarNadeshiko, une femme de 30 ans, se réveille réincarnée dans le corps d'Usopp dans l'univers de One Piece. Désorientée et perplexe, elle explore ce monde fantastique, apprenant à maîtriser ses nouvelles compétences et cherchant à comprendre le sens d...