Armes Humaines

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La tente du QG d'Amestris était dressée sur une colline. Riza Hawkeye observait attentivement les mouvements de troupe avec ses jumelles, se saisissait de temps en temps de son sniper pour éliminer un danger potentiel puis retournait à la carte d'état major pour discuter du prochain mouvement, du prochain ordre à donner. Mustang y bougeait ses pions, avec une conscience aiguë qu'ils représentaient des vies humaines sous sa responsabilité. Ils recevaient toutes les informations ainsi que les ordres d'Olivia Armstrong depuis un autre front. Castlaera ne devait tomber sous aucun prétexte, au risque de mettre en danger le gros de l'armée à Warringston, une ville plus au sud. Il fallait gagner cette bataille, le plus vite possible et le plus intelligemment possible. Amestris avait une réputation de brutalité. Le régime militaire précédent, violent voire cruel, vivait toujours dans certaines mémoires. Et les victoires contre l'Autre Côté n'avaient pas entamé cette réputation. Aussi, l'attitude efficace, presque sournoise, de l'état major, déstabilisa Aerugo, qui s'attendait à une guerre de position brute. Au contraire, les soldats d'Amestris ne bougeaient que pour mieux les surprendre, avec rapidité et surprise. Les Alchimistes étaient peu nombreux, les Praticiens et les Chercheurs étant presque tous sur le front de Warringston. Mais ceux de Castlaera, c'était l'élite. Il ne fallait pas l'oublier.


Le Colonel Armstrong fut un véritable héros lors de cette bataille. Son alchimie sublime creusait des accès improbables à des toutes petites sections de soldats, qui parvenaient à se servir de l'effet de surprise pour désarmer ou faire prisonnier un grand nombre de soldats. Et quand il ne trouvait pas d'accès, le Colonel s'arrangeait simplement pour enfermer les soldats ennemis et les empêcher de bouger jusqu'à ce qu'ils se rendent. Si Alex Louis pouvait encore avoir honte de sa lâcheté sur le front d'Ishbal, personne à part lui (et sans doute sa soeur) ne s'en souviendrait plus jamais après cette bataille.


Quand Aerugo lança des chars et des tanks à l'assaut, ils tombèrent sur les frères Elric. Bien protégés par des boucliers alchimiques et par une petite section fidèle au possible, Edward et Alphonse virevoltaient entre les machines de morts et se payaient en plus le luxe de discuter un peu.

- Dis moi, Al !

- Oui ?

- Ton maitre s'est lancé dans une drôle de mission en solo...

- Pas tout à fait, y'a Serena avec elle.

- C'est ça qui m'étonne !

Alphonse lança ses lames vers le char qui lui fonçait dessus. Avant de faire claquer ses mains sur le sol, Alphonse répondit ;

- Qu'est ce qui t'étonne là dedans ?

- Qu'elle t'ai pas demandé de venir avec elle !

Edward sauta en haut d'un deuxième char. Il prit le temps d'assommer le conducteur qui surgissait de l'écoutille pour défendre son engin et, alors que le type tombait au fond, Edward termina sa démonstration par une question pas si innocente :

- Y'a un truc qui a changé entre vous ?

- Je vois pas ce qui te fait dire ça.

Les trois chars fichés de lames virent leurs moteurs exploser à distance. Et les trois autres se prirent l'alchimie en deux ou trois temps d'Edward et déraillèrent complètement. Les deux frères observèrent leurs soldats sortir les ennemis des engins pour les ficeler et Edward tourna un regard ironique vers son frère

- Me prends pas pour un jambon

- Je te prends pour un jambon moi ?

- Je t'ai vu te changer hier soir

Fullmetal Alchemist : L'Alchimiste de LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant