J'avais revu plusieurs fois Mikey pendant les semaines qui ont suivi. Ce dernier avait en effet tenu parole et m'avait rapidement recontacté. Nous avions visité plein d'endroits différents comme Yokohama par exemple ou encore Asakusa.
A chaque rendez-vous j'en apprenais un peu plus sur lui et je lui parlais de moi.Son intérêt pour moi semblait croître avec le temps, chaque confession devenant un lien invisible qui nous rapprochait davantage.
Mikey s'était particulièrement intéressée à la disparition de mon frère et au départ de mes amis. En échange, il m'avait raconté les morts de ses frères et sœurs. Les détails qu'il me confiait résonnaient profondément en moi, et je ressentais une peine immense pour lui. La vie n'avait vraiment pas été tendre avec lui.
Nous souffrions tous les deux des mêmes choses : la perte de notre famille et le départ de nos amis.
Comme il le disait si souvent nous étions "pareils", on se comprenait.
J'avais compris pourquoi son sourire était si étrange à présent. Il n'était qu'une façade, une expression de survie. Mikey avait tellement souffert qu'il avait oublié comment sourire, même pour faire semblant.
Je n'avais jamais trop aimé les lieux qui respiraient le luxe et Mikey m'avait avoué que c'était pareil pour lui. Même en tant que chef de mafia, il avait du mal à acheter des choses coûteuses. Ça lui faisait trop bizarre.Ce genre de confession me faisait croire que nous étions vraiment faits pour nous entendre, partageant des valeurs simples au milieu d'une vie compliquée.
Peut-être qu'il avait raison au final, on avait beaucoup en commun. Comme l'amour des taiyakis par exemple.
Je m'amusais beaucoup avec lui, mon nouveau jeu était de le dérider un peu. Parfois Mikey souriait, je prenais ça comme une victoire personnelle. Ces rares moments étaient des victoires précieuses, des preuves que, malgré tout, je parvenais à le toucher. J'espérais que ma présence pourrait lui apporter un peu de joie.
Après cinq ou six rendez-vous, nous étions devenus très proches. A tel point que j'étais heureuse qu'il soit dans ma vie.
Mais maintenant quand j' évoquais mes amis ou mon frère disparu, il me ramenait doucement à l'idée qu'ils étaient partis, qu'ils m'avaient abandonnée. Son intérêt pour eux avait disparu et il détestait entendre parler d'eux.
-S'ils t'avaient vraiment aimée, ils seraient restés disait-il parfois. Mais je ne partirai jamais, Aena. Tu peux me faire confiance.
Ces mots me firent chauds au cœur. Ils étaient comme un baume sur des blessures invisibles, apaisant mes peurs d'être à nouveau laissée seule. Je ne savais pas comment le remercier, il savait vraiment quoi dire pour me réconforter.
Au fil du temps, ma reconnaissance pour Mikey grandissait, et j'avais totalement cessé de parler de mon passé. Lui aussi gardait le silence à ce sujet. Peut-être considérait-il qu'en parler une fois était une libération, mais le ressasser était une douleur inutile.
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Tel un oiseau en cage (Tokyo Revengers)
FanfictieAena Fujimoto est une jeune violoniste de talent. Mais lors d'une représentation en présence de la mafia, elle va attirer le mauvais regard. "𝘓𝘰𝘳𝘴𝘲𝘶𝘦 𝘭'𝘰𝘯 𝘷𝘦𝘶𝘵 𝘷𝘳𝘢𝘪𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘲𝘶𝘦𝘭𝘲𝘶𝘦 𝘤𝘩𝘰𝘴𝘦, 𝘤𝘦 𝘲𝘶𝘪 𝘤𝘰𝘮𝘱𝘵𝘦 𝘤'𝘦�...