Ⅱ. Troupe des ténèbres

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Zyran Sidi

Les scènes de torture pour les milliardaires c'est vraiment pas pour moi mais mon supérieur voulait à tout prix que j'y aille pour faire bonne impression.

C'est pourtant lui le patron.

La seule chose qui me rend enthousiaste c'est d'enfin sortir la GLE 63s du parking, ça faisait un moment que je ne l'avais pas conduite.

Je m'habilla du smoking noir de formation même si ça fait quelques années que je ne participe plus à celle ci, se lever à 6 heures chaque matin c'est la torture pour un paresseux.

Le chef ne voulait pas me dire qui était l'organisateur de cette soirée, ce qui n'est pas dans ses habitudes, s'il m'envoie personnellement je devrais au moins saluer quelques haut placés. En enfilant ma veste, je sortis de la propriété en appelant Akari, la responsable de ce genre d'événement depuis un bon bout de temps. J'espérais obtenir quelques informations sur le clan ou le contexte car à part celui de nourrir les fantasmes des riches j'en avais aucun.

- Allô ? Akari, c'est Zyran.

Elle souffla à l'entente de mon nom, elle m'a jamais apprécié la vieille et n'a jamais enregistré mon numéro.

- Souffle pas la vieille, je t'aime bien moi. Je démarrais la voiture et me mis en route.

- Pas moi.

- M'en fou, bon j'aimerais juste avoir des renseignements sur ce soir, tu sais la soirée où je suis forcé d'y aller ?

- Ouais je vois, écoute faudrait que... Elle hésita un moment, comme si ce que je lui demandais ne devrais pas être dit.

- Demande... à ton patron.

- Qu'est ce qui t'arrive la vieille, t'as peur de quoi ?

Elle souffla une nouvelle fois, comme si elle essayait de remettre ses idées en places.
- C'est juste que c'est le... tu sais...l'organisateur c'est... Aloïs.

Je raccrocha à l'entente de sa dernière phrase, j'appuya fortement sur la pédale de vitesse en faisant demi-tour vers la villa, cet enfoiré voulait tout foutre en l'air une nouvelle fois.Comme le soir ou Mio devait être mort il savait que sa mort allait déclencher des problèmes pourtant il m'a ordonné d'y aller. Je rentrais à la maison, les gouvernants étaient surpris de me revoir, j'étais à bout de nerfs, j'irais pas à cette soirée surtout pas si c'est pour revoir Aelin.
Je monta les escaliers deux à deux en atteignant son bureau.

Il m'administre une mission surprise, auquel l'organisateur a été mon pire cauchemar ...

- Tu m'explique, pourquoi je dois aller à l'évènement d'Aloïs ?

Aucune réponse.

- Tu te dépêche de t'habiller je n'irais pas seul.

Il se contenta de me lancer un regard perçant avec ses iris noirs, comme à son habitude.
Une femme vêtu d'une robe de chambre sortit de la chambre voisine, ses habits à la main.
Elle prit un ton séducteur et s'exclama :

- Même heure ce soir ?

- Tu viendras pour Zyran, sors maintenant.
Le regard de cette dévergondée se posa sur moi et elle se mordait la lèvre- autant vous dire qu'elle ne ressemble pas à la femme fatale qu'elle pense être- elle quitta la pièce me laissant avec ce stupide qui me sert de patron et de meilleur ami.

En voyant Tyr, je ne pouvais qu'être à la fois impressionné et un peu effrayé.

Il était immense, sa peau était bronzée il a cette carrure massive qui parlait de force et de discipline. Ses cheveux noirs étaient toujours impeccablement coiffés, et ses yeux noirs semblaient percer l'âme de quiconque croisant son regard.

Chaque mouvement, chaque geste de Tyr était empreint d'une autorité naturelle, et son aura imposante en disait long sur son statut de chef de la mafia.

Je le regardai donc en l'implorant du regard pour qu'il m'accompagne.
- Non. Répondit-il sèchement

- Je n'irais pas dans ce cas.
Il m'échangea un regard empli d'artifice, je compris de suite.

- Vas-y avec Ambra, et l'Aurus est pour toi.

- Tyr ne remet pas le sujet sur la table je ne sortirais avec aucune femme. Insistai-je

- Dans ce cas là, nous serons détesté par tous, repose les clés de ma voiture et va t'en. Il lança un regard à sa montre puis me confronta à nouveau.

- Plus que 15 minutes.Un silence s'imposa alors dans la salle, il revint à ses occupations, assis sur son bureau il me fixait attendant que je réponde à sa contrainte. Ambra était la femme complètement obsédée par Tyr, dans des mots plus vulgaires je la qualifierais de pute, mais là n'est pas le sujet. Il veut s'en débarrasser en faisant en sorte qu'elle n'ait de yeux que pour moi. Je l'aurais fait si elle était un minimum potable, mais son physique est superficiel, une bouche en plastique comme son derrière, ses seins et son nez, toutes payées par la poche du patron.

Ça doit bien gagner de vendre son corps à Tyr.

J'examina la personne si cruelle face à moi qui ne me prêtait aucune attention, je compris enfin qu'il me devait d'accepter son offre, même si revoir mon ancienne « famille » fera ressurgir des traumatismes. " Très bien, monsieur le patron, soulignais-je ironiquement, je sortirais avec elle."

Il affirma de sa tête, pris son téléphone et appela ma compagne de ce soir, qui je suppose, vu le temps de l'appel acquiesça directement. Je sortis de son bureau, repris ma voiture et me dirigeât au coin de la rue où Ambra m'attendait, vêtue -comme toujours d'une manière extravagante- une robe rose fuchsia et son carré court blond était dès lors bouclé.

Sur la route je m'imaginais déjà le scénario de ce soir avec Ambra, le scénario où j'étais malheureusement l'acteur principal.

Si seulement je savais ce qui m'attendait à cet événement je n'aurais pas perdu autant de temps à penser à cette futilité.

Après 30 minutes, nous y voilà, un charmant immeuble se dressait devant nous, un choix si somptueux pour le massacre d'un homme ou d'une femme ?

Les gens riches sont vraiment bizarres.

Nous sortîmes de la voiture, Ambra toujours autant époustouflée de la vue qui s'offrait à nous, se précipitait d'y entrer.

- On est arrivé, je ne me répéterais pas tu reste à mes côtés et ne joue pas à la stupide.

Elle hocha la tête à mon ordre puis on s'avança vers l'événement qui changera à tout jamais Ambra et moi y compris, mais ça on ne le savait pas encore. Je me dirigea alors vers la réception, pris mon ticket avec Ambra à mon bras avec qu'elle me chuchote :

- C'est un théâtre ? Ne serait ce pas un rendez vous amoureux que tu me propose là ?

Elle souriait bêtement avant que je ne lui dise le réel usage de ce théâtre

- Un théâtre de torture. Affirmais-je sèchement pendant qu'elle me regardait d'un air dégoûté, oui Ambra moi aussi ça me dégoûte, la perversité des hommes ne s'arrêtera jamais, pensais-je. Nous étions situé au loge d'avant scène, les places les plus luxueuses pour faire de la lèche à Tyr, pas mal comme technique.

Les rideaux étaient tirés, les lumières éteintes seulement celle de la scène luisait, une montagne d'homme prirent place, la salle était emplie, emplie pour admirer la supplice d'un être. Des brouhahas immenses prirent place avant qu'on fuisse dans le noir total mettant fin au bruit, et nous forçant à regarder la scène.

Ambra n'était plus alaise du tout elle m'adressa un sourire mais je voyais que du dégoût dans ses yeux.

J'aurais jamais du la ramener là.

ᴄᴇɴᴅʀᴇꜱ ᴇᴛ ꜱᴇʀᴍᴇɴᴛꜱOù les histoires vivent. Découvrez maintenant