Ⅰ. L'aube et ces regrets (2)

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En voyant ses messages, je me mis à paniquer, je pris mon sac et mes clés de moto et je sortis de l'appartement, essayant tant bien que mal de garder mon calme.

Mais c'était trop tard, mon temps de réaction étant trop lent, je me retrouvai jeté vers les escaliers et amené vers une voiture, mais pas n'importe laquelle, celle d'Aloïs. Je ne pus qu'apercevoir la main tatouée de mon agresseur avant de retomber dans un état second.

À mon réveil, j'étais attaché à l'aide d'une corde, comme d'habitude quand j'avais fait une connerie. C'était toujours cette situation-là, mais cette fois-ci, j'étais au sous-sol qui est généralement réservé aux punitions des employés, ceux qui étaient aux plus bas de la hiérarchie. Mon sweat-shirt était par terre, il ne me restait que mon débardeur et mon pantalon. Et la corde commençait à brûler mon bras, dû au frottement quand je bougeais. Mes cheveux me gênaient et ma bouche était pâteuse, rêvant d'être rafraîchie.

Je ne sais plus vraiment quand, mais mon géniteur débarqua dans la salle avec à ses côtés des hommes de main et mon oncle Hijo, ils rentrèrent en ignorant ma présence. Après quelques minutes, mon père me demanda :

– Sais-tu pourquoi tu es là, Aelin ?

– Non.

Il rigola un court instant de ma réponse. À ce moment-là, j'ai compris. Il savait sûrement pour Mio, mais pas pour son meurtre. Ça faisait une semaine que je n'avais plus de mission ni de livraison, je n'avais rien fait de mal à part rester avec Mio. Deux options se présentaient donc, celle de me faire souffrir ou non. Je n'ai même pas envie d'y penser, il avait promis à ma génitrice de ne pas le faire, il ne le fera jamais. Aloïs n'est pas un homme bon, mais il est un homme de parole.

– Où étais-tu hier, Aelin ? Il me questionna de son regard inexpressif, ne laissant apparaître aucune émotion, aucune once de bonté.

Chez moi, monsieur Jiz.

Je répondais au tac au tac en ne laissant pas part au doute. Mes yeux étaient encrés dans les siens, il était informé de ma relation et je le savais, mais je ne dois jamais avouer mes torts avant qu'il ne le fasse, car selon lui, un homme qui se respecte garde ses défauts jusqu'à sa mort.

Aelin. Dis-moi ce que foutait Mio chez toi hier soir ? Il s'avance, tout en continuant de me regarder. Je ne répondais pas à sa question, ce qui a dû l'énerver. Il leva sa main à mon visage et du revers de sa main me gifla.

Ne me fais pas répéter. Pourquoi il était chez toi et s'est retrouvé mort trois heures après ?

Et là, c'est la douche froide, je suis vraiment dans la merde. Je me tus à cette information, je savais qu'il allait le savoir, mais pas d'aussi tôt, Zyran était là aussi : n'avait-il donc pas effacé les évidences ?

Il leva alors sa main, et je criai de toutes mes forces :

– Non !

T'aurais dû dire non à lui, au lieu de l'inviter dans ton lit si gentiment. Affirme-t-il sèchement.

– Parce que c'est ce que t'as fait, Aelin, je le sais. Tu n'as jamais eu d'attention, et ce soir-là, tu en voulais tellement. J'en ai marre, je me suis fait violer et il réagit comme les putains de personnes qui justifient ce crime par votre tenue ou votre comportement. Mais après tout, quoi s'attendre de lui ? Qu'il me prenne dans ses bras, me murmurant que j'ai bien fait. Qu'un homme n'ayant aucune notion du consentement mérite simplement la mort ?

C'est de ta faute, tout est de ta faute et si le monde se retrouve dévasté, ce sera encore de ta faute. T'es tellement faible. Je me demande comment tu peux être qualifiée de tueuse sans cœur et de mythe.

ᴄᴇɴᴅʀᴇꜱ ᴇᴛ ꜱᴇʀᴍᴇɴᴛꜱOù les histoires vivent. Découvrez maintenant