ⅩⅦ. Leurre inondé

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J'avais vécu pire que de simple coup de fouets certes, mais je ne pensais pas qu'une voir une si jolie femme dans un terrible état me ferait si mal au cœur. Et puis pourquoi Sabattini aurait fait ça à sa propre copine ? Est-il plus sadique je ne le pensais, cache-t-il une deuxième personnalité aussi étouffante que celle qu'il montre déjà? 

Aucune réponse ne justifierait la souffrance de la femme devant moi, elle soupira en retenant un cri d'horreur quand je posais mes doigts froids sur son dos amoché et couvert de plaies encore fraîches, ne voulant la laisser dans cet état je lui proposai mon aide mais elle refusa d'un ton strict.

- Laisse moi, les désinfecter au moins.

- Non...il va elle sanglota de nouveau avant de reprendre sa phrase il va le faire. Sors d'ici seulement.

- De qui tu parles? Je ne comprend pas.

Elle souffla lourdement retirant ses mains de sa poitrine pour remettre son t-shirt, mais elle se figea en regardant la porte, son teint pâlit et un léger hoquet de stupeur sortit de sa bouche asséchée.

Me retournant, je compris déjà qui était à la porte et j'allais bien le confronter mais à ma plus grande surprise ce n'était qu'une servante qui apportait un verre d'eau dans la pièce. Elle-même, eut cette réaction de choque et elle recula instinctivement en me voyant, où je ne devrais pas être selon la blonde.

Je lui pris le verre des mains et chuchota près de son oreille «Je n'étais jamais là, vous ne m'avez pas vu, compris ?» Elle ne réagissait pas et je pris fermement son poignet, la forçant à se plier sous ma force, elle faiblit rapidement et me donna sa parole de ne pas en parler au patron. 

Au détraqué plutôt, pensai je en quittant la cave. 

Quel est le motif de cet homme pour emprisonner cette pauvre femme dans sa cave ? C'est le genre d'individu à aimer faire souffrir ses compagnes, peut-être, mais laisser une femme dans ses propres excréments est à gerber. 

Arrivant au salon, je lançai un dernier coup d'œil à la trappe qui cachait cette pauvre femme que je n'appréciais pas jusqu'à aujourd'hui. Je compte aller la sortir de là demain, mais il faudrait que Sabattini s'éloigne de la demeure, d'ailleurs était il de retour ?

Un sifflement furtif similaire à celui que j'avais entendue dans le couloir en Albanie répondit à mon questionnement. Je l'ignorais visage fermé, je pris mon téléphone et monta la première marche de l'escalier. 

Le bruit retentit une deuxième fois plus fort et chargé d'ironie à mon égard. Mon téléphone vibra dans mes mains et un numéro s'afficha : 

22h34 - Numéro inconnu 

«Tu cherches la où tu ne devrais pas.» 

Il sait. Bordel je ne suis pas du tout discrète, forcément qu'il allait le découvrir malgré mes efforts pour ne pas faire de bruit. Je décidai de répondre à l'oral, sachant pertinemment qu'il est là, en prenant un ton désintéressé afin qu'il pense que j'ai seulement vu la cave et non son massacre.

- Belle collection. Ma voix était tranchante et mon dégoût pour sa personne se sentait à chaque syllabe de ma phrase.

Aucune réponse. Seulement une nouvelle notification trônait dans ce silence macabre emplie de secrets. 

22h40 - Numéro inconnu

"Pourquoi es tu si fâchée ?" 

Il n'était pas là ? Pourtant sa présence se faisait sentir, je pouvais presque humer son aura menaçante dans ce contexte horrifique. 

ᴄᴇɴᴅʀᴇꜱ ᴇᴛ ꜱᴇʀᴍᴇɴᴛꜱOù les histoires vivent. Découvrez maintenant