Chapitre 12

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Toujours dans la peau de Fatou.

Je me précipites dans les toilettes du bureau pour régurgiter mon dernier repas. Penchée au dessus du lavabo, je regarde mon reflet dans le miroir qui est en face de moi. Ça va bientôt faire deux semaines que je suis malade. Et j'ignore ce que j'ai. J'ai des nausées assez fréquentes pour ne pas dire tout le temps. Il arrive également que j'ai des vertiges. Malick insiste pour que j'aille à l'hôpital, mais très honnêtement, je n'aime pas les hôpitaux. Franchement l'environnement qui y règne est stressant et fatiguant en raison de l'association de l'hôpital avec la maladie, la douleur et la mort. C'est la raison pour laquelle l'hôpital et moi ça fait deux. Mais Malick n'est pas le seul a insister pour que j'aille consulter un médecin. En effet Natou n'arrêtes pas de m'harceler pour la même chose. Je n'arrête pas de leur dire que ça passera mais au fur et à mesure je sens que c'est moi même que je cherchais à rassurer.

Mais là maintenant, je n'en peux plus. Je crois que je vais finalement y aller. Après m'être rincer la bouche, je décides de sortir finalement des toilettes et de me remettre au boulot. Mais à peine que j'ai commencé à nettoyer les vitres des fenêtres, que j'entends le bruit sec de chaussures à talons venir dans ma direction. Une fois que les pas se sont arrêtés, j'ai senti une présence derrière moi, suivi d'un « hey ». Il y'a vraiment des gens impolis qui ne savent rien des bonnes manières. Comment peut-on interpeller quelqu'un avec un « héé »? Comme si ce n'était pas à un être humain à qui on s'adresse. Je décidais donc de l'ignorer naturellement. Et en plus, je me sentais pas bien à cause de mon état de santé, j'avais décidé de me concentrer uniquement sur les vitres que j'étais en train de nettoyer. Afin jusqu'à ce qu'une tape sèche atterrisse sur mon épaule suivie d'un « héé ». Alors je me retourna brusquement, faisant ainsi sursauter la femme impolie et mal-éduquée qui n'arrêtait pas de me déranger. Je remarqua alors qu'elle n'était pas particulièrement belle, mais qu'elle avait de l'allure. Elle avait un très beau teint noir et des yeux marrons clairs tirant vers le jaune. Elle était mince et grande, mais alors vraiment très grande, à peu près un mètre quatre vingt cinq oú quatre vingt huit. Et en plus ces talons lui donnait l'air d'avoir de longues jambes interminables. Son visage était fin et ovale.

Mais elle me stoppa dans mon observation, en me disant:

- iow louy sa problème? Sank ba tayy ma gni layy wooo faléwooma, té yaama gueuneu dégueu. (C'est quoi ton probléme? Depuis tout à l'heure je n'arrêtes pas de t'appeler et tu ne m'ignores royalement . Et pourtant, je sais parfaitement que tu m'as entendu).
- Toudou ma « héé ». (Je ne m'appelles pas « héé »). Si tu veux t'adresser à moi, commences d'abord par me saluer correctement, ensuite « si ngaa mayy dogga wakh sa sokhla » (alors tu pourras enfin me dire ce que tu souhaites me dire).
- Weuuuuhhhhh iow yabaaté nga deh. Iow yaye kane ba di wakh nigni lougne la wara traité. Fall bou faténi que djankkk képpeu nga fii. Sa ligueyy moyy nga féxxé baaa nioune wara ligueyy si niou fékkeu bureau bi settt wéthieuu. (Non mais je rêve. Mais tu es culottée. Tu penses être qui pour dire aux gens comment ils doivent te parler? Ma chère n'oublie pas que tu es juste une femme de ménage içi. Ton travail consiste à faire en sorte que les toutes les pièces de cette entreprise soit parfaitement propre afin que l'on puisse travailler correctement. Me dit elle d'un ton méprisant.

Je ne su pas à ce moment là comment j'ai fait pour garder mon visage neutre, alors que je bouillonnais de colère. Dieu sait combien j'avais envie à ce moment là de lui refaire le portrait. Khamnaa instant yoyou sama rabbou peulh yi nio yéwou wone (je pense qu'à cet instant là, mes origines peulh me titillaient). Toutefois je refusais de laisser cette pimbêche insupportable avoir le dernier mot.

- Je suis une femme de ménage, ça je te l'accorde. Pourtant comme tu viens de le souligner c'est grâce à moi que vous ne travaillez pas dans un foutoir. Rien que pour cette raison tu devrais la fermer et me témoigner du respect. Ou si tu ne t'en sens pas capable, tu devrais me foutre la paix.
- Hayy wayy Samba. Diombi amoul heure. Iow Fatou villageoise ya wakh lii. Thieuyy yalla souniou borom. Iow nékété da nga dofff.(Oh mon Dieu! Quand je pensais que plus rien ne pouvait me surprendre, voilà que j'en vois des choses. Toi Fatou la villageoise, c'est toi qui vient de dire ça. Je me rends compte qu'en réalité tu es folle).

Amour InconditionnelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant