Partie 7

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Je suis allongée dans mon lit. Eliott a fini par s'endormir contre moi sur le chemin du retour. C'était trop pour lui. Trop d'émotions, de stimuli sans aucune échappatoire. Son petit discours passe en boucle dans ma tête. J'ai été tellement nulle et je m'en veux tellement. J'ai été égoïste et la seule personne a qui je tiens plus qu'à moi-même a été éclaboussée. J'm'en veux tellement.

C'est mon téléphone qui me sort de ma torpeur et je décroche sans attendre.

- Arrête de cogiter et dort. Dit la voix de Val.

- J'pensais le protéger mais je protégeais que moi.

- Le protéger de quoi ?

- De toi et des services sociaux.

- J'ai besoin de toi. J'arriverai pas à sortir de là sans toi. Sans nous.

- Je suis là. Et j't'emmènerai de force chez tous les médecins qu'il faudra pour que tu t'en sortes mais y a pas de nous. Y a jamais eu de nous.

- Dis pas ça. J't'ai dit que je t'aimais.

- Ouais tu m'aimais. Tant que j'étais malade. Tu jouais les sauveurs et ça t'évitait de te confronter à tes vrais problèmes. Mais là, je sais que t'es avec elle. Et tu l'aimes pas plus que tu m'aimais. Elle t'a juste offert un autre refuge pour t'éviter de faire face. Y a jamais eu de nous, tu m'as épaulé dans le pire moment de ma vie et j't'ai offert la meilleure planque du monde.

- Et toi alors ?

- Quoi moi ?

- Tu m'as aimé ?

J'ai réfléchi quelques secondes. J'avais envie de lui dire que je l'aimais et que je n'avais pas cesser de l'aimer depuis le moment où il avait débarqué chez moi en urgence quand Sav l'avait appelé pour m'aider à faire passer la crise. Mais je ne pouvais pas me résoudre à lui avouer alors qu'il était allongé auprès d'une autre.

- J'en sais rien. Je sors tout juste la tête de l'eau. Mais je serai là pour toi.

Il y a eu un long silence avant qu'il ne reprenne la parole.

- J'vais en chier pas vrai ?

- Ouais.

- J'ai peur.

- De quoi ?

- De pas y arriver. De décevoir mon fils encore... Et le tien aussi d'ailleurs.

- Tu les décevrais encore plus si t'essayais pas.

- J'ai peur de douiller aussi.

- Je comprends... Mais t'y échappera pas et on sera là. On sera tous là. T'es pas seul.

- J'ai pas couché avec elle ce soir.

- Ca ne me regarde pas.

- Je sais. Mais j'avais envie que tu le saches et j'voulais aussi m'excuser pour l'autre jour. Je suis pas venu pour les conneries que je t'ai dit. Je suis venu parce que j'avais envie de toi et que j'en avais marre de coucher avec une meuf en pensant à ton corps. J'te voulais toi c'est tout.

Je ne savais franchement plus quoi dire. J'avais rarement été face à un Valentin aussi sincère et sans filtre.

- Je vais devoir te laisser Val. Ta sœur est un putain de gendarme et je dois la rejoindre pour le petit-dej chez toi dans deux heures.

- Ok. Merci d'avoir répondu.

- Merci pour ce que tu as dit. Me suis-je senti rougir avant de raccrocher pour m'endormir un peu plus apaisée. 

Dernier Souffle | VALD Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant