Partie 10

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Après cette journée bien chargée avec Elo, je suis rentrée chez moi me changer. J'avais un mail de mon éditrice avec le retour sur les derniers chapitre et les modifications que je devais faire, je m'y suis donc attelée en étalant tout mon matériel sur la table.

Après avoir travaillé sur les deux premiers chapitres qui m'avaient été renvoyé. Il devait être 17 heures quand Sav, Merk, Ad, Val, ma sœur et mon fils ont débarqué. Ma sœur et Ad riaient très fort tous les deux comme s'ils étaient seuls au monde et les autres avaient l'air blasé.

- Comment tu vas sœurette ?

- Pas aussi bien que toi apparemment. Lui ai-je souri.

- Alors ce nettoyage d'appart ? M'a demandé Sav alors que nous n'étions que toutes les deux dans la cuisine.

- Disons qu'il y avait de quoi faire trois overdoses sans se louper.

- A ce point ?

- Ouais. Mais je pense qu'on a tout trouvé et c'est lui qui m'a dit où se trouvait la plus grosse des planques donc c'est cool. Et sinon toi ça va ?

- Hmm... Ouais ça va.

- T'as pas l'air Sav...

- T'inquiète c'est rien. A-t-elle balayé de la main.

- Raconte ! Me suis-je offusquée.

- J'ai du retard... A-t-elle murmuré.

- Oh... De combien ?

- Une semaine.

- Et tu voudrais qu'il soit positif ?

- Oui... Mais j'ai aucune idée de ce que Merk voudrait...

- Et je veux pas le perdre ni élever un gosse toute seule...

- J'comprends... Mais la seule solution s'est de lui en parler. Lui ai-je souri désolée.

- Bon pas que je veuille vous mettre dehors, a débarqué ma sœur, mais normalement c'est le jour d'Ad de s'occuper de Val mais...

- C'est bon je vais chez lui. Aucune envie d'entendre vos ébats.

- Ouais ouais. A ri ma sœur en lançant un regard entendu à Sav.

Eliott s'est endormi devant le film et Val n'a franchement pas l'air au top. Il est tout pâle et légèrement tremblant.

- Ca va ? Ai-je demandé en revenant de la chambre où dort mon fils.

- Pas vraiment non. J'ai super froid.

Je lui ai lancé un plaid et je nous ai servi deux mugs de thé.

- Du thé ? T'es sérieuse ? M'a-t-il demandé avec un petit sourire moqueur.

- Ca aide pour les nausées.

J'ai ensuite remis « The big bang theory » et j'ai fini par m'assoupir.

J'ai été réveillée quelques heures plus tard par un grand fracas dans la cuisine dans laquelle j'ai trouvé Val qui retournait absolument tout et j'ai très rapidement compris ce qu'il cherchait.

- On a tout jeté. Tu trouveras rien.

- Dis moi que tu as gardé un peu d'herbe un cachet putain.

- Non. Il n'y a plus rien. On a tout dégagé Valentin.

Il s'est approché de moi à grandes enjambées et a serré mes bras entre ses mains. Il avait un regard fou, de grosses perles de sueur coulaient sur son front et il était encore plus pâle que d'habitude.

Ses mains serraient très fort mes bras et ça commençait à me faire franchement mal.

- Dis moi que t'as gardé un peu d'herbe putain.

- Non et tu commences à me faire mal.

Il a lâché la prise et s'est dirigé vers la porte d'entrée.

- Ne pars pas chercher des merdes. S'il te plaît Valentin. Me suis-je entendue le supplier.

- Pourquoi ? Pour Charles ? Ils ne me le rendront jamais ! T'entends ? On ne me rendra jamais mon fils putain.

- T'en sais rien. T'as même pas essayé.

- Bien sûr que si. Tu crois que c'est la première fois ? Je suis resté assis des heures devant une putain de seringue la dernière fois à me torturer. J'ai résisté et le lendemain elles m'ont dit que j'étais trop immature et incapable d'offrir de la stabilité à mon fils. Alix ne me le rendra jamais.

Il s'est approché de moi et a posé son index sur ma poitrine en se baissant vers mon oreille pour conclure en chuchotant.

- Et c'est ta putain de faute, j'te rappelle.

Je l'ai repoussé et il a fait trois pas en arrière.

- C'est vrai, c'est ma faute si t'es un sal drogué. Allez tire toi. Ai-je dit en lui lançant le trousseau de clés avant de tourner les talons pour aller me réinstaller dans le canapé.

J'ai entendu un frapper un grand coup dans la porte suivi d'un frottement et son corps est lourdement retombé sur le sol. Je suis restée à l'affut du moindre bruit un long moment le regard dans le vide et toujours cette boule dans la gorge que je retenais pour ne pas pleurer. Je ne sais au bout de combien de temps, mon téléphone a vibré sur la table. C'était un message d'Eloïse.

- Comment ça se passe ?

- Super. Tu penseras à mettre un vigile devant la porte la prochaine fois histoire qu'il évite de se barrer.

- Il est parti ?!

- Pas encore.

J'ai reçu un nouveau message mais je n'ai pas eu le temps de lire que mon ex petit-ami passait et vidait ses tripes dans les toilettes. J'ai attendu que le silence ne revienne pour retourner le voir avec un verre d'eau.

Il était assis contre le mur ses jambes allongées et sa tête reposant mollement contre le mur.

- Tiens.

Il a attrapé le verre et la vidé cul sec.

- J'vais pas y arriver.

Je me suis assis en face de lui mes jambes de chaque côté de son corps.

- Bien sûr que si. Tu vas en chier mais tu vas y arriver. C'est pas la première fois que tu arrêtes.

- Ouais mais c'est de plus en plus dur à chaque fois.

On est resté là un moment en silence. Le carrelage froid avait l'air de l'aider un peu et après un long moment, il a fini par se doucher et aller se coucher.

Je suis restée seule dans la nuit, pianotant sur mon téléphone pour ne pas m'endormir avant le retour d'Eloïse au petit matin.

Dernier Souffle | VALD Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant