Chapitre 7

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L'éternel leader prit la tête du groupe, déterminé à sortir de cette caverne maudite. Le vent continuait de hurler à l'extérieur, mais il sentait que la tempête commençait à faiblir. C'était peut-être leur seule opportunité de se déplacer avant que la montagne ne devienne encore plus imprévisible.

- On bouge maintenant. déclara-t-il, la voix ferme. Restez tous près les uns des autres. On ne doit perdre personne d’autre.

Il fit un signe à Lewis et Carlos, qui se mirent en position pour encadrer le groupe. Ils étaient les plus expérimentés en termes de gestion de stress, et Max savait qu'il pouvait compter sur eux pour garder tout le monde en sécurité.

Pierre se plaça dans le groupe, à côté de Charles, mais son esprit était ailleurs. La dispute avec Lance l'avait profondément troublé, et il ne pouvait s'empêcher de penser que, d'une certaine manière, tout ce qui était en train de se passer était en partie de sa faute. Sa culpabilité le rongeait, bien qu'il ne l'admettrait jamais ouvertement.

En marchant, il tenta de se concentrer sur la tâche à accomplir, mais ses pensées revenaient sans cesse à ce moment de tension. Ses pas devenaient de plus en plus lourds, chaque mouvement paraissait plus difficile que le précédent.

Norris, qui se trouvait plus à l’arrière du groupe, tentait de rester concentré malgré la situation. Il essayait de suivre le rythme imposé, mais ses pensées étaient constamment perturbées par les événements récents. Il ne pouvait pas se débarrasser de l'image du corps de Zhou au fond de la caverne, et cela le hantait à chaque pas.

Le sentier qu'ils empruntaient était étroit et bordé d'un vide vertigineux. La montagne, imprévisible et cruelle, ne leur laissait aucun répit. Les rafales de vent soufflaient encore avec force, rendant chaque mouvement périlleux.

Alors que le monde avançait prudemment, Pierre, perdu dans ses pensées et en proie à une agitation intérieure, glissa légèrement sur un rocher humide. Instinctivement, il se rattrapa en tendant le bras, heurtant involontairement Lando qui marchait juste derrière lui.

Le choc, bien que léger, fut suffisant pour déséquilibrer le britannique. Pris par surprise, il bascula en arrière, son pied manquant de peu l'étroite bordure du sentier. En une fraction de seconde, il se sentit tomber dans le vide. Son cri de panique fut emporté par le vent avant que quiconque ne puisse réagir.

Le corps disparut dans l’obscurité, englouti par l’abîme. Pierre, choqué et horrifié par ce qu'il venait de provoquer, se figea. La terreur serra sa gorge alors qu'il réalisait ce qui venait de se passer, mais il se mordit la langue pour ne pas crier. Aucun autre membre du groupe ne semblait avoir remarqué l'incident.

Tremblant, le pilote Alpine jeta un regard rapide autour de lui. Il ne pouvait pas croire ce qui venait de se passer, mais le groupe continuait d'avancer, ignorant le drame silencieux qui venait de se jouer. Gassly tenta de reprendre son souffle, se forçant à continuer à marcher, bien qu'il sentît que ses jambes allaient céder sous lui. La culpabilité et la peur étaient insupportables, mais il n’avait pas le choix que d’avancer, en silence.

À l'avant, Lewis scrutait l'horizon, cherchant un chemin sûr. La tempête semblait enfin perdre de sa force, le vent se calmant peu à peu, et les flocons de neige se faisaient moins denses. Une accalmie s’installait, leur offrant une lueur d’espoir au milieu de ce cauchemar. Pourtant, une inquiétude persistante continuait de le ronger. Il se retourna pour vérifier si tout le monde suivait toujours.

Voyant que le groupe avançait bien, il se détendit un peu, se disant que peut-être, la situation n'était pas complètement désespérée. Il ne se doutait pas qu'un des leurs venait de disparaître.

Perez, qui fermait désormais la marche, remarqua que Lando ne se trouvait plus derrière lui. Il se retourna, scrutant le sentier avec une certaine appréhension.

- Lando ? appela-t-il, mais seul le silence lui répondit.

Son cœur se mit à battre plus fort.

- Lando, où es-tu ?  répéta-t-il, cette fois plus fort, attirant l’attention de Max qui se retourna à son tour.

Les autres commencèrent à s’arrêter, réalisant que quelque chose n’allait pas.

L'absence du jeune anglais provoqua une vague de panique parmi les pilotes.

- Il est où ? Pierre et Checo se trouvait pas loin de lui ! » demanda George, son regard balayant le groupe de façon frénétique.

Le numéro dix, le cœur battant à tout rompre, se força à garder son calme, mais son visage pâle trahissait son angoisse. Il savait ce qui s’était passé, mais il ne pouvait pas en parler. Pas maintenant. Pas après tout ce qu'ils avaient traversé.

- Je ne l'ai pas vu. J'ai pris du retard pour resserer mes chaussures qui tombées. mentit le rouennais.

- Je regardais devant pas derrière. ajouta le mexicain

Max ordonna à tout le monde de rester ensemble pendant qu’ils cherchaient autour, mais il était déjà trop tard. Ils savaient, au fond d’eux, que Lando avait probablement rencontré le même sort que Zhou. Le groupe reprit sa marche, leurs esprits alourdis par cette nouvelle perte, mais ils devaient continuer. Ils n’avaient pas le choix.

Sainz ne rajouter rien. Que rajouter de toute façon ? Ce n'est pas le seul à avoir perdu quelqu'un de cher, très cher.

Alors qu'ils poursuivaient leur chemin, la tempête se dissipa presque complètement, leur offrant une vision plus claire de leur environnement. Le paysage, maintenant moins menaçant, dévoilait des formes jusqu'alors cachées par la neige tourbillonnante.

Soudain, Charles , qui marchait devant avec Fernando, s'arrêta brusquement.

- Là-bas, quelque chose sur le sol !  cria-t-il, attirant l'attention du groupe.

Tous se précipitèrent vers l’endroit indiqué. Ce qu'ils trouvèrent là les plongea dans un nouveau cauchemar. Le corps inerte de Lance, à moitié enseveli sous la neige, gisait là, son visage marqué par la terreur et le froid. Il était évident qu'il avait succombé à la tempête, seul, abandonné à son sort.

Le groupe resta silencieux, la réalité de leur situation s'enfonçant un peu plus dans leurs esprits. Lance était mort, comme Zhou, comme Logan, comme Lando, comme Liam. L’espoir semblait s’éloigner à chaque instant, mais ils ne pouvaient pas abandonner. Pas encore.

Max se tourna vers les autres, son expression fermée.

- On doit continuer. Il faut trouver un abri et attendre la fin de cette tempête. C'est tout ce qu'on peut faire.

- Et quoi ? Hein. On trouvera le cadavre de Liam ! repliqua Esteban. Je vous l'avais dis. Je te l'avais dis Alex. Je ne te le pardonnerai pas. Jamais.

- J..je..

- Non. Ferme-là.

- On y va. Esteban si tu veux pas venir alors viens pas. On perdra rien. Si. Une tête à nourir si on veux descendre de cette foutue montagne.

- Ta gueule Max. dit Pierre. Il vient avec nous.

- C'est bon, je déconnais. Évidemment qu'on allait pas le laissé.

- C'était pas drôle Max.

- Oui bah pardon. Et toi je t'ai pas parlé, Yuki !

Panique en Montagne [Formule 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant