Chapitre 12

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La neige crissait sous les pas lents et épuisés des pilotes. Le vent hurlait à travers les montagnes, projetant des flocons de neige en spirale autour d’eux. Le groupe avançait prudemment, le corps de Bottas transporté entre Hamilton et Russell. Mais Lewis, épuisé et mentalement brisé, luttait de plus en plus pour maintenir son équilibre.

Ses yeux étaient perdus dans le vide, et ses mains tremblaient. Il était évident pour George que son coéquipier n’était plus vraiment présent, son esprit errant dans un tourbillon de douleur et de confusion. À chaque pas, le poids du corps de Valtteri semblait s’alourdir, et Lewis commençait à trébucher.

- Fais attention..  murmura George, tentant de garder le contrôle de la situation.

Mais c’était comme s’il parlait à un mur. Lewis n'entendait plus rien, son esprit complètement englouti par le chagrin.

Puis, soudain, tout bascula.

Hamilton trébucha sur une pierre dissimulée sous la neige. Ses jambes fléchirent, et avant que quiconque ne puisse réagir, il lâcha le corps de Valtteri. Celui-ci glissa de ses bras, tombant lourdement sur le sol glacé. Le son sourd du choc résonna, semblant figer tout le monde sur place.

Lewis se figea, regardant le corps de son ancien coéquipier avec des yeux écarquillés. Sa respiration devint rapide et irrégulière, comme s’il réalisait soudainement ce qui s'était passé cette nuit. Il se mit à murmurer des paroles incohérentes, secouant la tête, comme s’il essayait de se convaincre que tout cela n’était qu’un cauchemar.

- Il est… il est vivant, hein ? murmura Lewis, fixant le corps inanimé. Il doit être vivant…

George, comprenant que la situation devenait dangereuse, s’approcha lentement.

- Lew, écoute-moi… Valtteri est parti, il n’y a rien que tu puisses faire. Mais tu dois te ressaisir, sinon…

Mais avant qu’il ne puisse terminer sa phrase, Lewis se retourna brusquement, les yeux remplis d’une rage soudaine. Sans prévenir, il frappa George violemment à la poitrine, le coupant net dans sa phrase.

Russell, totalement pris au dépourvu, vacilla en arrière. Son pied glissa sur la neige instable près du bord de la falaise, et pendant un instant terrifiant, il sembla qu'il allait tomber dans le vide. Heureusement, il parvint à se rattraper de justesse, mais le coup l’avait sonné. Il resta agenouillé dans la neige, le souffle coupé, essayant de reprendre ses esprits.

Les autres pilotes, témoins de la scène, s’arrêtèrent net, choqués. Personne n’osait s’approcher de Lewis, qui se tenait maintenant droit, respirant lourdement, le regard sauvage et désorienté. Le silence était total, seulement brisé par les gémissements du vent.

Voyant que personne ne réagissait, Nico , malgré son état de faiblesse, prit une décision. Il savait que Lewis était en train de perdre pied, et si quelqu’un n’intervenait pas, ils risquaient de tous y passer.

- Lewis. dit Nico, sa voix tremblante mais ferme.

Il s’avança lentement, levant les mains en signe de paix.

- Écoute-moi. Ce n’est pas ta faute. Ce n’est la faute de personne. Mais on doit rester ensemble. On doit rester… calmes.

Il tourna la tête vers Nico, son regard toujours perdu, mais l'intensité de sa rage semblant diminuer légèrement. Nico fit un pas de plus, espérant pouvoir raisonner son ami avant qu’il ne soit trop tard.

- On va s’en sortir. continua l'alllemand, sa voix douce, presque apaisante. Mais pour ça, on doit se serrer les coudes. Reprends-toi, Lewis.

Mais alors que Nico s’approchait, tendant la main pour poser sur l’épaule de Lewis, tout bascula une nouvelle fois.

Dans un mouvement de panique ou peut-être de rage mal dirigée, Lewis réagit instinctivement. Il poussa Nico violemment, comme s’il essayait de se dégager de cette réalité insupportable. Mais la force du coup, combinée à l’épuisement de Nico, fut bien trop forte.

Hülkenberg perdit l’équilibre, ses pieds glissant sur la neige instable. Il vacilla, ses bras battant l’air, cherchant désespérément quelque chose à quoi se raccrocher. Mais il n’y avait rien. Avant que quelqu’un ne puisse intervenir, Nico bascula en arrière, son corps disparaissant dans le vide sans même un cri.

Le temps sembla s’arrêter. Le groupe entier resta figé, incapable de comprendre ce qui venait de se produire.

Lewis, toujours en état de choc, se tourna vers le bord du précipice où Nico avait disparu. Il fixa le vide, les yeux écarquillés, réalisant soudainement ce qu’il venait de faire. Ses mains tremblèrent, et il tomba à genoux, incapable de supporter le poids de son acte.

- Non… murmura-t-il, la voix brisée.  Qu’est-ce que j’ai fait ?

Les autres pilotes restèrent silencieux, incapables de trouver les mots pour réconforter Lewis ou exprimer l’horreur qu’ils ressentaient. Ils savaient que la situation venait de franchir une nouvelle étape de terreur et de désespoir.

Finalement, ce fut Alex qui prit les devants. Avec un regard sombre, il s’approcha lentement de George, qui se relevait péniblement, encore sous le choc du coup. Le thaïlandais posa une main rassurante sur son épaule, l’aidant à se stabiliser

- On doit continuer. dit Alexander d’une voix basse mais déterminée. Si on reste ici, on est morts.

George hocha faiblement la tête, les yeux toujours fixés sur Lewis, qui sanglotait maintenant silencieusement. Mais même dans cet état de désespoir, ils savaient tous que rester n’était pas une option.

Un par un, les pilotes reprirent leur marche, le moral encore plus bas qu’avant. Ils laissèrent Lewis derrière eux, incapable de l’aider à cet instant, sachant qu’il devait affronter ses propres démons.

Alors que le groupe se remettait en marche, la tempête autour d’eux semblait s’intensifier, comme si la montagne elle-même se dressait contre eux. La neige fouettait leurs visages, et chaque pas était un effort monumental.

Ils ne savaient pas où ils allaient, seulement qu’ils devaient continuer à avancer. La mort de Nico et la folie de Lewis les hantaient, mais il n’y avait plus de place pour les larmes ou le regret. Ils devaient survivre, coûte que coûte.

Et ainsi, dans ce paysage blanc et désolé, les survivants avançaient, leurs esprits marqués par les horreurs qu'ils avaient vécues, mais déterminés à ne pas succomber à la même folie qui avait emporté leurs camarades.

Panique en Montagne [Formule 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant