Le groupe, épuisé et désorienté, continuait de progresser dans la montagne, luttant contre une tempête qui ne semblait pas vouloir s'arrêter. Chaque pas était un effort surhumain, et la neige les englobait, effaçant toute notion du temps. Les visages étaient marqués par la fatigue, les yeux rougis par le froid et les larmes qu’ils retenaient à peine.Les survivants ne parlaient presque plus, se contentant de marcher en silence, les uns derrière les autres. La mort de leurs camarades pesait lourd sur leurs épaules, mais ils n’avaient pas d’autre choix que d’avancer. Ils savaient que s’arrêter ici signifierait leur fin. Chaque bourrasque de vent semblait les narguer, comme si la montagne elle-même cherchait à les abattre, un par un.
Sergio, qui marchait juste derrière Max, trébucha soudainement sur une roche masquée par la neige. Son pied glissa, et il se retrouva déséquilibré, à la merci du vide qui se trouvait à quelques mètres seulement. Instinctivement, il s'agrippa à un rocher qui paraissait solide, espérant pouvoir se stabiliser.
Le néerlandais, réalisant ce qui se passait, se précipita pour aider son coéquipier. Avec une force désespérée, il tira Sergio vers lui, essayant de le remettre sur pied. Mais alors qu'ils croyaient tous deux avoir évité le pire, le rocher auquel Checo s'accrochait se détacha soudainement. La neige qui s’était accumulée autour de la base du rocher avait caché une fissure dans la roche.
Max et Sergio perdirent leur équilibre en même temps. Leurs cris résonnèrent dans l’air glacial, alors qu’ils basculaient dans le vide. Les autres pilotes assistèrent, horrifiés, à la chute de leurs camarades, incapables de réagir à temps pour les sauver. La scène se déroula en une fraction de seconde, mais la vision de Verstappen et Pérez disparaissant dans le gouffre sembla durer une éternité.
Charles, qui avait observé la chute de Sergio et Max, réagit instinctivement. Ignorant tout danger, il courut vers le bord du précipice, espérant les rattraper. Mais lorsqu’il arriva au bord, il ne trouva que le vide et l'obscurité. Leurs corps avaient déjà disparu dans la neige tourbillonnante, absorbés par la montagne.
- Non, non, non… murmura Charles, ses mains tremblantes se refermant sur la neige froide.
Il sentait une vague de désespoir l’envahir, ses jambes devenant faibles sous le poids de l’impuissance. La perte de ses amis, ajoutée à tout ce qu’ils avaient enduré, était insupportable.
Pierre, malgré son propre choc et chagrin, s’approcha du monégasque et posa une main réconfortante sur son épaule.
- Charles… il faut qu’on continue. Ils… ils sont partis. On ne peut rien y faire maintenant.
Sa voix était brisée, mais il tentait de rester fort pour les autres.
Leclerc hocha lentement la tête, les larmes brouillant sa vision. Il savait que Pierre avait raison, mais accepter cette vérité était une autre histoire. Max et Sergio, deux très bons pilotes, avaient été vaincus non pas par un rival sur la piste, mais par la brutalité de la nature.
Albon, qui se tenait en retrait, les yeux fixés sur le précipice, finit par briser le silence qui s’était abattu sur le groupe.
- On doit continuer. dit-il d’une voix ferme. Si on reste ici, on ne survivra pas non plus. Il faut trouver un abri, et vite.
Les autres acquiescèrent silencieusement. Aucun d’eux ne voulait continuer, mais ils savaient que rester ici ne leur apporterait que la mort. Avec une douleur lancinante dans leurs cœurs, ils se remirent en marche, leurs pas lourds et hésitants.
Ils marchèrent pendant ce qui sembla être une éternité, le vent fouettant leurs visages et la neige rendant chaque pas encore plus difficile. La tempête était devenue si intense qu'ils ne pouvaient presque plus voir à deux mètres devant eux. Pourtant, ils continuaient d’avancer, poussés par un instinct de survie désespéré.
Après environ quinze minutes de cette lutte acharnée, Alex, qui marchait en tête, aperçut quelque chose au loin. Un bâtiment sombre se dessinait vaguement à travers le rideau de neige.
- Là ! Un refuge ! cria-t-il.
Le groupe accéléra le pas, se dirigeant vers ce qui semblait être leur seul espoir de survie. Lorsque finalement ils atteignirent le refuge, ils découvrirent qu’il était ancien et délabré, mais encore suffisamment solide pour leur offrir un abri contre la tempête. L’intérieur était froid et poussiéreux, mais cela importait peu ; ils étaient à l’abri du vent et de la neige, et c’était tout ce qui comptait.
Une fois à l’intérieur, chacun se laissa tomber sur le sol dur, épuisé. Le silence régnait à nouveau, seulement interrompu par le souffle irrégulier des survivants. Pierre, qui n’avait cessé de penser à Esteban depuis sa disparition, se rappela soudain qu’il avait encore son sac.
Il l'ouvrit lentement, ses mains tremblant légèrement. À l’intérieur, il trouva quelques vivres, un couteau, et un morceau de papier plié. Intrigué, il le déplia et commença à lire.
Les mots écrits par Esteban sur le papier étaient déchirants. Il y décrivait ses tourments, les voix qu’il entendait, et les actes terribles qu’il avait commis sous l’influence de ce qu’il croyait être Lance. Pierre sentit son cœur se serrer alors qu’il lisait les aveux d’Esteban, comprenant enfin ce qui avait poussé son ami à commettre de tels actes.
"Je regrette tout ce que j’ai fait. J’ai cru que Lance était là pour me guider, mais je vois maintenant que ce n’était qu’une illusion. Je ne peux plus vivre avec cette culpabilité. Je suis désolé pour Fernando. Désolé pour tout."
Les larmes commencèrent à couler sur les joues de Pierre, et il ne chercha pas à les retenir. Le poids de la tragédie qui s’était abattue sur eux, combiné aux révélations d’Esteban, était trop lourd à porter. Le pilote Alpine fondit en larmes, son corps secoué de sanglots.
Charles, qui s’était approché sans bruit, posa une main réconfortante sur l’épaule de Pierre. Il ne dit rien, mais son regard exprimait toute la compassion qu’il ressentait pour son ami. Le groupe, rassemblé autour de Pierre, partagea ce moment de douleur silencieuse, chacun réalisant à quel point ils avaient tous été brisés par cette montagne.
Ils avaient perdu beaucoup, trop peut-être. Mais au moins, ils étaient à l’abri pour le moment, avec encore une faible lueur d’espoir qu’ils pourraient sortir de cet enfer. Pourtant, une chose était certaine : rien ne serait plus jamais comme avant.
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Panique en Montagne [Formule 1]
FanfictionVingt-deux pilotes, parmi les meilleurs de la Formule 1, décident de se lancer dans un défi inédit : une randonnée extrême sur une montagne reculée, réputée pour sa dangerosité. Ce voyage, censé renforcer leur esprit d'équipe et tester leur enduranc...