Chapitre 8

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Max Verstappen menait le groupe avec une détermination inébranlable. Après la découverte du corps de Lance, chaque pas se faisait plus lourd, chaque souffle plus difficile. Ils devaient avancer, c’était leur seule option. Mais l’ombre de la mort planait sur eux, rendue plus tangible à chaque perte. Le froid mordait ses joues, mais il ignorait la douleur, concentré sur la tâche à accomplir.

Le sentier devant eux était toujours aussi traître, un mélange de roches glissantes et de neige fondante. Chaque pas devait être calculé, chaque mouvement précis. Pourtant, l’épuisement s’accumulait, rendant les réflexes plus lents, les pensées plus troubles.

Soudain, alors qu’il avançait avec prudence, le pied de Max glissa sur une pierre recouverte d'une fine couche de glace invisible. Il perdit l’équilibre, et le monde sembla basculer autour de lui. Son cœur fit un bond alors qu’il sentait le vide l’aspirer.

Daniel, qui marchait juste derrière Max, réagit instantanément. Sans hésiter, il tendit la main et attrapa Max par le bras, tirant de toutes ses forces pour l’empêcher de tomber dans le précipice. Max sentit la main solide de l'australien le retenir, le ramenant à la réalité en un instant. Mais le poids combiné des deux hommes et le terrain instable leur jouèrent un tour fatal.

Dans son effort pour sauver Max, Daniel perdit lui-même l’équilibre. Son pied heurta une pierre glissante, et avant qu’il ne puisse se stabiliser, il tomba lourdement sur le côté. Sa tête heurta une roche tranchante avec un bruit sourd et sinistre. Le choc fut brutal.

Max, désormais en sécurité sur le sentier, se tourna brusquement pour voir ce qui s’était passé. Son cœur se serra d’angoisse en voyant son sauveur étendu au sol, immobile.

- Daniel ! hurla-t-il, la panique envahissant sa voix.

Il se précipita vers son ami, tombant à genoux à ses côtés. Du sang coulait de la blessure à la tête de Ricciardo, une tache rouge vif se répandant sur la neige blanche. Le néerlandais sentit une vague de terreur le submerger alors qu'il essayait de comprendre la gravité de la situation.

Le septuple champion du monde de la Formule 1, entendant le cri de son plus grand rival, se retourna et vit Danny au sol. Il s’approcha rapidement, suivi des autres, le visage empreint d’inquiétude.

- Daniel, tu m’entends ?  demanda-t-il en se penchant sur lui.

Daniel ouvrit faiblement les yeux, mais son regard était flou, distant.

- Max... murmura-t-il, sa voix à peine audible.

Il tenta de bouger, mais une grimace de douleur déforma son visage, et il s'effondra à nouveau.

Lewis prit une profonde inspiration, son esprit de compétiteur cherchant une solution, mais la situation semblait désespérée. Il déchira un morceau de son vêtement pour essayer de comprimer la blessure, mais le sang continuait de couler.

Pierre, encore sous le choc de ce qui s’était passé plus tôt avec Lando, regardait la scène, impuissant. Il aurait voulu faire quelque chose, aider, mais il se sentait paralysé, comme si une force invisible le retenait. Le sang de Daniel sur la neige était une vision presque insoutenable, ramenant à la surface la culpabilité qu’il essayait désespérément de refouler.

Le pilote numéro trois, malgré la douleur intense, parvint à esquisser un faible sourire en regardant Max et Lewis.

- Ne... vous inquiétez pas pour.. moi. murmura-t-il, sa voix faible, mais toujours teintée de cette insouciance qui le caractérisait. Continuez... vous devez... survivre...

Mais Max, les larmes aux yeux, secoua la tête.

- Non, tu vas t’en sortir, on va trouver de l’aide, on ne te laisse pas ici !

George Russell se rapprocha, son visage grave.

- Max... il perd trop de sang. Si on ne fait rien rapidement, il... 

George ne termina pas sa phrase, le silence de la montagne achevant son idée. Le regard du soleil du paddock commençait déjà à se voiler, et tous savaient qu'il ne leur restait plus beaucoup de temps.

Max, désespéré, continua de tenir la main de Daniel, refusant de le laisser partir.

- Je suis désolé. C'est de ma faute, je n'aurais jamais dû glisser, je...

Mais Daniel serra légèrement sa main, aussi fort que ses forces déclinantes le permettaient.

- Max... ce n’est pas... ta faute. Je... Je suis content... de t... t'avoir sauvé. C’est ce qui... compte... j...je préfère... que....t..toi tu.. survive..

Sa voix faiblissait de plus en plus, chaque mot étant une lutte.

Tous les pilotes entouraient désormais le blessé, le silence pesant sur leurs épaules. Ils savaient que la fin approchait, et il n’y avait rien qu’ils puissent faire pour l’empêcher. Ce sentiment d’impuissance les rongeait tous.

Daniel ferma lentement les yeux, son souffle devenant de plus en plus faible. Le groupe resta autour de lui, en silence, respectant ces derniers instants. Et puis, finalement, son souffle cessa. La montagne avait pris une autre vie, et cette perte se fit ressentir comme une nouvelle déchirure dans le tissu déjà fragile de leur groupe.

Le jeune pilote Red Bull resta agenouillé, incapable de bouger, de penser. La mort de Daniel était un coup dur, un coup qu’il n’était pas prêt à encaisser. Il avait survécu, mais à quel prix ? La douleur de la culpabilité l’envahissait, l’enserrant comme un étau.

Charles posa une main réconfortante sur l’épaule de Max.

- On doit continuer, Max. Daniel aurait voulu qu’on continue.

Mais les mots sonnaient creux, même à ses propres oreilles.

- Parles pas à sa place... s'il te plaît...

L'unité du groupe était à nouveau ébranlée. La montagne, implacable, continuait de les dévorer un par un, testant leur résistance, leur volonté de survivre. Mais avec chaque perte, cette volonté se faisait plus fragile.

Ils se redressèrent tous, Max le dernier, et reprirent leur marche, laissant derrière eux le corps de Daniel, le cœur lourd, et l’esprit tourmenté. La route était encore longue, et ils ne savaient pas combien d'entre eux parviendraient au bout.

Panique en Montagne [Formule 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant