L'appartement est vide, depuis qu'Aiden est partit pour Hepen. Elle, reste à Presstige encore un peu. Elle n'avait pas passé deux mois avec lui qu'elle était déjà prête à faire un certain nombre de sacrifices pour lui. Elle en est arrivé, le mois dernier, à se rendre compte qu'elle pouvait faire encore plus. Et ça la motive davantage à s'activer sur son livre. Elle doit finir ses recherches le plus vite possible pour écrire. A partir de ce moment-là, elle pourra réaliser son rêve. Qu'elle le réalise au moins avant de se retrouver enfermée dans un palais.
Sans parler du temps qu'elle peut passer avec Aiden. C'est un temps qui n'existera plus dans une dizaine d'années. C'est maintenant ou jamais.
- Si je commence à parler toute seule, ça ne va pas le faire, dit-elle au bout d'une journée de solitude.
Elle vient de se rendre compte qu'elle a passé ses dernières heures, elle n'a fait que ça : se parler à elle-même. Elle ramasse ses dernières notes, et les organise. Il reste des zones vides dans ce qu'elle a cherché en termes d'histoire, mais elle progresse. Et quelques questions, annotées sur une liste sont ajoutées au début de tout. Elle a été modifiée, rayée, actualisée le matin, et à présent, elle est à peine lisible.
Eden soupire longuement. Tout ce qu'elle a dans la tête se fait le plaisir de se mélanger, et de résonner à lui en donner mal à la tête. Elle s'arrête, et repousse tout ce qu'elle a devant elle. Il devrait être arrivé, maintenant. Et elle prend son téléphone pour l'appeler. Le bip retentit une fois, deux, trois...
- Je te manque déjà ?
Elle raccroche aussi net. Au point où elle en est, elle peut l'entendre rire, et le voir attendre qu'elle rappelle, téléphone en main. Mais elle a posé le sien, et elle regarde fixement l'appareil. Elle fronce le nez, contrariée. Bien sûr qu'elle va rappeler en premier. Elle peut quand même le faire poireauter un moment.
De son côté, Henry est venu le chercher à la gare.
- Rien que ça, c'était-il dit.
- Elle t'a raccroché au nez ? s'étonne son ami en attachant sa ceinture de sécurité.
Aiden l'imite, et regarde son écran noir, attendant l'instant où elle rappellera pour décrocher.
- Oui. Elle est vexée, je crois.
Il sourit.
Qu'elle lui ait sous-entendu qu'il était important pour elle le faisait vivre dans une autre Horloge depuis plusieurs jours, et maintenant, il se pose davantage de questions sur la façon dont il pourrait se dépatouiller de sa situation. Son meilleur conseil personnel assis à côté de lui, il ouvre la bouche pour lui demander, la vitre remontée entre eux et la chauffeure, à côté de laquelle est assis leur garde du corps :
- Je peux te demander-
Le téléphone sonne, il lui fait signe, et répond tout de suite :
- Alors ?
- Je ne t'appelle pas pour profiter de ton sarcasme, réplique-t-elle. Henry est à côté de toi ?
- Oui, il est venu me chercher.
- Oh, rien que ça.
Il sourit de plus belle.
- Je ne voulais pas déranger, tu es bien arrivé, en tout cas ?
- Presque. Tu es en avance, je viens de débarquer.
- Alors préviens moi quand tu es à Hepen. Je vous laisse, bonne route.
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La Vie de Château
ParanormalEden est un génie des langues, capable d'en parler huit, et d'en inventer. Elle n'a pourtant que vingt-deux ans et s'est lancée dans le projet de devenir écrivain. Mais si elle est si douée dans la philologie, elle est une catastrophe ambulante, et...