Chapitre 28

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Aiden est surpris par le silence qu'il y a à l'intérieur. Et pourtant, tout le monde s'affaire, et il se demande si ce n'est pas à Eden qu'il doit passer un coup de fil, pour comprendre ce qu'il se passe. Henry et lui déambulent dans les couloirs, jusqu'au bureau du Roi, croisant finalement une personne apte à les renseigner. Le Prince s'incline légèrement, son ami l'imite immédiatement, et l'homme incline la tête, la main tendue sur le côté.

- Le Lisgrein en question, devine Henry.

- Votre Altesse, dit Aiden en premier.

L'Altesse en question répond à son tour, dans un Thearlien parfait :

- Votre Altesse. Vous avez bien grandit.

- Vous également, même si vous avez toujours été plus âgé, de mémoire.

Son interlocuteur sourit légèrement, à moitié amusé, à moitié épuisé du voyage.

- Les dernières années m'ont pas mal abîmé, je le reconnais. Mais je suis ici pour vous apprendre une bonne nouvelle, et puisque vous m'êtes sympathique, je vais vous l'annoncer moi-même, avant que ce ne soit sa Majesté qui ne s'en occupe. Nous avons gagné. Notre famille est à nouveau à la tête du gouvernement Arjien.

Le Prince reste un instant silencieux. La nouvelle a beau être bonne, l'homme qui se tient devant lui a l'air d'avoir passé les pires années de sa vie avant d'en arriver là. Le sourire qu'il leur adresse est bien pâle.

- Henry, vas prévenir mon père que je suis arrivé. Je vais raccompagner le Prince Thom'ya à sa suite.

Son ami s'incline à nouveau, et s'éloigne à grandes enjambées.

- Félicitations, poursuit Aiden en désignant la direction à suivre.

Ils se mettent à marcher lentement, et il reprend, prudent :

- Et comment allez-vous ?

Thom'ya le regarde, mutin.

- Je n'arrive pas à savoir si vous posez la question par bonté d'âme, ou par intérêt.

- Honnêtement ? Vous avez la tête de quelqu'un à qui on n'a pas pensé à poser la question plus tôt.

Cette fois, le prince à la peau mat rit doucement, presque douloureusement.

- Je sors d'une chambre d'hôpital que j'avais peur de quitter il y a encore deux jours, et après avoir été interrogé trois mois durant par la police secrète de mon oncle. En considérant cela, je me porte bien.

Le Lisgrein ne prend conscience de ce qu'il vient de dire qu'en voyant les yeux jaunes de son interlocuteur briller d'horreur.

- Je n'aurais pas dû-

- Je suis sincèrement navré pour vous, Altesse. Je suis à votre entière disposition pendant votre séjour. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour que vous pussiez vous reposer confortablement avant de repartir, le coupe Aiden.

Ils se remettent à marcher tranquillement.

La démarche du Prince Thom'ya est raide, et il ne peut pas se permettre de balancer, ce serait-ce qu'un peu les bras pour adopter une démarche normale. Les pas précipités d'Henry sort l'hériter de ses pensées, et il l'apostrophe avant même de se retourner pour le voir :

- J'aimerais que tu me trouve mon valet, il va être à la disposition de son Altesse le temps de sa présence ici.

- Vous n'êtes pas obligé...

- Je vis tout seul, à Preestige. Enfin, je vis sans personne pour m'aider à m'habiller, du moins, répond Aiden en secouant la tête. Je me passerais d'aide quelques jours de plus. Et vous verrez, Silv est Thearlien de naissance, mais ses parents viennent de chez vous. Il parlera très bien votre langue, et il est exceptionnel. On ne le voit que lorsqu'on a besoin de lui. Vous n'aurez pas l'impression d'être observé.

La Vie de ChâteauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant