Je remonte

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Juin à août 2022

Après ma fugue, les forces de l'ordre m'ont retrouvé. J'ai directement été emmené au CHU d'Angers, pour menaces de suicide. Ces menaces, je n'aurais jamais pu les mettre à exécution. J'avais plus de deux heures pour le faire avant qu'ils me retrouvent. Je m'étais caché sous un pont, et je n'avais que cinq petites minutes pour y monter et sauter. Je ne l'ai jamais fait. Parce que j'ai conscience de ce que j'ai derrière moi : ma famille, mes amis, mes projets. J'étais conscient de ce qu'aurait pu amener mon suicide : tristesse, désespoir, culpabilité, colère, regret. Non, je ne l'aurais pas fait.

Il fallait seulement que je fasse réagir les adultes. J'avais besoin d'aide. Il fallait que quelque chose le leur montre.

J'ai passé la nuit du vendredi au samedi au CHU d'Angers. J'ai tangué entre le sommeil et la réalité pendant près de 24h. Perdu, désorienté, triste, noyé par la culpabilité et dévoré par la souffrance.

Le samedi, vers 15h30, j'ai été admis à l'UPAO, une unité psychiatrique pour des cas de crises, comme elle est si bien nommée. Une unité où le séjour est très court, trois jours tout au plus.

J'ai passé ces trois jours enfermé dans ma chambre, à regarder le plafond, à réfléchir, à travailler, à faire du sport.

Je suis sorti le mardi matin parce que, comme le destin faisait bien les choses, j'avais déjà calé un rendez-vous quelques semaines auparavant avec ma psy ce jour-là. J'ai demandé un traitement anxiolytique. J'avais chuté de haut et je m'étais brisé. Une béquille le temps de remonter et de réapprendre à marcher était nécessaire.

Les jours défilaient et se transformaient en semaines. Mon traitement me permettait de mettre mon cerveau en pause, bouton que je recherchais depuis des années. Finies les pensées intrusives, finis les souvenirs que j'avais de toi, finies les questions sans réponses qui défilaient. Rien que le vide et le repos.

Et aujourd'hui je remonte. Je prends mon temps, je sais que ça ne sert à rien de me presser. Je remonte petit à petit, je continue de faire du sport, je travaille sur mes projets, je rencontre de nouvelles personnes, agrandis mon entourage avec celles de confiance. J'ai d'ailleurs commencé à écrire Ma Thérapie, espérant que cet ouvrage me soigne. C'est le but d'une thérapie, après tout.

La rentrée arrive à grands pas, je suis prêt.

Ma ThérapieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant