Rechute

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Mars à juin 2022

J'en ai fait des conneries, au cours du peu de mon existence. Celles qui ont suivi notre rupture ont été les plus horribles. Je ne supportais pas de te voir au lycée, je ne supportais pas de ne plus pouvoir te parler, te prendre dans mes bras, t'embrasser. Je ne supportais pas de ne plus pouvoir t'admirer comme étant ma moitié. Alors j'ai cherché tous les moyens pour te récupérer. Je voulais faire un nœud avec les deux morceaux de ficelle. Et tout ce que j'ai fait, c'est m'écorcher encore et encore sur les épines de la rose qui avait déjà fané.

J'ai commencé à sécher les cours. Quelle importance de les suivre, de toute façon, puisque je t'avais perdue.

J'ai abandonné le Coin Tranquille, parce que je ne le voyais pas sans toi.

J'ai pleuré chaque jour, sans pouvoir m'arrêter.

J'ai enchaîné les crises d'angoisse.

J'ai arrêté de me nourrir convenablement.

Je ne me lavais plus qu'une fois par semaine.

J'ai traité mes amis comme de la merde. Je leur ai fait vivre des atrocités. Je les ai insultés, rejetés alors qu'ils n'ont cessé d'être derrière moi à me ramasser à la petite cuillère. Et je n'avais aucune reconnaissance.

J'ai tenté de me suicider. La première fois à la journée festive du lycée, où j'ai pris des médicaments devant les yeux même d'une amie qui ne savait comment réagir à la situation, et je ne lui en veux pas. Ils n'ont pas eu raison de moi et j'en ai vomi toute la soirée. La deuxième fois, lors du week-end de l'Ascension. Si les médicaments n'avaient pas vraiment fonctionné, peut-être que l'alcool aurait réussi, lui. Ce ne fut pas le cas non plus.

J'ai fugué de chez moi, le week-end du premier juin.

Je suis parti à Segré, à une dizaine de kilomètres de chez moi. Les forces de l'ordre m'ont retrouvé au Pôle Santé, et de là j'ai été emmené en hôpital psychiatrique, l'UPAO, pour menaces de suicide. J'en suis ressorti trois jours après avec un traitement anxiolytique. C'était la dernière semaine de cours.

Voilà ma fin d'année scolaire de première. Voilà par quoi débutait ce qui est censé être des vacances reposantes pour les lycéens.

Voilà pourquoi j'en suis là aujourd'hui.

Ma ThérapieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant