Je n'étais pas prêt

1 0 0
                                    

Septembre à octobre 2022

Tremblements. Angoisse. Vertige. Chute.

C'est par ces mots que ma rentrée peut être décrite.

Je pensais que j'étais prêt. J'avais toutes les clés en main pour l'être. J'avais fait mon deuil. Et pourtant en force tu es revenue dans mes pensées, traversant les barrières de mon traitement et défiant toutes mes protections mentales.

Je n'ai presque pas mangé, la première semaine. Replonger dans ce monde qui ne me plaisait pas après trois mois enfermé à la maison m'a gravement déstabilisé. Te voir sourire, rire, t'amuser, m'ignorer royalement me faisait souffrir.

J'ai toutes les clés, alors pourquoi ? Pourquoi ne puis-je pas passer à autre chose ? Pourquoi ne puis-je pas t'oublier ? Les souvenirs que je me crée seul en te voyant supprime tout le bonheur que je recherche par le tien dont je ne faisais pas partie.

Enfin bon, je n'ai simplement que deux semaines à tenir. Seulement deux, et ensuite tout ira mieux.

Le weekend du premier octobre, j'ai pourtant craqué. Je souffrais, c'était indéniable. Et je ne comprenais pas pourquoi. Alors mon regard s'est posé sur le cutter sur mon bureau. Puis j'ai regardé mon bras, bien vite l'idée qui me venait en tête m'a dégoûté et je l'ai écarté. Malgré ça, elle m'a envahi, m'obsédait, m'intimait de l'accepter, de l'aimer.

Alors j'ai pris la lame. J'ai tracé le premier trait.

Je savais que c'était mal. Et on connaît tous la suite. Lorsque ces traits ne suffiront plus, je voudrai mettre fin à ma vie. C'était d'ailleurs déjà le cas. Cette lame n'était que l'étape d'entre-deux. Alors le lundi même j'en ai parlé à mon infirmier du DSA. Le lendemain, rendez-vous avec ma psychologue en urgence. On a convenu d'un arrêt scolaire de trois semaines, soit jusqu'aux vacances. Une grande pause. Qui m'a permis de reprendre l'écriture et de comprendre que le problème ne venait pas de toi, il venait de moi.

Finalement, l'arrêt n'a fondamentalement pas servi à grand-chose. J'ai recommencé à me mutiler lors de la deuxième semaine de vacances d'octobre, une avant la rentrée de novembre donc. Et j'ai continué toute la première semaine de cours, dans cette souffrance horrible dont je n'arrivais pas à sortir, dans cette seule obsession de passer un dernier trait sur ma gorge.

Ma ThérapieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant