Chapitre 6 : Il faut aider Chiko !

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PDV Kyôko

J'étais dehors, avec mes autres animaux, quand mon puma préféré – que j'avais assigné à garder Chiko – arriva. Je l'interrogeai pour savoir ce qu'il faisait là et il m'emmena dans la chambre d'amis où se trouvait le jeune homme. Je soupirai en rentrant dans la chambre et je m'adressai à Chiko qui me regardait presque suppliant :

- Bon, qu'est-ce qui t'arrive encore... ?
- Je voulais savoir... Si tu n'aurais pas quelque chose pour apaiser la douleur...

Je me crispai un peu, parce qu'il avait dit ça en serrant les dents, signe qu'il avait l'air de souffrir... Surtout que tout est de ma faute... Et zut... Mais je ne laissais paraître aucune émotion et je continuai avec une voix neutre :

- Dis-moi où tu as mal, dis-je en m'approchant du lit.

Il parut légèrement surpris mais en même temps il me semblait voir une touche de soulagement dans ses yeux. Il me répondit en évitant de bouger :

- J'ai mal à mes flans... Mais je crois que c'est surtout le gauche...

Je m'arrêtai et me raidis encore plus. Si j'avais bonne mémoire, ça devais être le côté ou mon félin l'avait frappé, chose que je n'avais pas prévu au départ... Je regardai sévèrement ce dernier et il baissa la tête en gémissant. Le blessé repris, comme pour éviter de penser à la douleur :

- J'aimerai... Que tu répondes à certaines questions... S'il te plait... Pendant que tu m'aides...

Je retournai toute mon attention vers Chiko.

- Et qu'est-ce qui te dit que je vais te venir en aide... ?
- Parce que déjà tout cela est de ta faute, n'est-ce pas ?!

Il laissa échapper un gémissement qui ressemblait à celui d'un animal.

- S'il te plait... Je t'en supplie... Aide-moi...

Cette fois, son regard était vraiment suppliant et il me transperça. Il était exactement comme celui d'un animal blessé qui était presque à l'agonie. Et je ne pouvais supporter une telle souffrance. Et puis il avait aussi raison : c'était de me faute ; je le savais très bien, mais c'était plutôt son regard qui m'avait convaincu. Je m'approchai encore du lit jusqu'à être à la hauteur du garçon et je tirai les draps jusqu'à les enlever presque entièrement. Puis j'approchai mes mains de Chiko. Ce dernier commença à paniquer :

- Attends... ! Qu'est-ce que tu fais ?!
- C'est bien toi qui m'as demandé de t'aider, non ? Alors tais-toi et laisse-toi faire.

Ma voix était neutre, mais plus sérieuse et autoritaire. J'avais cette voix là quand je me concentrait et j'en oubliait presque que Chiko était un humain, voilà pourquoi j'évitais de croiser son regard souffrant : pour m'en occuper comme j'avais l'habitude de le faire avec mes animaux blessés. Il hocha faiblement la tête et ferma les yeux dans un autre gémissement. Je m'activai comme je le faisais dans de telles conditions. D'abord je déchirai le tee-shirt du jeune homme qui ne broncha pas, et j'évaluai les dégâts. En effet, il avait un énorme hématome sur le flan gauche et il était seulement râpé au flan droit. Même si la partie râpée et brûlée à cause du goudron était quand même assez grande, celle-là était facile à soigner. Par contre, l'hématome devait bien faire la taille d'une main, ou plutôt la taille de l'énorme patte de la bête qui avait fait cela.

- Chiko, pourrais-tu me dire si ton côté droit te brûle ?
- Oui... dit-il dans un souffle. Mais mon côté gauche me fait atrocement souffrir...
- C'est normal... Bon, essaye de ne pas bouger et de rester calme, je reviens dans un instant, le temps d'aller chercher tout ce qu'il me faut.

Double facettes [En Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant