Chapitre 10

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Tiens ? J'ai oublié...

Je me redresse et fais face à Bakugo.

« Je ne me souviens plus trop ce qui est arrivé ce jour-là, poursuivais-je, mais ce que je sais c'est qu'après cet entraînement elle a totalement changé. Avant sa présence m'avais toujours mise mal à l'aise, mais je ne m'en rendais pas trop compte, je me disais que c'était normal en soi.

Je me permets un petit temps de repos, puis recommence :

– Ma mère s'énervait toujours pour un rien, et semblait toujours savoir trouver la petite remarque qui créerait une dispute. Elle pouvait transformer une ambiance chaleureuse en un véritable brasier. Chacun des mots qui sortait de sa bouche était des vipères, et celles-ci ne manquaient jamais leurs cibles. Elle pouvait dire des choses très blessantes, mais je crois qu'elle ne s'en est jamais rendu compte.

Je sens le regard de Bakugo peser sur moi, mais je refuse de me laisser déstabiliser. Déjà que je lui raconte ça...

– Le pire dans tous ça je pense, c'est qu'à cause d'elle j'ai toujours eu du mal à m'exprimer, vu qu'à chaque chose que je disais elle me reprenait, à chaque émotion que je montrais elle se moquait. Se moquer. C'était la chose qu'elle faisait le plus. J'ai finit par ne plus rien dire, alors elle trouvait quelques choses d'autres à critiquer, mes habits, mon hygiène, venant même a inventé certain fait .

Je sens une larme perler au coin de mon œil, mais je me reprends assez vite pour qu'il ne le remarque pas.

– Et puis moi, je ne savais jamais quoi dire, ne voulant pas être trop brusque. Je ne répondais jamais rien, j'encaissais encore et encore, mes pensées colériques enfermées dans ce vase qui ne voulait jamais déborder. Mes amies me disaient que je ne me mettais jamais en colère : parce que j'en avais peur. Parce que ça lui ressemblait trop.

Mon esprit est perdu, les mots traversent mes lèvres sans que j'en aie le contrôle. Je n'ai jamais parlé d'elle comme ça. Je n'en ai jamais eu le courage.

– Et puis, elle a toujours fait semblant devant les autres. Elle était appréciée par tous le monde, tout le temps. Il n'y avait jamais de place pour moi.

Je sens que je vais bientôt craquer, mais je refuse de pleurer devant lui, ou de me dégonfler. Toujours finir ce qu'on a commencé.

– Mais le pire, c'est que moi je l'aimais. Et elle aussi, seulement très mal. Très très mal. Pourtant, il y a des rares fois où elle était de bonne humeur, et je faisais tout pour ne pas me faire virer. Je m'arrêtais même de respirer parce qu'elle n'aimait pas le bruit, tu te rends compte ?

Je rigole nerveusement, ou peut-être de colère. Si seulement j'avais vu la situation comme je la vois maintenant.

– Je me rends compte, souffle-t-il. Sans vouloir te blesser, ta mère est un peu folle.

– Et encore, ça c'était avant qu'elle ne découvre mon alter.

– Et ton père ne faisait rien ? demanda-t-il.

– Mon père il...

Mon père ?

– Je crois qu'il... qu'il ne faisait pas grand-chose... Je ne m'en souviens plus trop...

Que faisait mon père à cette période ? J'ai totalement oublié...

– Enfin bref voilà voilà, conclus-je. C'est tout.

Je m'autorisais enfin à le regarder, et quand je croisai ses yeux, je perçus quelque chose que je n'arrivais pas à comprendre.

– Qu'est-ce qu'il y a ? questionnais-je en penchant légèrement la tête sur le côté.

Time killer [Bakugo x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant