CHAPITRE • 4

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Il y a une chose que vous devez savoir. Je suis sage. Très sage. C'est sans doute le trait de caractère qui me définit le mieux.

Quelle gentille fille. Quelle jolie fille. N'est t-elle pas ravissante? Et si obéissante.

J'ai d'autres qualités, bien sûr. Je suis très accomplie. Je tisse presque aussi bien qu' Athéna ( je dirais même mieux, si je ne craignais pas de me retrouver à fabriquer des toiles d'araignée pour le restant de mes jours comme la pauvre Arachné). Ma voix pourrait mettre des armées à genoux quand je chante, pas quand je parle. Les filles sages doivent être admirées, pas écoutées. Mes broderies sont d'une finesse incroyable, et je ne vous parle même pas de mes poteries.

Vous comprenez ce que j'essaie de dire?

Quand Mère recevais des amis, je restais assise en silence, j' affichais un sourire timide et je mangeais du bout des lèvres. Je refusais de me resservir quand bien même mon estomac grondait. Les adultes, ravis, la complimentaient et s' extasiaient de ma perfection. Ils n'en attendaient pas moins de la petite Coré.

J' enduisais mes cheveux de miel pour les faire briller, même si cela attirait les insectes. Je mélangeais du sable à de l'huile d'olive afin de gommer ma peau, même si cela la faisait saigner. Je saignait beaucoup, d'ailleurs : sur le métier a tisser, en maniant l'aiguille, en travaillant au jardin et puis entre mes jambes. La première fois que c'est arrivé, ma mère a souri et m'a expliqué que je devenais une femme, avant de fondre en larmes et de renforcer les sortilèges protégeant notre île, puis de faire jurer le secret aux nymphes. << Au cas où à t-elle dit. Juste au cas où.>>

J'étais jolie, toujours jolie. On me le répétais si souvent que ce mot à fini par pendre un écho douloureux. Pourtant, je continuais à me contorsionner, à me pincer, à souffrir pour être plus jolie encore.

Quand Mère me demandait de me boucler les cheveux, je les enroulées si serrées autour de bandes de tissu que des mèches s'arrachaient. Quand ses amis me conseillaient de me redresser, je me tenais droite comme un piquet. Quand ils commentaient ma silhouette << épanouie >>, je repoussais mon assiette. Quand ils me reprochaient mon air sombre, je souriais à m'en décrocher la mâchoire.

J'étais sage. J'étais docile. J'étais parfaite, merde! Alors quand j'ai fini par craquer, je ne l'ai pas fait à moitié. Quand j'ai fini par dire non, je l'ai hurlé depuis le sommet des montagnes.

Ou, en l'occurrence, depuis le fond des Enfers.

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Heyy!! Ce chapitre est très court je sais...je me rattraperais sur les prochains!!

Bisoussss!!

• LA REINE DES ENFERS •Où les histoires vivent. Découvrez maintenant