𝖊𝖑 𝖈𝖆𝖕𝖔[ terminer ]

24

Coucou !! Hésitez pas à me donner vos avis . Bonne lecture

                                         Elio

J'ai encore son goût sur les lèvres.

Ça fait des jours, et pourtant, c'est là. Imprimé en moi. Comme une brûlure lente. J'ai embrassé des dizaines de femmes dans ma vie . Par jeu, par habitude, parfois même par stratégie mais jamais comme ça. Jamais avec cette sensation que quelque chose en moi cédait.

Putain, Neila...

Elle me hante. Elle s'impose dans ma tête à chaque instant de silence. Et ça me rend fou. Parce que je ne peux pas me permettre ça. Pas avec ce que je suis. Pas dans ce monde. Et surtout pas avec elle.

Je rentre tard. L'odeur du sang sèche encore sur mes manches malgré le cuir de ma veste. Un deal qui a mal tourné. Encore un. Mes nerfs sont à vif, mais je garde le visage impassible. Toujours.

Quand j'ouvre la porte de la maison , ils sont tous là.
Enzo est affalé sur le canapé, un sourire en coin. Adriana boit une bière, les yeux rivés sur son téléphone. Lucas, toujours aussi droit, fixe le tableau accroché au mur .

Et elle... Neila. Assise à côté de Leïla. Elle me regarde une seconde, comme si elle essayait de savoir dans quel état je suis. Puis elle baisse les yeux. Classique. Depuis le baiser, elle m'évite. Elle me parle à peine. 

Pourtant elle a dit qu'elle ne regrettait pas.

— Elio , commence Enzo, on a un problème.

Je fronce les sourcils. Il n'utilise jamais ce ton-là pour
rien.

— On a une taupe.

— Quoi ? je lâche.

Mon sang se glace. Je les regarde un à un. Personne ne parle. Même Adriana se tait, c'est dire. Lucas acquiesce lentement.

— Quelqu'un a transmis nos mouvements. On a failli se faire griller cet après-midi. Heureusement qu'on a changé le plan à la dernière minute. Mais y'a un rat dans l'équipe.

Je serre les mâchoires. J'ai envie de tout renverser, de hurler. Mais je reste calme. Glacial. Je ne suis pas ce genre de chef qui perd le contrôle. Pas devant eux.

Mon regard passe brièvement sur Neila. Non. Pas elle.

Je ne veux même pas envisager cette idée. Pas alors que c'est elle qui m'a fait sentir vivant, pour la première fois depuis des années. Mais la méfiance, elle, ne dort jamais dans ce monde.

Je prends une inspiration.

— On trouvera qui c'est. Fouillez tout. Téléphones, trajets, messages. 

Lucas hoche la tête. Enzo se lève déjà. Ils savent que je ne plaisante pas.

—   Et moi, je pars demain, je lâche, sans lever les yeux.

Un silence s'installe.

Je sais qu'ils attendent que je développe, mais j'en ai pas l'énergie. Tout ce que j'ai en tête, c'est ce goût de trahison qui flotte dans l'air... et ses yeux à elle, que je sens peser sur moi sans oser les chercher.

— Cargaison à livrer. Trop risqué de déléguer. J'y vais moi-même. Trois jours, peut-être plus.

Lucas hoche lentement la tête. Adriana se renfrogne. Enzo souffle dans ses mains. L'information est encaissée. Mais ce n'est pas leur réaction qui
m'intéresse.