𝖊𝖑 𝖈𝖆𝖕𝖔[ terminer ]

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Coucou !! Ce chapitre peut traiter des sujet sensible faites attention !!

Elio

Deux jours. Deux putains de jours sans sommeil.
Les murs de cette maison me dévorent. Chaque pas que je fais résonne dans le vide.

Et chaque seconde où elle ne sort pas de sa chambre... c'est comme un couteau planté un peu plus profond dans ma poitrine.

Neila ne me parle plus.
Elle ne crie pas.
Elle ne pleure pas.
Elle disparaît.

Et moi, je m'effondre à petit feu.

Je reste dans mon bureau, les yeux fixés sur l'écran, les veines bourdonnantes de café, de colère et de ce sentiment de trahison que je ne sais plus comment gérer.

Rodrigo.

Son nom clignote dans ma tête comme une alarme incendie.

Il est vivant. Il est planqué quelque part. Et il a fait ça.

À ma mère.
À Neila.
À moi.

Je clique, je recoupe des fichiers. Des anciennes planques, des hommes de main liés à lui, des transactions anonymes sur des comptes en Suisse, en Bulgarie, à Dubaï.

Je fais défiler les visages, les noms, les numéros de téléphone. Rien ne colle encore. Mais je sais qu'il y a une faille. Un point faible.

Je m'enfonce plus loin. Je pirate même des réseaux d'Interpol via un contact. J'ai rien à perdre.
Je veux juste sa tête.

Mon portable vibre. Enzo m'envoie des messages. Je les lis sans répondre. J'ai pas la force de parler à qui que ce soit.

Je me lève. Je fais les cent pas. Je m'arrête devant la porte de sa chambre.

Neila.

Je l'imagine de l'autre côté, assise dans le noir, les genoux contre la poitrine. Peut-être qu'elle pleure. Peut-être qu'elle me hait.

Je lève la main. Je veux frapper. Juste pour entendre sa voix. Même si c'est pour me dire de partir.
Mais je la baisse. J'ai pas ce droit. Pas maintenant.
Alors je retourne dans mon bureau.

Je rallume l'écran.

Je ne peux pas réparer ce que je lui ai brisé.
Mais je peux lui offrir la seule chose qu'il lui reste à savoir :

Que Rodrigo ne respirera plus très longtemps.

Le curseur clignote sur l'écran. Mon regard est flou. J'ai les yeux brûlés, les tempes qui cognent. Mais je continue. Je cherche.

Un fichier ancien, crypté, appartenant à l'un des anciens associés de Rodrigo. J'ai fouillé cette base dix fois. Mais cette fois, je vais plus loin. Je décortique chaque ligne de code, chaque lien mort, chaque fichier corrompu.

Puis je tombe sur une note oubliée. Une simple annotation dans une marge numérique :
« R.R. – Isla Roja, oct. »

Je me redresse. Isla Roja.
Une petite île, au large des côtes espagnoles. Un caillou presque effacé des cartes. Très peu d'accès, peu de visites. L'endroit idéal pour se cacher. Ou se faire oublier.

Je creuse.

Trois transactions récentes vers une société écran : AURELIA SHIPPING, basée à Valence. Une société inconnue du réseau, mais rattachée à un vieil entrepôt maritime. Et l'un des administrateurs ? Un homme mort depuis 5 ans. Typique de Rodrigo.