𝖊𝖑 𝖈𝖆𝖕𝖔[ terminer ]

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Coucou !! Bonne lecture !!
Ps: prenez des mouchoirs !!

Elio

À peine les roues du jet touchèrent le sol espagnol que mon instinct hurla. Quelque chose n'allait pas. Ce n'était pas le vent sec de la piste, ni le silence du personnel au sol. C'était l'absence de regards. De chaleur.

Lucas m'attendait en bas de la passerelle, les bras croisés, le regard noir. Son genre de regard qui annonçait le pire.

— On a un problème, dit-il dès que mes pieds touchèrent le sol.

Neila descends derrière moi, silencieuse. Je hoche la tête. Mon dos était tendu, mes sens en alerte.

Lucas me tend une tablette. Des dossiers. Des extraits d'écoutes. Des photos. Des relevés. Une masse de preuves.

Et deux visages. Deux noms.

Julio. James.

J'ai pas réagi tout de suite. Mon cerveau s'est figé.

— Non. Tu dois te planter.

Lucas plante ses yeux dans les miens, implacable.

— Julio te trahit depuis six mois. Il a commencé petit : des infos, des itinéraires. Puis il a donné ta localisation. C'est lui qui a permis ton arrestation.

Je serre la mâchoire, trop fort. Ma gorge me brûle.

— Et James ? murmurai-je.

— Il couvrait ses traces. Il a utilisé son accès médical pour brouiller les pistes. Il a maquillé des blessures, détourné des dossiers. Il a même falsifié des analyses.

Je sens le monde se rétrécir. Julio, c'était mon frère. Mon putain de frère. On a grandi ensemble, bouffé la poussière ensemble, pris des balles ensemble. James, c'était la voix calme au cœur du chaos. Le seul qu'on appelait quand tout partait en vrille.

Deux piliers.
Deux traîtres.

Je regarde Neïla. Elle est figée. Mais je vois dans ses yeux qu'elle comprenait. Qu'elle sait ce que ça me faisait.

— Où ils sont ? j'ai demandé.

— Julio est en planque dans un quartier reculé de la ville. Il cherche à fuir. James... on pense qu'il s'est barré avec de faux papiers. Mais on le retrouvera.

Je baisse les yeux sur la tablette. Je fixe l'image de mon frère à travers l'écran.

— Je vais m'occuper de lui, dis-je d'un ton sec. Personnellement.

— Elio..., murmura Neïla.

Je lève la main. Pas pour l'arrêter. Juste pour respirer. Pour garder le contrôle.

— Tu dois pas venir, dis-je doucement.

— Tu crois que je vais te laisser seul après ce qu'ils t'ont fait ? Après ce qu'on vient de traverser ?

Je ferme les yeux une seconde. Mon cœur cogne trop fort. Pas de rage. Pas encore. Juste un vide immense.
Je me tourne vers Lucas.

— Prépare deux équipes. Une pour le localiser. Une pour bloquer les issues.

Puis je regarde Neila.

— Tu viens. Mais tu restes en arrière. Compris ?

Elle hoche la tête. Pas par soumission. Mais par choix.
Et dans ses yeux, pour la première fois, je vois ce que c'était d'avoir quelqu'un... qui reste.