𝖊𝖑 𝖈𝖆𝖕𝖔[ terminer ]

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Coucou!! bonne lecture ❀

                                          Neila

Le bruit des papiers, des fichiers qui s'ouvrent, des téléphones qui vibrent, tout ça m'était devenu presque insupportable. J'entendais leurs voix se mélanger, cherchant des solutions, parlant de contacts, de failles, de stratégie.

Mais moi, je n'écoutais plus. Mon esprit était ailleurs.
Il était là-bas. En Russie. Elio.

Je sentais le sol trembler sous mes pieds à chaque seconde de plus que nous attendions.

— La situation est complexe, dit Lucas, en scrutant les données sur l'écran. La prison de Lefortovo est la plus sécurisée. Ils vont le briser à petit feu là-bas. On doit s'assurer qu'il n'ait pas... parlé.

Je vis Enzo hocher la tête. Adriana secoua son stylo nerveusement, griffonnant sans but.

Je n'avais plus de patience. Il n'y avait plus de place pour l'attente.

Alors je l'ai dit, d'une voix plus tranchée que je ne l'aurais cru :

— Je vais le chercher.

Un silence lourd s'est installé dans la pièce. Ils m'ont tous regardée, choqués, comme si mes mots avaient été une gifle.

— Quoi ?! s'écria Enzo, d'un ton presque outré. T'es sérieuse ? T'as vu où il est, Neila ? C'est la Russie. Une prison fédérale. Tu veux aller te jeter dans la gueule du loup toute seule ?!

J'ai soutenu son regard, sans flancher. Je sentais la colère bouillir dans mes veines. Pas une colère aveugle, non. Mais une colère juste. Pour ce qu'ils faisaient à Elio. Pour ce qu'ils osaient lui infliger.

— C'est mon choix, Enzo, Il est là-bas. Et je ne vais pas rester là à tourner les pouces. Vous pouvez attendre ou chercher des solutions, mais je vais y aller. Je vais le chercher. Parce que c'est ce qu'il mérite.

Lucas s'est approché de la table, les sourcils froncés. Il m'a regardée longuement, le regard dur, mais aussi... un peu préoccupé.

— Tu n'as pas idée du danger, Neila. C'est la Russie, ils ne font pas dans la dentelle. Si tu tentes ça, tu risques bien plus que ta vie. Et ils te connaissent. Ils savent qui tu es.

Je me suis levée, d'un seul mouvement. Je l'ai regardé, droit dans les yeux. Je ne voulais plus entendre de compromis. J'avais pris ma décision.

— Je le sais. Je sais ce que je fais. Et si ça signifie risquer ma vie pour lui, je le ferai. Seule si je dois l'être. Mais je n'ai pas l'intention d'attendre qu'ils le détruisent.

Un moment de silence lourd, presque oppressant, s'est posé sur la pièce. Enzo a croisé les bras, toujours sur la défensive, tandis qu'Adriana, silencieuse jusque-là, m'a regardée avec une lueur d'approbation dans les yeux.

Puis Lucas a soupiré. Un soupir de quelqu'un qui savait qu'il ne pouvait rien dire pour m'arrêter. Il avait vu cette détermination dans mes yeux. Il savait que je n'allais pas revenir en arrière.

— D'accord, dit-il enfin, d'une voix fatiguée. Mais tu vas pas y aller sans plan. On a des contacts. Une personne là-bas, une ancienne du KGB, elle peut nous aider à accéder à la prison. Mais ce ne sera pas facile, Neila. Il te faut plus que de la rage pour t'en sortir.

Je n'ai pas répondu tout de suite. Je sentais juste ce feu en moi, qui ne demandait qu'à brûler tout ce qui se trouvait sur son passage.

Je n'allais pas le perdre. Pas comme ça.