𝖊𝖑 𝖈𝖆𝖕𝖔[ terminer ]

33

Coucou !! Bonne lecture !!

                                         Elio

Cela fait trois jours qu'elle m'évite. Trois jours que je sens sa présence sans jamais croiser son regard. Trois jours que je dors à moitié, que je pense à ce que j'ai fait, à ce que j'ai cru juste.

Et maintenant, j'en ai marre d'attendre.

Je monte les escaliers, le cœur lourd, le pas hésitant. En bas, j'ai croisé Lucas et Leïla sur la terrasse. Ils riaient doucement, elle avait posé sa main sur la sienne. Une lumière douce dans le chaos ambiant. Eux, ils ont encore une chance.

Pas nous.

J'arrive devant sa porte. Elle est entrouverte. Elle est là, assise sur le rebord du lit, en pull large, les cheveux attachés à la va-vite. Elle lève à peine les yeux en me voyant.

— Tu veux quoi, Elio ? dit-elle sans détour, la voix sèche.

— Te parler.

Elle soupire, croise les bras. Défensive. Froide. Mais elle ne me chasse pas.

— Très bien. Parle.
Je ferme la porte doucement.

— Je... Je sais que ce que j'ai fait t'a détruite. Mais je ne pouvais pas le laisser en vie. Pas après ce qu'il a fait à ma mère. Pas après ce qu'il vous a fait à toi et Adrien.
Elle se lève, furieuse.

— Tu crois que je le défendais ?! Ce n'est pas ça, Elio ! Mais t'as décidé seul. Encore. Comme si t'étais le seul à souffrir. Comme si tout devait tourner autour de TA douleur !

— J'ai fait ce que je devais faire.

— Non. T'as fait ce que TU voulais faire. Et tu m'as même pas regardée une seule fois quand t'as pris cette décision.

Je m'avance, la voix tremblante.

— Neila... je t'ai protégée. Je voulais pas que tu vives avec cette rage, ce besoin de vengeance. Je l'ai porté pour toi.

— Mais j'en voulais pas, de ta foutue protection ! Ce que je voulais, c'était qu'on soit une équipe, pas une dictature ! Et toi, tu décides, tu frappes, tu tues, et après tu viens me demander de comprendre ?

Un silence.

Je baisse la tête. C'est vrai. Elle a raison.
Mais je ne peux pas revenir en arrière.

— Je t'aime, Neila, murmuré-je, presque honteux.

Elle recule comme si je venais de la gifler.

— Non. Non, Elio. Ça, c'est pas de l'amour. L'amour, c'est pas ça. C'est pas le silence, c'est pas la violence, c'est pas la peur constante que tu me caches la moitié des choses.

Je tends la main, mais elle la repousse d'un geste sec.

— Toi et moi... c'est pas possible, Elio. On n'est pas faits pour ça. On se détruit. Et moi, j'en peux plus d'être brisée.

Elle s'approche de la porte, l'ouvre.

— Sors.

Je reste là, figé. Le regard brûlant. Elle me fixe, les yeux rouges mais fermes.

Et je comprends qu'elle ne bluffe pas.

Alors je sors. Sans un mot. Sans un regard.
La porte claque derrière moi.