DEUX CONNAISSANCES

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JESS

Vendredi, 18H00

J'étais partie déposer mes affaires à mon casier. Alissa est déjà partie, sa grande sœur vient pour le week-end alors elle veut en profiter un maximum. Il faut dire qu'elle la voit que deux fois par an.

C'est peu quand on sait que les deux filles s'entendent comme deux meilleures amies.

Moi je rejoins Zack qui m'attend devant le lycée. En me voyant arriver il jette sa cigarette dans le cendrier et m'offre un sourire doux qui me met directement en confiance.

- Tu me donnes ton sac, je le mets dans le coffre.

Je lui tends en observant le parking du lycée. Il n'y a plus grand monde, mais je vois quelques regards sur nous. Je déteste ça.

- Jessica, c'est quand tu veux.

Zack m'a ouvert la portière et attend que je m'installe, je me sens idiote d'être toujours dans la lune. J'arrive pas à me concentrer sur le moment présent.

- Merci.

Je l'observe contourner la voiture. Il est beau, comme tout le temps. Il porte un tee-shirt noir moulant parfaitement ses muscles et un short de sport de la même couleur. Ses cheveux sont un peu fou, son visage est angélique. Il dégage de bonnes ondes, je le sens. C'est pour ça qu'il m'attire depuis tout ce temps. C'est comme si on était lié l'un à l'autre.

Je dois passer pour une folle à dire ce genre de choses.

Il démarre le moteur et nous roulons en silence jusqu'à ce qu'il le brise :

- Alors...parle moi de toi. Je sais seulement que t'aimes les couchers de soleil, les animaux et que tu veux bosser dans l'humanitaire.

- Tu...tu te rappelles de ça.

C'est ce que j'ai dis le premier jour pour me présenter. Ça veut dire que j'ai capté son attention dès le premier jour de cours ?

- Ouais, j'ai une bonne mémoire. C'est pas toujours génial d'ailleurs...

- J'ai pas une bonne mémoire du tout.

Sinon je serais une pro à l'école. Je joue avec mes mains en pensant à toutes les insultes rabaissantes de papa. Pour ça, j'ai une bonne mémoire.

- Pourquoi l'humanitaire ?

- Pourquoi pas, je réponds.

Il me lance un regard en coin et je peux voir la commissure de ses lèvres s'étirer en un sourire.

- Ta carapace est dure à percer.

- Désolée.

Je sais que je suis pas facile. Je me désespère moi même. Mais j'ai mis cette barrière entre les gens et moi pour me protéger. Et je sais que si je le laisse briser si tôt cette barrière, il risquerait de me faire beaucoup de mal. 

- T'excuse pas, je sais qu'un jour j'arriverais à la percer cette carapace.

- Tu manques pas de confiance en toi, dit-donc.

- C'est pas toi qui disait que j'étais « cool » ? Pardon mais venant de la personne la plus froide que je connaisse, je prends ça comme un énorme compliment.

Je souris bêtement, je me retiens même de rire.

- Donc Jessica, t'as des animaux ?

- Non. Mes parents n'en veulent pas. Pour eux c'est trop encombrant.

- Toi t'aimerais.

Je le regarde, il me lance un regard et il comprend.

- Un chien. Je veux un chien. Ou un chat, en faites, je crois que je les aime tous, j'ai pas de préférence. Mais je veux un animal avec du vécu.

Heart ScarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant