Warpowers

1

Jamais Robin n'a pensé qu'elle ne pourrait pas avoir le pouvoir sur son avenir. Sa mère le lui avait démontré quelques semaines plus tôt...

- Robin ! Je veux que tu prépares tes valises avec le plus d'affaires possibles, tu pars d'ici trois semaines dans une école que j'ai choisie pour toi, la même que j'ai prise lors de mes études compris !?

Robin n'avait pas eu le temps de se défendre que sa mère lui lançât toutes les valises disponibles dans sa chambre. Elle n'avait plus d'emprise sur son futur et elle ne comprenait pas l'attitude de sa mère, elle qui lui avait toujours dis de ne laisser personne contrôler sa vie. C'était à Robin de faire ses propres choix et de les assumer. C'est comme ça qu'elle se retrouve, trois semaines plus tard, dans sa fiat rose, en route pour l'académie...

- C'est quoi le nom de l'académie déjà ? demanda Robin un tantinet agacé

- Warpowers pourquoi ?

- J'avais oublié, tu sais que ce nom ne m'inspire pas confiance... tu es sûre que c'est safe là-bas ?

- Ma chérie, c'est déjà la cinquième fois que je te répète que tu n'as aucune raison de paniquer tu auras toutes les infos qu'il te faut le jour de la rentrée compris ?

 - Mmh mmh

A travers la fenêtre, Robin regardais le paysage défiler, elle venait de quitter la maison dans laquelle elle avait passé toute son enfance et elle détestait se sentiment de perte que lui procurait ce nouveau départ. Elle n'avait jamais eu d'amis alors on aurait pu croire qu'elle n'avait aucunes attaches mais c'était bien loin d'être le cas. Sa mère était la personne qu'elle aimait le plus au monde.

Sa mère, descendit le volume de la musique petit à petit, cela ne fît que monter l'angoisse de sa fille, à l'arrière de la voiture. La musique était la seule thérapie de Robin.

Au loin, se dessinait l'académie, Robin se rendit compte que cela ressemblait plus à un château qu'à un immeuble avec plusieurs résidences. Ne sachant pas comment, elle se sentais en voyant les murs fait de pierres et la porte en bois se rapprocher, elle opta pour une attitude nonchalante. Plus la voiture s'avançait, plus Robin remarquait les détails de l'académie, le jardin était immense et elles avaient déjà passé le portail en or massif. Elle voyait aussi que deux gargouilles en granit étaient positionnées sur les extrémités du portail. Pour ne pas montrer que finalement, ce ne serai pas si terrible de vivre ici à sa mère, elle s'enfonça dans son siège et reprit son expression boudeuse. Il ne resta que quelques mètres à la voiture pour atteindre, enfin, la porte d'entrée.

- Robin, lui fit sa mère, je peux te prendre en photo ? Tes cheveux s'accordent parfaitement avec le paysage.

 - Ceux-là ? répondit Robin en prenant ses cheveux châtain blonds, vraiment ? Tu sais pourtant bien que je les déteste !

Sans même avoir eu le temps de prendre la pose, sa mère dégaina son téléphone et fit une rafale de photos.

- Mamaaaan, gloussa Robin en se cachant le visage, arrête ça !

Derrière elles, plusieurs élèves la dévisageaient et Robin entendait leurs murmures :

- C'est qui cette fille ?

 - Elle se prend pour une mannequin ?

 - Quelle honte

 - Je n'aimerai pas être à sa place...

Et d'un coup, les murmures se transformèrent en chuchotements excités :

- Attendez, la femme qui la prend en photo...

 - Non, ce ne serai quand même pas... ?

 - Si ! C'est sûr !

Robin se retourna et les fusilla du regard, elle ne comprenait pas ce changement soudain d'attitude.

- Robin ? appela sa mère, qu'est ce qui se passe ?

 - T'as pas entendu ?

 - Entendu quoi ?

 - Les élèves là-bas ! Ils parlent de toi comme d'une personne connue ! répondit Robin avec exaspération

 - Robin, ses personnes sont au moins à un kilomètre de nous, ce n'est pas possible que tu les aies entendus.

Robin se retourna et constata qu'effectivement, elles étaient beaucoup trop loin pour qu'elle puisse les entendre.

- Tu as raison, ça doit être la fatigue qui me joue des tours, j'ai mal dormi cette nuit.

Même si elle restait perplexe, elle décida de suivre sa mère qui se rendait à l'administration pour récupérer les papiers et les informations importantes pour l'année, non, sans se retourner une dernière fois vers les élèves.

Alors qu'elles entraient dans le château, Robin jeta des coups d'œil un peu partout. Un lustre pendait au milieu du hall d'entrée, il était clair et doré. Alors qu'elles continuaient de s'avancer, le couloir donnait l'impression de s'amincir pour ne laisser place qu'à une file indienne de personnes. Robin se retrouva donc derrière Élodie qui menait la marche. Le plafond donnait sur le ciel mais on n'entendait pas les bruits extérieurs, tout était insonorisé, Robin pris donc le temps de contempler ce plafond qui se prenait des gouttes de pluies. Le couloir pris fin au bout de quelques mètres sur une porte de bois. Elle n'eut aucun mal à deviner que c'était le bureau de la directrice.

Élodie frappa à la porte et attendis qu'on lui ouvre. Lorsqu'elle ouvrit la porte, ce fut une jeune fille, blonde, qui sortit, elle jeta un regard glacial au couloir et un autre à Robin. Jamais elle n'aurait pensé, un jour, juger une personne juste à sa couverture mais c'est ce qu'elle fit en voyant cette fille d'une beauté à mourir.

- Au plaisir de te revoir Léna ! salua une jeune femme, la directrice, pensa Robin, bonjour, Élodie. Je vois que vous avez emmené votre... fille ?

 - Tout à fait, que me vaux ce regard surpris ?

 - Je suis confuse, vous savez comme on prend les choses à cœur dans cette école. Malheureusement, nous avons cru que votre... fille, donc, était un garçon. Vous comprenez, un prénom comme celui-ci peut porter à confusion.

Elle se tourna vers Robin :

- Tu seras en compagnie de deux charmants jeunes hommes, est ce que cela te poserait problème ? Nous allons faire notre possible pour t'aménager une nouvelle chambre mais tu ne l'auras pas avant quelques semaines voire, mois...

 - Je pense que ça devrait faire l'affaire... soupira Robin

Anna, la directrice, tandis sa main vers un tiroir et en sortis une clé.

- Voilà le numéro de ta chambre et le couloir dans lequel tu seras placée, les garçons sont déjà installés donc ils pourront t'aider à prendre tes aises. Ta chambre est mitoyenne avec celle de deux autres garçons d'accord ?

 - Oui merci pour tout, répondis Élodie en serrant la main d'Anna.

Le temps de reprendre le couloir et de sortir, elle se retrouva face à la voiture avec ses valises et elle fit, d'un geste lent et machinal, un au revoir à sa mère qui partit, dans la direction opposée. Robin repassa par l'entrée et traversa le hall afin d'arriver de l'autre côté du château.

Alors qu'elle arrivait dans le jardin, elle prit le temps d'observer chaque détail qui faisaient de cette académie, un lieu magique. Les buissons étaient taillés parfaitement en forme de cône et l'herbe ne dépassait pas d'un seul millimètre, toutes les fleurs étaient rangées dans des allées à part les marguerites qui étaient positionnées de part et d'autre de la cour, elle se voyait déjà lire dans cet espace les jours d'été.

Elle traversa la longue allée qui l'amenait vers une résidence, elle supposa que c'était celle des garçons. Lorsqu'elle entra, la première chose qu'elle repéra était que les portes sont toutes alignées les unes avec les autres. Chaque numéro est inscrit en haut et un escalier se tient à chaque extrémité de la « maison ».

Robin dû monter jusqu'au troisième étage avant d'apercevoir, enfin, le numéro 36, celui de sa future chambre. Elle s'avança, frappa à la porte, et, n'entendant rien, ouvrir la porte à l'aide de sa clé.

La chambre était grande et spacieuse, les trois lits étaient séparés par des lattes de bois et chaque espace étaient composés d'un bureau et d'un dressing. A droite de la porte, il y avait une salle de bain. Robin prit le temps de visiter la chambre en songeant au prix qu'avait mis sa mère pour accéder à cette spacieuse école. Puis elle s'allongea sur le lit et, s'en même avoir eu le temps de se demander ce qui se passait, elle s'endormit...

-
-

Commentaires ->