(Wendy)
- -
Alors que Margaret entrait dans la chambre de Steve, Wendy prit la décision de la suivre. Cela faisait maintenant dix bonnes minutes que ses amis attendaient le retour de Jimmy et lorsqu'il sortit de la chambre, Steve se précipita directement vers lui voyant que ses yeux étaient emplis de larmes. Ses amis étaient habitués, à chaque fois que l'un des leurs racontait leur histoire, leurs yeux finissaient par s'embuer.
Wendy décida donc de suivre Margaret afin qu'elle ne soit pas seule pour raconter ce qu'il lui était arrivé.
Wendy n'avait entendu son histoire qu'une seule fois mais elle se souvenait encore du jour où Margaret lui avait tout dit.
Elles s'installèrent sur le lit et alors que sa meilleure amie commençait à parler, Wendy repensa à ses révélations.
Margaret était arrivée dans sa chambre tout heureuse. Elles ne se connaissaient pas encore mais elle l'avait récupérée comme colocataire. Comme elle avait l'air gentille, Wendy lui avait expliqué comment elle était arrivée ici et Margaret lui avait aussi raconté son passé.
Elle s'était assise sur le lit, sérieuse, et elle avait commencé à parler sans s'arrêter :
"- Tu sais, personnellement, j'ai vécu toute mon enfance avec ma grand-mère, je l'aime de tout mon cœur. C'est elle qui m'a élevée et je ne l'ai jamais quittée. Elle a toujours vécu avec moi et les rares moments où j'étais sans elle étaient à l'école ou lorsque j'étais invitée chez de anciennes connaissances. Je n'avais aucune idée de mes réelles origines avant mes dix ans.
Mes parents, qui n'étaient pratiquement jamais là, sont arrivés dans ma chambre et ils m'ont dit, comme ça, sans aucune raison :
"- Tu as des pouvoirs, il faut que tu apprennes à les contrôler pour ne pas mourir et tu entreras dans une académie à l'âge de tes onze ans, tu partiras. Tu n'as le droit d'en parler à personne."
Après cela, ils sont partis et je l'ai aient jamais revus jusqu'au jour de mon départ.
J'ai toujours adoré mes frères, tu sais, j'en ai cinq, trois grands-frères et deux petits. Ce sont sûrement les cinq personnes que j'aime le plus au monde, avec ma grand-mère.
Alors le soir où j'ai appris que je n'étais pas normale, j'ai d'abord cru à un rêve, puis, au fur et à mesure du temps, des changements commencèrent à opérer dans mon corps. Lorsque je pensais à un objet, il se déplaçait de quelques millimètres vers moi. Je n'y faisait pas attention.
Jusqu'à ce qu'un jour, mon pouvoir aille un peu trop loin, c'était le jour où je devais partir, mes parents sont entrés dans ma chambre en trombe. Ma mère m'avait dit :
"- Prépare-toi, on part, ne dis au revoir à personne."
Mon père, sans doute mon favori parent, me regarda l'air désolé et impuissant, cela me mit dans une colère noire, le fait qu'il ne s'oppose au fait que ma mère veuille m'exiler de la vie de ma véritable famille, me fit plus de mal que n'importe quels mots.
J'ai donc pensé à un couteau, très fort, celui pointu et fin qui se trouvait dans ma cuisine. Je l'imaginais filer à toute allure des escaliers de la cuisine jusqu'à la chambre en se prenant dans mon père.
A peine avais-je pensé au couteau, qu'il atterrit dans mes mains, une fraction de seconde après que j'y ai pensé. Il faut que tu saches que mon père prenait tout l'encadrement de la porte et que ma mère commençait à me sortir du lit.
Le couteau parvint alors dans ma main, un regard à ma mère et j'avais compris.
Le couteau m'était parvenu par la porte, porte où se tenait mon père.
Le couteau avait donc transpercé mon père.
Quelques secondes en me fixant, blanche comme un linge, du regard, ma mère, s'effondra au sol, au même moment que mon père.
L'un était blanc et sans vie, l'autre, en vie et pleurant.
Ma mère reprit vite ses esprits et elle prit son corps pour l'emmener... je ne sais pas où. C'était comme si elle avait eu cette habitude, d'enterrer des corps.
Personnellement, j'étais restée sur mon lit, figée, attendant que mes yeux se rouvrent me disant que ce n'était qu'un cauchemar mais ce ne fut pas le cas.
Ma mère revint, me pris sans méninges par le bras et m'entraina de force dans la voiture.
Trop fatiguée et choquée pour protester, je ne bougeais pas et la laissa m'emmener en route de l'académie que nous connaissons toutes deux.
Sur la route, ma mère n'arrêtait pas de pleurer, moi aussi. Mais pas pour les mêmes raisons. Elle pleurait la mort de mon père tandis que je pleurais ma grand-mère et mes frères, qui, quand ils se réveilleront, trouveraient une maison sans soeur à l'horizon. Peut-être penseraient-ils que j'ai été kidnappée ou que je me suis enfuie. Encore aujourd'hui je ne peux rien leur dire pour ne pas mes mettre, moi, comme eux, en danger.
Les personnes que j'adore ne sont même pas au courant que je suis toujours en vie, je ne sais même pas ce qu'ils font de leur vie, ni si ma grand-mère est morte. Je ne sais rien et je n'en ai pas envie car sinon, je serai trop tentée de les rejoindre et de tout leur raconter. Mais cela mènerait l'école à la catastrophe et je n'ai pas envie de ça.
Je préfère encore les laisser en paix et me croyant disparue plutôt que mener la Warpowers à sa perte."
Wendy releva les yeux, elle se souvenait toujours, mots pour mots de ce que Margaret avait dit. Levant la tête, elle aperçue Robin qui regardait avec attention Margaret qui terminait son récit en lui disant :
- Je préfère encore les laisser en paix et me croyant disparue plutôt que mener la Warpowers à sa perte.
Wendy sourit, elle avait entendu ses mots déjà plusieurs fois, et ce ne serai sûrement pas la dernière.
Margaret était intelligente et elle savait mieux que tout le monde, finir ses phrases.
Robin ne prononça pas un mot, Wendy, tourna le regard vers Margaret qui lui fit un signe de tête. Elle déclara donc :
- Je suppose que c'est à mon tour...
![](https://img.wattpad.com/cover/368412623-288-k989778.jpg)
VOUS LISEZ
Warpowers
FantasyDeux personnages, deux histoires. Un gouvernement en colère, une mafia qui se rallie à un monde fantastique. Des pouvoirs et une guerre. Un amour interdit, des fiançailles et une famille cachée. Un livre et deux parties. Un an de passé et des c...