Le couloir de l'école vibrait d'une agitation inhabituelle ce matin-là. Les élèves murmuraient, échangeaient des regards conspirateurs et se regroupaient en petits cercles pour discuter. Les articles du blog "Luciole" de Matilda avaient franchi un nouveau seuil de popularité et de controverse, devenant un sujet brûlant de conversation non seulement parmi les étudiants, mais aussi parmi les membres du personnel.
Matilda, assise dans la salle de classe, essayait de se concentrer sur ses cours, mais son esprit était constamment distrait par les échos de la rumeur qui circulait. Chaque jour apportait un nouveau lot de spéculations et de débats. Elle entendait des bribes de conversations dans les couloirs :
- Tu as vu l'article de Luciole sur la pression académique ? C'est tellement vrai, non ?
- Oui, mais certains disent que ce n'est pas juste de critiquer les profs comme ça. Ça pourrait être quelqu'un de notre classe, tu crois ?
- Moi, je pense que c'est quelqu'un du club de débat. Ils sont toujours en train de discuter des injustices.
Les murmures et les spéculations s'intensifiaient. Matilda se sentait de plus en plus prise au piège, son anxiété croissant à mesure que les jours passaient. Chaque fois qu'un élève la croisait, elle avait l'impression que des yeux invisibles la scrutaient, cherchant des indices sur son identité.
Un après-midi, alors qu'elle se rendait à son casier pour y déposer ses livres, elle surprit une conversation entre deux professeurs, Mme Dubois et M. Lefevre, qui semblaient profondément agités.
- Il faut vraiment que quelqu'un mette un terme à ce blog, disait Mme Dubois, les sourcils froncés. Ces critiques sont injustifiées, et je ne vois pas pourquoi nos élèves se sentent obligés de s'exprimer ainsi.
- Je comprends, mais je ne suis pas sûr de ce que nous pouvons faire, répondit M. Lefevre. C'est clairement quelqu'un qui est dans notre établissement. Les articles commencent à toucher des points sensibles, et ça risque de dégénérer.
Matilda, bien que prise au dépourvu, décida de ne pas intervenir. Elle se contenta de fermer doucement son casier et de marcher vers sa prochaine classe, son cœur battant la chamade. Elle savait que les critiques sur le blog avaient commencé à créer des frictions, mais entendre des professeurs discuter de la nécessité d'agir contre "Luciole" était bien plus inquiétant.
L'après-midi passa lentement, et elle trouva refuge dans la bibliothèque pour quelques moments de calme. Elle était plongée dans un livre lorsqu'Ethan la rejoignit. Il était clair qu'il était préoccupé par quelque chose, son visage marqué par une expression de fatigue.
- Hey, dit-il en s'asseyant à côté d'elle. Comment ça va ?
Matilda força un sourire.
- Ça va. Et toi ? Tu as l'air fatigué.
Ethan soupira.
- C'est la pression de l'équipe. Ils veulent que je m'engage davantage, et je sens qu'ils commencent à me reprocher de ne pas être assez impliqué. En plus, il y a des rumeurs qui circulent. On me demande si je sais quelque chose sur ce blog mystérieux.
Matilda se crispa à ces mots, le cœur serré. Elle savait que les rumeurs sur le blog touchaient également Ethan, même s'il ne savait pas à quel point elle était impliquée. Elle tenta de garder son calme.
- Tu ne dois pas te laisser affecter par ça. Il est normal que les gens cherchent des réponses quand il y a de l'incertitude. Tu devrais juste te concentrer sur ce que tu aimes faire, et ne pas te laisser distraire par les rumeurs.
- C'est plus facile à dire qu'à faire, répondit Ethan en secouant la tête. Mais tu as raison. Je vais essayer de me concentrer sur la photographie et sur ce qui me rend heureux.
Leurs conversations étaient interrompues par le bruit de la cloche annonçant la fin des cours. Ils se levèrent pour partir, et Ethan proposa de les retrouver plus tard dans un café où ils pourraient discuter plus librement.
Le soir, alors qu'ils se retrouvaient au café du coin, l'atmosphère était plus détendue. Ethan et Matilda étaient assis à une table en retrait, où ils pouvaient discuter en toute intimité.
- Tu sais, je suis vraiment impressionné par la manière dont tu gères tout ça, dit Ethan en prenant une gorgée de son café. Ça doit être difficile de voir tout ce bruit autour du blog, et de devoir garder le secret. Je veux que tu saches que je suis là pour toi, peu importe ce qui arrive.
Matilda le regarda avec gratitude.
- Merci, Ethan. C'est rassurant de savoir que je peux compter sur toi. J'essaye de rester concentrée sur ce qui compte vraiment. Mais chaque jour, la pression augmente, et je commence à me demander si je pourrais garder cette façade encore longtemps.
- Nous allons trouver un moyen de traverser ça ensemble, répondit Ethan. Peut-être que nous devrions envisager de prendre un peu de recul, de nous concentrer sur nous-mêmes, au lieu de nous laisser envahir par tout ce qui se passe autour.
Matilda hocha la tête, la détermination dans les yeux.
- Oui, peut-être que c'est ce qu'il nous faut. Moins de distractions et plus de moments ensemble. Peut-être que cela nous aidera à trouver un équilibre, à garder notre sérénité.
Ils passèrent le reste de la soirée à discuter de leurs projets futurs, à réfléchir à des moyens de gérer le stress et à planifier des moments pour se reconnecter. Leur relation semblait plus solide et plus claire, malgré la tourmente extérieure. Ensemble, ils savaient qu'ils pouvaient affronter les défis qui se dressaient devant eux.
Le lendemain, Matilda se réveilla avec un sentiment de détermination renouvelée. Le tumulte autour de "Luciole" continuerait sans doute, mais elle était prête à faire face à tout ce qui se présenterait, en s'appuyant sur le soutien indéfectible d'Ethan. Ils étaient prêts à affronter cette tempête ensemble, avec une résolution nouvelle et un équilibre à redécouvrir.
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Whispers in the Hallways
RomansaMatilda Thompson savait que le lycée n'était qu'une étape, un passage obligé vers quelque chose de plus grand, de plus vrai. Pour l'instant, son monde était rempli de devoirs à rendre, de clubs à présider, et de regards furtifs échangés dans les cou...