Les jours avaient été tendus pour Matilda. Après son dernier article sur le blog, elle s'était sentie plus vulnérable que jamais. Le texte, empreint de frustrations et de réflexions personnelles, avait ouvert une brèche dans son anonymat soigneusement construit. Les détails qu'elle avait partagés, bien que vagues, avaient suffi à allumer la curiosité des lecteurs.
Dès le matin, les élèves se retrouvaient autour des casiers, discutant avec une intensité renouvelée. Les spéculations atteignaient un nouveau sommet. Les conversations devenaient de plus en plus précises, chaque élève faisant des déductions basées sur les indices laissés dans l'article. Matilda entendait des noms être échangés comme des pièces d'un puzzle que les étudiants tentaient désespérément d'assembler.
- Tu as lu l'article d'hier soir ? Je suis sûr qu'elle parle de notre cours de maths, disait Julie, en chuchotant à son amie. C'est tellement spécifique, ça ne peut pas être une coïncidence.
- Je pense que c'est Matilda, murmura Max. Elle a toujours été assez réservée, et les articles de Luciole parlent souvent de choses qu'elle vit personnellement.
Le bruit de ces discussions arriva aux oreilles des professeurs, qui commencèrent à échanger des préoccupations en salle des enseignants.
- Il est clair que le blog touche des cordes sensibles, déclara Mme Dubois. Nous devons agir avant que les élèves ne prennent des mesures extrêmes pour découvrir l'identité de l'auteur.
- Mais comment pouvons-nous intervenir sans créer plus de chaos ? demanda M. Lefevre. L'anonymat de Luciole est essentiel pour éviter d'alimenter encore plus les rumeurs.
Matilda, de son côté, avait essayé de se concentrer sur ses cours, mais son esprit était en ébullition. Le sentiment d'être observée se faisait de plus en plus pesant. Chaque regard, chaque chuchotement semblait intensifier sa panique. Elle se réfugia dans la bibliothèque pendant la pause déjeuner, espérant trouver un peu de répit dans le silence.
C'est là qu'Ethan la trouva, assise seule, les yeux perdus dans les pages d'un livre qu'elle ne lisait pas vraiment. Il s'approcha et s'assit en face d'elle, ses yeux empreints de préoccupation.
- Matilda, ça fait plusieurs jours que je te vois de plus en plus distante. Qu'est-ce qui se passe vraiment ? demanda-t-il, sa voix empreinte de sincérité.
Matilda leva les yeux, le regard brillant de larmes qu'elle n'avait pas encore pleuré. Elle hésita un moment, puis, en luttant contre sa panique, elle décida d'ouvrir son cœur.
- Ethan, il faut que je te parle. Tout est en train de se fissurer. Je ne peux plus le cacher Je t'avais dis que j'ecrivais un blog. Ce que je t'ai pas dit c'est moi, je suis 'Luciole'. C'est moi qui écris ce blog.
Ethan la regarda, les yeux écarquillés de surprise. La révélation le frappa comme une onde de choc. Il avait du mal à assimiler ce qu'il venait d'entendre.
- Tu es... Luciole ? Mais pourquoi ne m'as-tu jamais dit ? demanda-t-il, blessé mais essayant de garder son calme. Je comprends pourquoi tu te sentais si stressée, mais tu aurais pu me faire confiance. Nous aurions pu traverser ça ensemble.
Matilda se laissa tomber contre la table, se cachant le visage dans ses mains.
- Je sais, Ethan. Je pensais pouvoir gérer ça seule. Je voulais protéger notre relation et ne pas t'impliquer dans mes problèmes. Mais maintenant, je suis au bout du rouleau. Les élèves parlent de plus en plus de moi, et je suis terrifiée à l'idée que tout soit révélé.
Ethan prit une profonde respiration, essayant de rassembler ses pensées. Il s'approcha de Matilda et posa doucement sa main sur la sienne.
- Je suis vraiment désolé que tu aies eu à porter tout ça seule. Mais maintenant que je sais, nous devons trouver une solution. Il y a des élèves qui pensent que tu es la source de tous ces problèmes, et nous devons être prêts à affronter ça ensemble.
- Je ne sais pas si je peux continuer à écrire, Ethan. J'ai l'impression que tout est sur le point de s'effondrer. Je ne veux pas mettre en danger ce que nous avons.
Ethan serra sa main avec force, son regard déterminé.
- Écoute, nous allons faire face à cela ensemble. Peu importe ce que les gens disent ou font, je suis avec toi. Nous allons trouver un moyen de gérer cette situation sans que tout se défasse. Peut-être que nous pouvons essayer de clarifier les choses, ou même d'envisager d'arrêter le blog si c'est ce que tu penses être le mieux.
Le soutien d'Ethan était une lueur d'espoir dans la nuit noire de ses inquiétudes. Matilda sentit un poids se soulever légèrement, réalisant qu'elle n'était pas seule dans cette bataille.
- Merci, Ethan. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi. Je vais réfléchir à ce que nous pouvons faire, et je te tiendrai au courant de la décision que je prendrai.
Ils restèrent là, dans le silence réconfortant de la bibliothèque, chacun perdu dans ses pensées, mais unis dans leur détermination à surmonter les défis qui les attendaient. Matilda savait que les jours à venir seraient difficiles, mais elle avait la certitude que, tant qu'elle pouvait compter sur Ethan, elle pourrait affronter n'importe quoi.
En fin de journée, les élèves continuèrent de spéculer et de débattre. Les professeurs intensifièrent leurs discussions, cherchant des solutions pour gérer la situation sans envenimer les choses. Mais au milieu de ce tourbillon de chaos, Matilda et Ethan avaient trouvé un refuge dans leur solidarité mutuelle, prêts à affronter ensemble l'ouragan qui se préparait.
VOUS LISEZ
Whispers in the Hallways
Любовные романыMatilda Thompson savait que le lycée n'était qu'une étape, un passage obligé vers quelque chose de plus grand, de plus vrai. Pour l'instant, son monde était rempli de devoirs à rendre, de clubs à présider, et de regards furtifs échangés dans les cou...