Deux jours s'étaient écoulés depuis que je m'étais lancée dans ce périple épuisant à travers les terres dénudées, en direction de la forêt de Salamesh.
Deux jours d'une chevauchée ininterrompue, marqués par la douleur lancinante des muscles fatigués et la lassitude croissante des heures interminables. Chaque minute semblait s'étirer comme un fil d'araignée fragile, tiré entre les deux extrêmes du froid mordant des nuits et de la chaleur écrasante des journées.
La forêt de Salamesh, avec son mystère épais et sa réputation de lieu maudit, était encore à trois heures de route, mais je savais que je devais m'accorder une pause. La promesse d'un repos, même temporaire, et de quelques commodités de base était irrésistible après ces jours de voyage éprouvants.
Je dirigeai mon cheval vers l'auberge, un bâtiment isolé en bois massif qui semblait émerger de la brume et des ombres crépusculaires. En attachant les rênes de l'animal à un poteau rugueux, je jetai un regard méfiant vers les hommes qui traînaient devant l'établissement.
Leur présence était à la fois inquiétante et inévitable dans ce coin reculé du monde. Leur hilarité bruyante et leurs éclats de rire désordonnés formaient un contraste saisissant avec la solitude pesante qui avait marqué les jours précédents. Leurs yeux vitreux, souvent éteints par l'alcool, et leurs rictus déformés, ne laissaient présager rien de bon.
Chaque pas que je faisais sur le sol boueux était un rappel de la rudesse du voyage. La terre humide éclaboussait le bas de ma robe noire, déjà souillée par la poussière accumulée sur le chemin. Mes bottes s'enfonçaient dans la boue, faisant chaque mouvement plus laborieux que le précédent. Avec un soupir de soulagement mêlé d'une frustration contenue, j'approchai de l'entrée de l'auberge, où la lumière vacillante des bougies filtrait à travers les fenêtres sales.
En poussant la porte de l'auberge, je fus immédiatement frappée par un changement brutal de température. La chaleur de l'intérieur était accueillante, presque trop intense après le froid extérieur. L'air était lourd, chargé des arômes mélangés de nourriture, d'alcool et de sueur, un parfum qui emplit mes narines et se mêla à l'odeur persistante de la boue. Les murs en bois rugueux étaient décorés de souvenirs usés par le temps, et la lumière des bougies projetait des ombres dansantes sur les murs, donnant à l'espace un aspect à la fois familier et étrangement menaçant.
L'intérieur était modeste mais fonctionnel. Des tables en bois brut étaient éparpillées autour de la pièce, certaines occupées par des clients qui semblaient absorbés dans leurs propres mondes. La conversation était bruyante, entrecoupée de rires gras et de murmures étouffés, les voix se mêlant dans un tumulte de sons. L'auberge était un lieu de refuge pour les voyageurs perdus et les âmes fatiguées, une oasis temporaire dans un monde souvent impitoyable.
Je me dirigeai vers le comptoir, où un aubergiste bedonnant et débonnaire essuyait des chopes avec un chiffon douteux, laissant échapper un parfum de sueur et de bière stagnante. Ses yeux, d'un bleu terne, se levèrent vers moi avec une lueur d'intérêt qui trahissait un mélange de curiosité et de méfiance.
- Que puis-je pour vous, mademoiselle ? demanda-t-il d'une voix rauque, la gravité de son ton laissant entendre qu'il avait l'habitude de traiter avec une clientèle variée.
- Une chambre, répondis-je simplement, une pointe de lassitude dans la voix. Et de quoi manger et boire.
L'aubergiste hocha la tête, indiquant d'un geste désinvolte une table libre près de l'âtre. Je le remerciai d'un hochement de tête et me dirigeai vers cet îlot de chaleur bienvenue. En me rapprochant, la chaleur du feu crépitant m'envahit, faisant fondre un peu de la glace et de la fatigue accumulées pendant mon voyage.
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heart of the Abyss
ParanormalLyssa, sorcière de magie noire, est la dernière de son peuple. Elle a vu son monde brûler sous ses yeux, réduit en cendres par des forces qu'elle ne pouvait combattre. Son peuple, massacré. Ses cris, étouffés par le silence d'une nuit éternelle. Seu...