Chapitre 7

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Après une journée passée à dormir, mes muscles étaient encore engourdis par la fatigue des événements récents. Mon esprit, cependant, refusait de s'accorder ce même répit. Malgré le confort somptueux du manoir, un poids invisible pesait sur moi, oppressant et omniprésent. La lumière du jour avait cédé la place à l'obscurité bienveillante de la nuit, et à travers la fenêtre de ma chambre, la ville étincelait comme une constellation de promesses inconnues.

Je restai un instant à contempler ce spectacle, une étrange mélancolie se mêlant à une envie grandissante de m'aventurer dehors. Cette ville m'appelait, avec ses mystères tapis dans les recoins de ses ruelles sombres, et je savais qu'il m'était impossible de rester confinée dans le manoir. L'enfermement m'oppressait presque autant que les révélations de la veille. Ce besoin d'explorer, de me perdre dans cette cité inconnue, devenait plus fort à chaque seconde.

Je jetai un coup d'œil à l'horloge posée sur la commode près de mon lit. Minuit avait depuis longtemps sonné, et le sommeil s'était évaporé, emportant avec lui toute possibilité de répit. Me levant, je me dirigeai vers l'armoire en bois noir, imposante et élégamment gravée de symboles ésotériques, peut-être une réminiscence des anciens occupants du lieu.

En ouvrant les portes, un parfum de bois ancien et de tissus luxueux se répandit dans la pièce. L'intérieur regorgeait de vêtements soigneusement disposés, tous plus somptueux les uns que les autres. Je passai mes doigts sur les étoffes, savourant leur texture, jusqu'à ce que mon regard se pose sur une robe noire en dentelle, parfaite pour l'occasion. Elle semblait presque m'appeler, comme une promesse de mystère et de séduction.

Je la sortis de l'armoire et la passai délicatement. La dentelle, finement brodée, formait des motifs complexes qui évoquaient des paysages nocturnes, des volutes de brume et des jardins d'ombre. Le tissu caressait ma peau, me rappelant combien j'étais à l'aise dans ces vêtements à la fois raffinés et empreints d'une sombre élégance. Le décolleté, plongeant sans être provocant, soulignait mon cou avec une grâce discrète, tandis que les manches longues et ajustées, terminées par des pointes délicates, ajoutaient une touche gothique et aristocratique à l'ensemble.

La coupe évasée, tombant juste au-dessus des genoux, offrait une liberté de mouvement essentielle pour une exploration nocturne. Enfilez cette robe me donnait une assurance nouvelle, comme si chaque fibre tissée contenait un fragment du pouvoir que je cherchais désespérément à comprendre.

Je choisis une paire de bottines en cuir noir, leur talon bas garantissant un déplacement silencieux et confortable. Les bottines, légèrement usées, suggéraient une histoire, peut-être celle d'une fuite ou d'un combat, mais elles s'assortissaient parfaitement à la robe, renforçant mon allure mystérieuse.

Prête pour cette aventure nocturne, j'ouvris doucement la porte de ma chambre. Le couloir qui s'étendait devant moi était plongé dans une obscurité presque totale, la faible lueur des chandeliers et des bougies vacillantes à peine suffisante pour rompre les ténèbres. Le silence régnait en maître, seulement perturbé par le crépitement occasionnel d'une flamme. L'air était épais, chargé de cette mystérieuse tension que je ressentais à chaque fois que je parcourais les longs corridors du manoir.

Les tapisseries sombres accrochées aux murs semblaient murmurer des histoires oubliées, leurs motifs complexes presque indiscernables dans la pénombre. Des ombres mouvantes, projetées par les flammes vacillantes, dansaient sur les murs comme des spectres, donnant vie aux objets inanimés du décor. C'était un spectacle à la fois envoûtant et inquiétant, comme si le manoir lui-même respirait, dissimulant des secrets millénaires.

Je marchais avec précaution, mes pas étouffés par les tapis épais, mais le plancher en bois dur, malgré tout, craquait doucement sous mes pieds. Ce manoir, bien que grandiose, avait quelque chose de labyrinthique, chaque couloir semblant s'étirer à l'infini, chaque tournant me plongeant un peu plus dans le mystère. Le mobilier ancien, constitué de grandes pièces en bois sculpté, semblait veiller dans l'ombre, témoin silencieux du temps qui passait et des âmes qui l'avaient habité avant moi.

heart of the AbyssWhere stories live. Discover now